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Les Wriggles, en rouge tenue et noir humour

 

Les Wriggles (photo Annick Delperdange)

Les Wriggles (photos Annick Delperdange)

Namur, La Templerie des hiboux, 27 novembre 2025,

 

Du haut de leur trente ans d’existence, malgré une éclipse de quelques années et un changement de personnel, les Wriggles ont une popularité certaine dans l’Hexagone. On ne peut toutefois en dire autant en Belgique. C’était donc un pari audacieux de la part de l’équipe de la Templerie des hiboux que de les programmer pour deux soirées, qui ont heureusement affiché un réjouissant sold-out. Merci dès lors à la fois aux organisateurs d’oser miser sur la curiosité du public et à celui-ci de s’être montré ouvert.

C’est donc devant un public majoritairement sans attente que le groupe se présente. Quatre grands gaillards tout en rouge, armés d’une seule guitare acoustique, qui nous mettent directement dans le bain avec Barbeuc Party, un hymne joyeusement pessimiste sur le réchauffement climatique. Le rythme du morceau, les voix qui se mêlent, le message écolo font irrésistiblement penser à Tryo. Ce petit air de famille s’éclipse cependant bien vite, le groupe ayant assurément sa propre personnalité.

Wriggles 2Les Wriggles, ce sont d’abord des chansons finement écrites, modernes dans le ton et classiques dans la forme, dopées à la punchline et dotées d’une chute percutante. La caricature, l’humour noir et le portrait incisif y sont de mise, on rit souvent et beaucoup, qu’il s’agisse d’évoquer les masculinistes revanchards membres de la Confédération Française des Mecs Relous, les revendications sociales des rennes du Père Noël ou de chanter Ça plane pour moi à la manière de Michel Jonasz… Mais l’émotion n’est jamais loin et nous prend par surprise, sans étalage forcené, avec une pudeur infinie, au détour d’un titre évoquant la violence conjugale, le suicide d’un vieux couple, les attentats parisiens ou le viol intrafamilial. Un mélange subtil et équilibré entre la gaudriole et le profond.

Les Wriggles, ce sont aussi quatre chanteurs émérites, qui selon le morceau nous offrent une prestation en solo, duo, trio ou quatuor. Quelle que soit la combinaison choisie, tout se marie bien et chaque voix s’entend distinctement. La guitare du début passe de mains en mains et se fait rejoindre parfois par l’une ou l’autre consoeur, en parfaite harmonie. Simple et efficace.

Wriggles 3Les Wriggles, ce sont enfin des chansons brillamment mises en scène. Avec accessoires parfois, comme cette marionnette pour illustrer le tendre Aimé, avec leur seul talent à mains nues le plus souvent. Chaque morceau a droit à sa mise en place, les membres du quatuor se révélant alors aussi bons comédiens que chanteurs. Avec un coup de chapeau pour leur morceau de bravoure, dans le genre comédie musicale : leur formidable et hilarant Bourguignon (ou les tribulations d’un pauvre cuisinier qui voulait juste poster sur Marmiton.com une recette qui lui tenait à cœur).

Parmi tous les titres chantés ce soir-là, il paraît qu’il y avait deux chansons emblématiques du groupe : Poupine et Thierry, puis Julie la petite Olive. Les connaisseurs auront apprécié particulièrement, les autres aussi.

Le concert s’achève sur une chanson osant l’impensable : à une réunion d’amis, il arrive que l’on s’emmerde ! Avec la conclusion logique : Cassez-vous ! Le public a bien dû obéir. Mais sûr qu’il reviendra les applaudir dès que l’occasion se présentera.

 

La page des Wriggles sur le site Blue Line, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs en a déjà dit, c’est là.

 

« Je vis toute seule avec un chien » : Image de prévisualisation YouTube

« Julie la petite olive » : Image de prévisualisation YouTube

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