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Namur 2025. Le dancefloor de Zaho de Sagazan

Zaho de Sagazan Capture écran "Aspiration"

Zaho de Sagazan Capture écran « Aspiration »

Les Solidarités, Namur, 22 août 2025

 

Comme le temps passe vite : nous voici déjà de retour à Namur, pour une nouvelle édition des Solidarités ! Un festival toujours aussi agréable à vivre, qui ne se limite pas à n’être qu’un vaste réservoir à musique, mais entend aussi être un lieu de rencontres citoyennes et une occasion de sortie familiale. C’est pourquoi il vous y est possible, pour un prix resté raisonnable, d’assister à de multiples concerts évidemment, mais aussi de partir à la découverte de la culture urbaine (avec de nombreux spectacles de démonstration de breakdance, stand-up ou DJ…), d’assister à l’une ou l’autre conférence, de visiter les multiples stands issus du monde associatif… Sans oublier les activités réservées aux enfants (l’entrée est gratuite pour les moins de 12 ans).

La vedette du jour est encore relativement jeune dans le métier. Son talent évident lui a cependant permis de gagner d’emblée un vaste public et de brûler les étapes pour, à 25 ans, jouer aujourd’hui dans les plus grandes salles et arpenter les festivals en tête d’affiche.

Elle, c’est Zaho de Sagazan. Nous avions eu le plaisir de l’applaudir en novembre 2023 dans un lieu aux dimensions humaines et avions relaté sa prestation en titrant « La future star ». Il ne fallait pas être en effet une extraordinaire Madame Irma pour deviner l’avenir de l’intéressée…

En deux ans, succès aidant, le show s’est étoffé : le nombre de musiciens a doublé, le light-show a pris du galon, la chanteuse elle-même a gagné en assurance et prestance… Tout était donc réuni pour une soirée mémorable, qui débute effectivement en beauté avec Aspiration, chanson hypnotique que l’artiste nous susurre de sa voix cassée et charmeuse, en traversant l’espace d’une démarche féline. Avec humour, Zaho nous avertit que son spectacle est conçu pour ceux et celles qui aiment pleurer et danser. Les trois chansons qui suivent remplissent donc le contrat, mêlant à la fois émotion et joie. Et en enchaînant avec sa célèbre Symphonie des éclairs, la chanteuse porte la foule aux anges, qui reprend en chœur, sans se faire prier, une dizaine de fois le premier couplet de la chanson. Pur moment de partage et de bonheur.

Il a fallu alors redescendre du nuage. Selon les dires de la vedette elle-même, le moment était venu de clore le chapitre « Chanson française » pour laisser place à la musique électronique. Introduisant cette deuxième partie du concert par un titre aux allures de manifeste – « Ne te regarde pas / Ne te regarde pas, lâche toi » – , laissant tomber la chemise pour arborer un seyant short-legging noir, Zaho décide d’oublier les mots pour laisser parler les corps. Et c’est parti pour une grosse vingtaine de minutes de musique électro, sur laquelle l’artiste nous démontre ses talents de danseuse improvisée. Une reprise du Modern love de Bowie s’en vient conclure l’affaire. Fin du show, emballé-pesé au bout d’une heure.

Que dire dès lors, si ce n’est que la prestation de l’artiste a laissé un goût de trop-peu dans la bouche des spectateurs. Que le concert ait été réduit à une heure vite passée, telle est la loi des festivals, même si les têtes d’affiche en fin de soirée jouent généralement au moins 1h15. Mais fallait-il que la chanteuse choisisse d’écourter le côté « chanson » de son show pour préserver sa partie dansante, partant probablement de l’idée répandue qu’en festival, « il faut que ça bouge » ? Pense-t-elle vraiment que le public n’aurait pas préféré l’inverse ? Qu’il n’aurait pas souhaité vibrer davantage à son répertoire si touchant de fragilité ? Dommage, nous étions venus voir une artiste sensible, et pas un prof de gym…

 

PLUS TÔT DANS LA JOURNÉE

 

Sam Sauvage Photo ©Stéphane Risack

Sam Sauvage Photo ©Stéphane Risack

Jolie découverte en fin d’après-midi que celle de Sam Sauvage. Appelé en urgence pour remplacer un Lucky Love malade, le jeune parisien a crânement assuré le show.

Il débarque en costard-cravate gris (mais au pantalon un peu court qui laisse voir ses chaussettes d’un rouge éclatant), le sourire aux lèvres et les cheveux en pétard, et c’est gagné d’emblée tant il provoque une sympathie immédiate.

Au début, on pense à Pierre de Maere (le côté dandy, mais sans la dextérité vocale !) et Stromae (des paroles graves sur une musique dansante), mais bien vite on oublie ces références pour apprécier l’artiste en lui-même, généreux, original, sensible. Des chansons qui font remuer du popotin (excellent Les gens qui dansent) mais interpellent aussi (Un cri dans le métro). Des tranches de vie (Ali roule de nuit) ou des autoportraits teintés de dérision (J’suis pas bo).

On lui prédit un bel avenir ? Parions-le !

 

Le facebook de Zaho de Sagazan, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs en a déjà dit, c’est là.

Le site de Sam Sauvage chez Uni-T Productions, c’est ici ; sa page facebook, là.

 Zaho de Sagazan « Aspiration » clip Image de prévisualisation YouTube
« Ne te regarde pas » Live Olympia Image de prévisualisation YouTube
Sam Sauvage « Les gens qui dansent » Image de prévisualisation YouTube

 

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