Martine aux cimaises
De dos, Mademoiselle Martine nous présente ses tableaux musicaux (photo non créditée)
Avec le titre de cet article formulé ainsi, on va encore croire à un nouveau plagiat de Martine, l’héroïne des albums jeunesse que vous savez. Mais si la personnage de papier vit des aventures simples, enfantines, cette Martine-là, « Mademoiselle Martine », que du reste personne ne connaît (pas de photos, encore moins de vidéos sur youtube, pas la moindre attachée de presse, c’est un monde), vit des relations autrement plus alambiquées dans les milieux musical et graphique : elle présente sa musique non sur scène mais dans des salles d’expo, là où l’accueillent des cimaises plus curieuses que d’autres, en tous endroits : officiels ou officieux, picturaux, gastronomiques, de passage, chez des particuliers comme lors de festivals. Partout.
C’est une exposition hors des sentiers battus pour une diffusion alternative et engagée des mots et de la musique, vers un public très large. La diversité des lieux permet de croiser des réseaux, notamment en terme d’âge, de consommation de la culture.
On le sait, amenez le public à la musique, à la chanson, n’est pas toujours aisé. Mademoiselle Martine compose et écrit. Et chante aussi. Nous lui avions il y a quelques mois consacré un article. Là, elle va un cran plus loin. En exposant son œuvre. Avec la complicité de l’artiste graphique Viviane Roch, par une expo où chaque œuvre (voyez les QRcodes à même les tableaux, en bas à droite) vous dévoile son dedans, ce qu’elle a dans son ventre.

Revenons au début et à nouveau présentons-là. Ou plutôt lisons la façon dont Mademoiselle Martine a de se présenter : « C’est ma ligne de vie que j’écris pas à pas. Je compose des chants, des papillons de chants, qui naissent de ma vie, qui naissent de mon sang. Des mots que je trace, des poèmes, pétris, nourris de terre, d’air, de pierres et de vent, de fleurs sauvages et de plumes, de douleurs noires, de douces lunes, de souvenirs puissants, de joies illuminées, de rythmes en cascades, du temps qui passe ou qui est. Tout se transforme, tout se mélange pour donner vie à des sons, des histoires, des images, des silences, des respirations, des chants du vivant. » En avril de l’an passé, Mademoiselle Martine a sorti seize textes, seize chants, seize musiques, seize illustrations. »
Mademoiselle Martine a fait un choix étonnant, quasi inédit : celui de faire croiser ses chansons avec notre regard, là où on ne l’attend pas forcément. Avec « une forme artistique visuelle laissant place à un autre imaginaire, créant ainsi une version agrandie et mutante d’elle-même ». Pour sa première série (car il y en aura d’autres), c’est l’artiste Chantal Caraman qui a illustré les titres de manière lumineuse.
C’est presque un pavé dans la mare, une réponse (parmi d’autre sans doute) à la manière de diffuser de la musique, autrement, aller vers tous les publics, et avant tout ceux pour qui la musique, la chanson ne sont pas évidents
En n’importe quel endroit, même insolites, farfelus (des salles, librairies, restos, médiathèques, une agence immobilière même, au Centre des Arts de Morlaix, aux éditions Yves-Frémion…), ces images vous attendent. Comme vous disposez tous ou presque d’un téléphone portable et que vous pouvez lire un QRcode, le monde de Mademoiselle Martine s’offre à vous, de partout. Drôles d’endroits pour de telles rencontres. Qui plus est démultipliés : trois jeux tournent jusqu’en mars 2026.
Autre nouveauté, Mlle Martine fait des performances lors des vernissages, avec une bassiste qui fait des matières sonores : les textes sont ainsi révélés encore d’une autre manière.
A la suite de son premier album numérique, un deuxième est pour bientôt annoncé, et un troisième est d’ores et déjà prévu. Mademoiselle Martine séduit partout où elle passe. Ses tableaux musicaux sur alu ne peuvent laisser indifférent. Si d’aventure, ses œuvres passent près de chez vous, allez les questionner de votre portable. Et, va savoir, si elle est là, rencontrer cette mystérieuse Mademoiselle Martine, dont peu connaissent le visage.
Exposition autour de l’album « Le Temps du féminin » de Mademoiselle Martine, du 14 au 26 octobre au festival Les Nuits de Champagne à Troyes. Et en de nombreux autres lieux : lieux et dates ici, sur le site de Mademoiselle Martine. Ce que NosEnchanteurs a déjà dit de Mademoiselle Martine, c’est là.
Mademoiselle Martine « Sous une lune scorpion » : 
Mademoiselle Martine « Le passage » : 


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