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Karpatt, la séduction d’un solide quatuor

Dans ma boîte aux lettres le dernier opus de Karpatt, qui se produit en fin de cette semaine à deux pas de chez moi… A écouter, c’est sûr. A voir sans hésitation, j’en suis convaincu !

Tant de groupes font provision, dans leur besace, d’un peu beaucoup de tzigane et de musiques de l’Est qu’on pense situer sans mal l’origine de Karpatt : tout là-bas, pas loin des brumes des Balkans, en des histoires terrifiantes et des noms qu’on n’ose prononcer… Ben non, tout faux ! Le nom ne vient que d’une lointaine expression, du temps du lycée. Qui plus est du côté de Sète et de Perpignan, avant que Paris ne les happe. Difficile alors d’y espérer Dracula… Karpatt a douze ans d’âge, désormais quatre membres (Luc, aux percus, vient de rejoindre Fred, Hervé et Gaëtan) et quatre cédés à la clef. Si les premiers s’inquiétaient des petites gens croisés à même la vie, à même la rue, souvent au zinc, brossés en de jolis portraits, le nouvel album fait presque sécession, explorant (c’est l’âge qui veut ça) plus volontiers l’intime, le dedans : la paternité qui un jour s’insinue (« J’ai fait d’la place dans la maison… »), le temps qui lentement s’écoule, les affres de l’écriture aussi. C’est le chanteur, Fred, qui officie à cette tâche : belle plume en pleins et déliés, jolies tournures vraiment. Disque un peu différent des précédents, disais-je : même la musique s’en démarque un peu, s’orientant sur l’oriental et le slave, avec toujours la même et folle énergie qu’on leur connaît. Karpatt est, il me semble, un des plus solides groupes du moment, dans cette sphère peuplée de ce qu’on nomme, à défaut de trouver mieux, les groupes festifs. Car ils sont légion ceux-ci à se cloner mutuellement, à copier le succès, la posture du moment. Pas eux, belle équipe éprise d’un artisanat sincère, alternant encore bistrots et scènes d’importance, grandes villes et bleds reculés, partageant souvent leur art avec autrui, Têtes raides comme Mano Solo, intelligence du cœur… Et pareille générosité qui, est, à l’évidence, la caractéristique première de Karpatt.

Karpatt, Montreuil, 2009, L’Autre Distribution. Le myspace de Karpatt.

Sur la scène du FIL de Saint-Étienne, vendredi 22 janvier, dans le cadre du (en tous points magnifique et précieux) festival Les Poly’Sons.

2 Réponses à Karpatt, la séduction d’un solide quatuor

  1. athos99 21 janvier 2010 à 10 h 43 min

    Tout à fait d’accord de considérer Karpatt comme un des plus solides groupes du moment des groupes ‘festifs’.

    Répondre
  2. Achour 2 février 2010 à 14 h 52 min

    Toujours aussi forte ….. ton écriture ! merci pour les artistes et les humains méritants … !!!! Tu es un Killer /

    Répondre

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