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Viricelles, sur la rive gauche…

Ce blog est tout sauf un site d’annonce de concerts. Je ne m’en sortirai pas… Mais faire la promotion de grands événements est, je crois, de mon ressort. Là, c’est dans une toute, toute petite commune…

Jacques Bertin (photo Norbert Denis)

Pour peu on se croirait dans un de ces cabarets des années soixante, vers Mouffetard, entre la Contrescarpe et l’Écluse, quand la chanson à texte s’époumonait encore face à l’insipide déferlante yéyé. Sauf que ce n’est pas Paris de l’époque mais Viricelles, qui plus est en 2010, 333 habitants au dernier recensement, niché dans les Monts du Lyonnais, entre Lyon et Saint-Étienne, un refuge de la chanson d’auteur, une place forte, active et résolue, quand les autres ne programment plus, peu ou prou, que l’air du temps, s’affranchissant de tous risques, de tout courage. Pour cette saison culturelle-là, pas mal d’artistes font antichambre dans l’espoir d’un jour s’y produire…
En témoignent deux soirées consécutives, presque un mini-festival, avec cinq artistes dont chacun mériterait bien plus qu’une notule, qu’un entrefilet. Frédéric Bobin d’abord dont le dernier album, Singapour, remarqué par Philippe Meyer sur France-Inter, est rare bijou qui touche au fragile, au social : il y a manifestement dans ce disque l’empreinte du Lavilliers des « Mains d’or ».
Jacques Bertin ensuite, qui à lui seul donne le ton de ces deux jours : que dire de lui, de cette plume sûre, avisée, deux fois couronnée par le Grand prix de l’Académie Charles-Cros, auteur intransigeant qui, toujours, suit sa route. Un très grand artiste qui n’a pas besoin d’être moderne pour être contemporain. Un qui poursuit sa trace à l’ombre de médias qui l’ont carrément oublié après l’avoir un temps adulé.
Le lendemain voit le retour de Michel Grange qui, jeune retraité de l’action chanson, retrouve avec bonheur son métier originel de chanteur. Après un très long silence discographique, Grange a sorti l’an passé deux albums en simultanée, dont un capté en public. Du très bon boulot…
Puis Laurent Berger, voix entre toutes particulière, haut-perchée, oblitérée d’un étrange et obsédant accent, envoûtante. Qui tire des cohortes d’émotion des choses du cœur bien sûr mais pas que. D’un presque rien, d’une gare, d’une librairie faisant l’éloge de la lenteur… Superbe !
Rémo Gary, enfin. Qui devrait nous chanter au moins quelques titres de son nouvel album,La Lune entre les dents, à paraître en mars. Lui est alchimiste du mot, tordeur du verbe, poinçonneur de l’idiome, trifouilleur de lexiques. Il fait lit de la langue, où s’y couche tant le corps féminin que la vie en son ensemble dans ce qu’elle a de meilleur, dans ce qu’elle a de pire.
Chanson à texte donc, chanson de paroles dirait-on du côté de Barjac, poignantes poésies à cheval sur deux soirs en tous points d’exception. L’association VibreVanz de Viricelles fait à nouveau très fort. Ce p’tit Bobino de la Loire travaille dans l’excellence !

Vendredi 5 mars Frédéric Bobin + Jacques Bertin ; Samedi 6 mars Michel Grange + Laurent Berger + Rémo Gary. Salle des Tilleuls à Viricelles, 20 h 30. Entrée 13 € ; Pass 2 soirées chanson : 22 € . Réservations 04.77.54.98.86 ou 04.77.54.32.15. Possibilité de repas après spectacle et sur réservation : 10 €. (réservations pas mél à vibrevanz@wanadoo.fr)

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