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Pierre Delorme, 1951-2025

Pierre Delorme (photo non créditée tirée de son site)

Pierre Delorme (photo JP Leloir tirée de son site)

Bob Dylan puis Jacques Brel, Georges Brassens et Léo Ferré bercent son enfance. Qui, à leur insu, vont faire du lyonnais Pierre Delorme tant cet humble artisan qu’il fut que l’analyste et transmetteur de la chanson que l’on sait. Premier 33 tours en 1979, Ballade du centre-ville à la banlieue des choses : l’entame est un duo avec Michèle Bernard, dont il est alors un des musiciens (l’un accompagnant l’autre et réciproquement). Pierre Delorme publiera neuf autres albums, la plupart autoproduits. Son dernier, En catimini, sortira comme son titre l’indique, en 2024. « Delorme, c’est un chant nu, dépouillé de tout effet musical, et l’on redécouvre un ACI qui a la fibre d’un Félix Leclerc, tant la belle voix grave épouse l’économie de ses mots » écrira de lui Daniel Pantchenko, sur Chorus. Sur ce même magazine, j’écrivais « On peut ne pas croire au hasard en écoutant Delorme, ni en son inspiration ni en notre écoute. On n’y vient pas sans exigence, sans une idée précise de ce qu’est la chanson, de ce qu’elle peut être ». Jusqu’au bout, l’artiste Delorme fut un exemple tant de talent que de rigueur.

Pierre Delorme participe au Printemps de Bourges de 1984. Il partage nombre de scènes avec Jacques Bertin. Comme lui, il remporte La fine fleur de la chanson française, concours organisé par le poète-parolier Luc Bérimont. Et obtient un prix de l’Académie Charles-Cros en 1984 pour l’album Traboules et savanes. Bien que sa bio n’en fait pas mention, il écrira aussi pour d’autres, principalement de jeunes chanteuses. Enseignant, il fait toute sa carrière au sein du département Chanson (le premier en France dans le public) de l’ENM de Villeurbanne. Dès 2012, Pierre Delorme tourne en récital avec cet autre lyonnais qu’est Frédéric Bobin où ils rendent hommage aux figures du folk et protest-song que sont, entre autres, Dylan et Cohen.

Il publie sur son blog de pertinentes chroniques sur la chanson, laissant cependant percer beaucoup d’amertume et un peu de suffisance. Il est aussi un des trois fondateurs-rédacteurs (les deux autres sont Floréal Melgar et René Troin) du site Crapauds et Rossignols, un « espace où nous parlons chanson selon nos humeurs, assez vagabondes », site aux propos volontairement incisifs, provocateurs même, que Delorme et Melgar prolongeront par une chronique d’une tonalité identique sur le trimestriel Hexagone.

Malgré, dès ses premiers albums, des critiques aussi rares que franchement enthousiastes (et à notre sens amplement méritées), Pierre Delorme n’a jamais eu une grande audience. Il fait partie de ces artistes injustement ignorés, boudés. Il ne fut certes pas le seul mais, au moment de sa disparition, c’est plus encore un regret.

Le site de Pierre Delorme, c’est ici

« Il se peut qu’un jour »  : Image de prévisualisation YouTube
« La Belle absente » : Image de prévisualisation YouTube
« Ça fait rien » : Image de prévisualisation YouTube
« L’aviateur » (À Brel, une chanson de 1985) : Image de prévisualisation YouTube

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