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Aubercail 2013 : Amélie retaille ses crayons

Amélie les crayons sur la scène d'Aubercail (photo Norbert-"Peter" Gabriel)

Amélie les crayons sur la scène d’Aubercail (photo Norbert-Peter Gabriel)

Déjà dix ans qu’Amélie les crayons hante nos scènes autant que nos têtes. La lyonnaise est devenue bretonne et son inspiration s’est comme déplacée, empruntant aux embruns d’autres histoires colportées, d’autres légendes insinuées. La fille est devenue femme et son propos, sous des atours de pure dentelle, s’est affermi. Jusque cette presque révolte féminine, Les filles des forges, qui porte le titre d’une chanson bretonne et se chante comme « Debout les gars, réveillez-vous ! » Une chanson marine tant le disque et la scène ont un eux un parfum d’iode.

On a connu l’Amélie juchée très haut sur son piano rigolo. Là, c’est terre à terre, sans décors ni trompettes, et ça nous parle de mer. Jusqu’à la mer précisément (jusqu’au Linge de nos mères aussi, mais c’est autre histoire). Et plus encore, chopant au vent des accents celtes qui, déjà, s’insinuaient lors de son précédent opus. L’air marin fouette le sang et ça se sent. L’énergie est communicative qui se partage dans les travées. C’est léger, dansant, ça suggère les vagues, parfois la tempête. Ça respire aussi le bonheur, ça appelle à l’amour. Que Bretagne et amour soient ici associés n’est pas innocent : c’est autobiographique. Serait-ce elle la maigrelette qui s’envolera un jour de tempête ? Et qui est le gros costaud dans son petit bateau ?

C’est par Amélie que s’achève la relation de la 7e édition d’Aubercail, fameux festival qui nous présente le meilleur de cette chanson quelque peu oubliée des médias. On se souviendra longtemps des temps forts que furent les prestations des formidables Richard Desjardins et Lo’Jo. Ainsi que du succès public d’un Malicorne enfin de retour, et l’émotion qu’il suscita. Beau programme vraiment, de premier plan, de Clarika à Amélie les crayons, de Karim Kacel à Frédéric Bobin, qui contraste malheureusement avec une assistance très relative. Comment, à la porte de Paris, ville capitale s’il en est, le public peut s’absenter d’un tel festival qui, sur l’échelle des manifestations chanson doit se situer pile entre Montauban et Barjac ? On me dit qu’Aubervilliers c’est pas Paris et que les frontières sont dans les têtes, qu’au-delà du périph commencent les terres indigènes. Ah bon ! Moi qui viens d’une lointaine province trouve décidément les parisiens un peu compliqués. MK

C’est par Amélie que s’achève la relation de cette 7e édition d’Aubercail, le festival des mots dits, fameuse manifestation qui nous présente le meilleur de cette chanson quelque peu oubliée des médias. On se souviendra longtemps des temps forts que furent les prestations des formidables Richard Desjardins et Lo’Jo. Ainsi que du succès public d’un Malicorne enfin de retour, et l’émotion qu’il suscita. Beau programme vraiment, de premier plan, de Clarika à Amélie les crayons, de Karim Kacel à Frédéric Bobin, de Gilbert Laffaille à Presque Oui, qui contraste malheureusement avec une assistance très relative, pas plus fournie que ça. Comment, à la porte de Paris, ville capitale s’il en est, le public peut s’absenter d’un tel festival qui, sur l’échelle des manifestations chanson doit se situer pile poil entre Alors, chante ! de Montauban et La chanson de parole de Barjac ? On me dit qu’Aubervilliers c’est pas Paris et que les frontières sont dans les têtes, qu’au-delà du périphérique commencent les terres indigènes. Ah bon ! Pour moi qui viens d’une lointaine province, les parisiens me semblent  décidément un peu compliqués. MK

Bon, il n’est pas sûr que la scène exigüe d’un Magic-Mirrors convienne parfaitement à la (dé)mesure d’Amélie-les-crayons. Et c’est vrai que les bruits du dehors, de la ville, des sirènes de police, des voitures, s’accorde mal à une poésie qui survole Brocéliande et Kemper puis s’en va faire la manche en mer d’Iroise… « On m’appelle Marie-Morgane et tu as touché mon âme / Viens danser, que Douarnenez se décroche de tes yeux / Viens nager dans la baie des amoureux… »

Mais Amélie est Amélie, faite de magie. Elle est fée Clochette qui voyage léger et transperce nos cœurs. Qui nous parle d’amour, nous gratifie de chansons de future anthologie et fait de ce lieu un endroit hors du temps, à l’abri de tout, emmitouflé de beau, de doux, d’aérien, de futile et d’indispensable à la fois.

Le site d’Amélie les crayons, c’est ici

http://www.dailymotion.com/video/xsfpu6

2 Réponses à Aubercail 2013 : Amélie retaille ses crayons

  1. Norbert Gabriel 28 mai 2013 à 10 h 07 min

    Il est vrai que la scène de La Cigale était plus à la mesure de ce spectacle, avec un piano qui se balade sur la scène, des sarabandes de landes bretonnes, les coquelicots du piano, on les a dans la tête… Et l’auréole sur la tête !

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  2. Danièle 28 mai 2013 à 11 h 23 min

    Coquelicot, Cigale, iode, mer, Brocéliande, « les arbres et la mer », bateau à voile, fée, magie, grâce infinie… « tout de nous est dessous » sous le charme avec Amélie.

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