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Barjac 2013. Rinaldi, jeux et enjeux

Pascal Rinaldi (photo Catherine Cour)

Pascal Rinaldi (photo Catherine Cour)

Quarante minutes, c’est bien court pour satisfaire notre attente, tout juste de quoi donner l’envie d’aller plus loin pour qui découvre alors l’artiste. De Rinaldi, nous n’avons eu ni son dernier album (un seul titre extrait de ces superbes reprises en français de standards anglo-saxons) ni, hors son Il faut qu’on s’touche de pure anthologie, ses chansons si désirables qui explorent sans fard le désir et les corps du délit : « Il faut qu’on s’palpe il faut qu’on s’frotte / Qu’on s’roule des pelles jusqu’à la glotte / Il faut qu’on s’suce il faut qu’on s’lèche / Avant que la vie nous assèche. » Bon, notre ami explore les sentiments ou l’absence des sentiments : « C’est purement sexuel entre nous / Parait que c’est l’attraction des corps. » Et la complexité de la femme : « On les trouve trop belles / C’est ça qui les rend si cruelles. » Jusqu’aux luttes : « La guerre de toi n’aura pas lieu. »

Noire tenue bas-rock en queue de pie, marinière, crâne lisse comme un oeuf et barbichette de rigueur, tel est notre esthète helvète, sur cette scène qui lui avait déjà été offerte, il y a neuf ans, alors en première partie de Leprest, à qui il rend singulier hommage : « Tu n’as pas baissé ton pantalon / Pour figurer au Panthéon / De l’inutile. » Autre clin d’œil amical, celui à Graeme Allwright qui le suit ce soir sur cette même scène, par un Dylan d’anthologie.

Rinaldi fait montre de son art, avec brio. Sa voix, ses notes et ses mots, tout fait son, tout fait sens. Ceux qui le savent tiennent Rinaldi pour un des grands de la chanson. Mais peu le savent et un tel (bout de) concert est une révélation, une incitation à entrer dans ses chansons, même s’il chante qu’« Au-delà de cette limite, votre ticket n’est plus valable / Au-delà de cette limite, je ne suis plus recommandable. » C’est faux : il est un artiste enviable, d’une force d’évocation rare, d’un univers précis et précieux, où chaque mot est à sa juste place, qu’il parle de la mort qui se prépare en vol (Enola Gay) ou qu’il se pare  encore et toujours des jeux et enjeux de l’amour : « Il a suffi d’un seul regard / pour être sans dessus dessous. » Exemplaire Rinaldi !

Le site de Pascal Rinaldi, c’est ici : ce que NosEnchanteurs à déjà écrit sur Rinaldi, c’est là. Image de prévisualisation YouTube

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