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Le Kitchen Tour de Nicolas Vitas

Dans le salon ce soir-là (photo Michel Kemper)

Nicolas Vitas, Saint-Victor-sur-Loire, 26 octobre 2012,

C’est une vieille maison campagnarde avantageusement restaurée. Le salon est vaste. C’est à quelques kilomètres de chez mois. Si ce n’étaient la nuit, la pluie et le brouillard, je pourrais m’y rendre à pieds, à errer entre les quarante-sept hameaux qui composent cette commune peu commune. Emmanuelle et Yannick y reçoivent ce soir leurs amis, collègues de travail surtout. C’est fête à la maison, concert pour un public pas nécessairement fait d’amateurs de chanson. Avec en première partie les jeunes enfants du lieu, l’une à la guitare, l’autre avec en main le texte de sa p’tite chanson : succès garanti. Puis Nicolas Vitas en star, chanteur qui, depuis la mezzanine, a pendu un immense kakemono frappé à ses initiales. Il est ici avec son habituel complice et guitariste Gérard Védrèche, un local de l’étape presque, stéphanois qu’il est.

On ne connaissait de lui que ses pompes rougeoyantes sur une pochette de disque : c’est dire si, pour faire raccord, ça fait partie de sa tenue de scène. Vitas est conforme à sa bio, y’a pas tricherie sur l’étiquette. Il s’est jadis frotté au rock’n roll puis au blues et en garde pour toujours les traces, les bleus du blues surtout. Ça et des textes qu’on aimerait parfois faire arrêt sur images, arrêt sur émotion, pour mieux apprécier encore quelques vers plus gracieux et touchants que d’autres. Il cultive aussi à l’envi une forme d’humour, et pas que dans les courts palabres d’entre chansons, non : au mitan des vers, comme consubstantielle aux mots. Un peu comme l’art d’Hervé Lapalud maillé à celui – question de phrasé et de blues, d’intonation parfois – de Bill Deraime. Nicolas est au micro ; Gérard, lui, change d’instruments au gré des chansons et de sa fantaisie : que des guitares qui n’en sont pas tout à fait : l’ukulélé, le dobro (guitare métallique) ou le lap steel dont on joue comme si c’était un dulcimer. L’étrangeté fait singulières sonorités, un peu étasunienne ce qui n’est pas pour déplaire à ces deux-là… On sent que Vitas a retrouvé en lui l’adn de la chanson, dont il extirpe volontiers deux noms, Claude Nougaro (c’est vrai que Vitas nougarotte parfois…) et André Bourvil, ce dernier par une Balle perdue qui vise le tendre humoriste par subtil ricochet, éclat collatéral. A entendre Vitas, on se dit que le cinq titres récemment paru est superbe anthologie, le meilleur de, cinq grandes chansons. Mais qu’il gagnerait à nous offrir un disque, un vrai, fort d’au moins douze titres, et qu’il a ça en stock. Qu’un tel disque passerait souvent sur la platine, ne serait-ce que pour prolonger de tels instants.

Bon, à l’ultime rappel, ça se barre un peu en couilles, tant il est vrai que leur dernière chanson parle de ça, que « tout tourne autour d’elles ». Puis nos artistes se font la paire, se fondant dans le public si particulier de leur « Kitchen Tour » (leur « tournée mondiale des cuisines » aiment-ils à préciser). Ils ont convaincu un public certes captif mais pas formé, formaté à ça. Belle performance. Ça doit être pareil en scène.

Le site de Nicolas Vitas, c’est là ; en vidéo ci-dessous : « Au nom du pire » Image de prévisualisation YouTube

 

 

 

 

 

Une réponse à Le Kitchen Tour de Nicolas Vitas

  1. Danièle 29 octobre 2012 à 19 h 26 min

    Super chouette . Je l’inviterais bien dans ma cuisine ce Nicolas, histoire de faire swinguer les casseroles …

    Répondre

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