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Frasiak en quelques phrases…

On ne parlera jamais que de quelques « chanteurs rockers » médiatisés, laissant de côté de larges pans de ce genre. Si je vous dit Frasiak, ça peu ne rien vous évoquer. Éric Frasiak est un autre rocker, un dont la notoriété n’a guère dépassé ses frontières cantonales et affectives, dont les sorties extra-muros, toutes réussies qu’elles aient été (Printemps de Bourges, Olympia…) , ne l’ont jamais fait rencontrer les grands médias sans qui on n’existe pas. Dommage.
Frasiak est un ardennais biberonné aux Ferré, Lavilliers, Springsteen, Pink Floyd et Génésis. Il en gardera pour toujours l’adn. A 19 ans, après avoir chanté Béranger dans les balloches, il se lance carrément dans la chanson, sous l’intitulé d’ »Éric Frasiak et Fond de Cale ». Jean-Louis Foulquier et Jean-Michel Boris l’encouragent à « monter » à Paris. De Bar-le-Duc il y descend donc. Nous sommes en 1983. Un album arrangé par François Bréant (comparse de Lavilliers) est travaillé qui, hélas, ne verra jamais le jour. Désillusion, retour à la maison où Frasiak change d’orientation professionnelle. Mais la chanson le tenaille et il remet un beau jour son travail sur l’établi : l’aventure reprend en 1996, avec pas mal de groupes et d’expériences musicales. Des tas de boulots alimentaires aussi : roadie ou figurant, commercial, manœuvre ou soudeur. La routine… Sort l’album Repartir à Zéro en fin 2003 : comme une profession de foi. L’album est signé « Frasiak & Les Passagers ». Les scènes reprennent, rencontrant chaque fois un public enthousiaste. Les concours aussi, étonnant pour le « vieux » briscard qu’il est, qu’il remporte souvent. Étrange collection vraiment. Un second opus en 2006, suivi d’un live deux ans plus tard. Et voici son nouveau cédé : Parlons-nous. Parlons en, bel équilibre entre une chanson qu’il estime et un son rock qui le porte. Héritage de François Béranger (envers lequel il rend singulier hommage, par une chanson éponyme), les chansons de Frasiak n’existent pas pour rien, pour ne rien dire. Puisqu’il a le micro, il en profite. Se fait la Jetset en un réjouissant tango, fustige le fichier Edwige (« Edwige, c’est ma vie qu’tu piges / Tout c’que tu sais sur moi ça m’donne un peu l’vertige / Et l’amour dans tout ça, tu t’en fous, tu négliges ») rêve de concert avec Obama (« C’est l’espoir qui commence / La folie qui s’en va »), nous remémore la vie d’avant internet et plus encore celle de ses Vingt ans, convoquant pour l’occasion le grand Léo. Frasiak est un artiste important parce que sincère. Et attachant. Son art aurait pu plaire aux ondes mais il n’est pas du lot, c’est comme ça. N’empêche que ses traces n’ont rien à envier à d’autres. Et que Frasiak est un des beaux fleurons de la chanson.

Frasiak, Parlons-nous, 2009, Crocodile-Productions, autodistribution.

Le site de Frasiak.

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