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Amélie-les-crayons : retour au Porte plume

Le nouvel album de la lyonnaise Amélie-les-Crayons, Jusqu’à la mer, sortira le 8 octobre prochain. Convenons qu’il est tentant, dans l’attente, de réécouter son précédent disque, Le Porte-plume. En lui décernant le cœur Chorus à l’automne 2007, voici ce que j’en disais sur la revue de référence de la chanson :

« C’est, de prime abord, un élégant digipack où se niche un gros livret au papier soyeux, à la typographie soignée, aux pastels délicats : du tendre, de l’infiniment doux, et même tout en rondeurs quand il s’agit d’illustrer La Maigrelette, tout en finesse quand il s’agit de mettre en image son Gros costaud. Si toutes les pochettes étaient aussi belles, on dévaliserait les marchands de disques… Entre ces illustrations (de Samuel Ribeyron) et les textes d’Amélie, il n’y a pas un pet de travers : tout naît d’un même crayonné, d’une plume cousine – rien que du bonheur !

Du bonheur oui, à l’écoute de ces quinze plages où il serait injuste, vraiment, de privilégier une titre par rapport aux autres. Car tout semble être pépite d’une même parure. Il y a dans ces chansons-là une féminité rare et presque surannée, loin des standards et artifices actuels qu’on vend avec célérité. Quelque part entre l’innocence des histoires de fée (et l’effroi de L’Errant qui fabrique les cauchemars des enfants) et la responsabilité d’être femme, d’être adulte : « Et sous nos ventres ronds / S’ra-t-on les filles de nos mères ? / A mener tout de front / De manière exemplaire… » (Le Linge de nos mères).

Les mélodies parfois sautillent, et parfois s’étirent, dans un spleen des plus prenant. On se croit dans le futile alors qu’on est déjà dans le grave, même si c’est dit, chanté avec légèreté, presque à la manière d’une valse faisant tournoyer les mots. Depuis ce premier album remarqué, Et pourquoi les crayons ? en 2004, on pensait connaître Amélie-les-crayons ; ce nouvel opus, à l’évidente parenté, est pourtant différent. Parce qu’il élargit la palette, ajoute des nuances de ton, d’intonations, de timbre. La voix elle-même d’Amélie gagne en précision, en richesse, comme si elle explorait d’autres contrées. L’Errant nous suggère un quelconque Brocéliande, et l’ensorceleuse magie des chansons celtes ; la fluidité du Train trois nous fait songer à la pureté de certaines voix traditionnelles…

Même si le personnel a changé, à nouveau trois homme (guitare, clarinette, percus, flûtes, sax…) forment l’entourage d’Amélie-les-crayons. Dont Didier Longre, qui signe la plupart des arrangements. Des tas d’autres musiciens viennent, ici et là, offrir leur art, qui à la harpe ou au basson, qui au banjo ou au washboard, à tout ce qui amènera le son judicieux, à l’instant précis où la chanson l’appelle.

Il y a plus que jamais relief en ces chansons hologrammes qui se regardent autant qu’elles s’écoutent. Car s’il est en chose qui séduit plus que tout dans cette Porte plume, c’est bien le soin extrême apporté au moindre détail. C’est un disque d’orfèvre ».

 

Le site d’Amélie-les-crayons, c’est ici.Image de prévisualisation YouTube

Une réponse à Amélie-les-crayons : retour au Porte plume

  1. danièle 14 juillet 2012 à 17 h 21 min

    ça sent la lavande comme le linge blanc « écarté » sur le pré, c’est impeccable et nostalgique comme les jours de lessive de notre enfance . Cette chanson d’Amélie- les-crayons est un pur bonheur .

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