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Guilam, sur les traces de nos enfances

par Claude Fèvre

Presque une année que je sollicitais Guilam (primé sur notre dernier tremplin en 2010, actuellement en charge de la co-animation de l’atelier d’écriture de chansons) pour notre soirée du 14e Printemps des Poètes sur le thème « Enfances ». Il me semblait évident que cet artiste et ses deux acolytes et complices (Cédric Bailleul, accordéon, et Philippe Soulié, contrebasse, basse, tuba) seraient des passeurs de chansons, passeurs de poèmes dignes de ce thème si riche etnsi lourd de sens… Nul ne guérit de son enfance n’est-ce-pas ? Jeudi dernier, nous y étions enfin à cette soirée tant attendue où tout reposait sur la confiance. Celle que j’avais accordée à Guilam, celle que Nadine Cubilié, programmatrice de la saison culturelle de Lavelanet accorde à Festiv’Art chaque année, celle que nous espérions du public. La petite scène du théâtre de l’Ourdissoir était comble, et, ô miracle, toutes générations confondues, la plus jeune étant représentée par des internes du lycée de Mirepoix. La première partie fut consacrée à une lecture musicale de textes de Prévert où Cédric m’escortait sur des musiques de Trenet, Kosma… A cet « enfant de la troisième » qui connut une enfance pauvre et qui a su « dire non avec la tête ». C’était ensuite le tour de chant, le florilège de chansons choisies par Guilam. Avec l’ingénieuse idée de remettre à la sortie la liste des 19 chansons, ce qui offre aux spectateurs un aperçu de l’étendue de son choix. Il s’accompagne tantôt au piano, tantôt à la guitare, ou bien encore les mains délivrées de l’instrument et, son corps mince debout derrière le micro, il souligne ainsi davantage l’émotion. Car de l’émotion nous en avons eu et si les adolescents qui s’étaient regroupés en haut des gradins ont commencé par glousser et bavarder sur les deux premières chansons, L’Enfance de Brel et celle de Dimey, manifestant par là leur gêne et leur surprise (imaginons un instant ce qu’est leur univers musical), c’est dans un partage et une écoute véritables que le concert s‘est déroulé. Ce voyage en enfances, guidé par un Guilam qui ne manquait pas d’introduire les chansons avec légèreté, humour, qui se livrait aux anecdotes, aux clins d’œil à ses musiciens, a évité l’écueil du pathos, même si, on le devine, chacun a pu selon les titres, connaître un bouleversement intime. Comment ne pas être touché, voire davantage, par Plus tard quand tu seras grand, Cédric et Guilam faisant écho au duo Aldebert & Jamait ; par le texte de Cosmonaute de Loïc Lantoine ; par le Xavier d’Anne Sylvestre, où la sensibilité qu’elle affiche et la silhouette de Guilam s’accordent étrangement ; par le texte si troublant de Ton héritage de Benjamin Biolay ; par l’Enfance d’Olivier Gil, jeune talent de la scène toulousaine que Guilam a rencontré sur notre festival ; par cette interpellation du regretté Allain Leprest dans C’est peut-être… ? Oui, ce fut un bien doux voyage avec aussi quelques étapes qui ne déparaient pas, loin s’en faut, à l’ensemble. Celles des compositions de Guilam sur le texte de Dimey, sur ce Dans les couloirs du pensionnat d’Izia Loris écrit à l’atelier Plum’Art en 2010, sans parler des chansons de Guilam lui-même, comme cette Limites qui lui valut un jour sa présence sur notre scène. J’en viens à espérer que ce récital ira toucher d’autres adolescents en d’autres lieux. Parce qu’ils sont tout proches de leur enfance certes. Mais aussi et surtout parce qu’ils découvriront, là, tout ce que les ondes dont ils s‘abreuvent les privent.

Le site de Guilam, c’est ici ; son myspace, là. Sur NosEnchanteurs on lira aussi, à propos de Guilam, ces articles.

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Une réponse à Guilam, sur les traces de nos enfances

  1. Danièle 3 janvier 2013 à 18 h 01 min

    Où je retombe en enfance, ou je ne l’ai jamais quittée, mais c’est simplement un bonheur de l’écouter .

    Répondre

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