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Juliette, autres rimes féminines baignées de lumière

juliette_nour-1024x1024Bon, la pochette pourrait faire un tantinet prétentieuse, surtout en ces temps où se moquer d’un dieu exacerbe les colères des intégristes de tous poils, de toutes barbes. Mais… Mais Juliette qui n’a toujours signé ses disques que par son prénom y pose avec fierté un bout de son blaze. La Noureddine signe Nour. Et Nour veut dire Lumière ; Noureddine Lumière de la religion. « Il faut reconnaître qu’un nom de prophète pour un album de chansons, c’est tout à fait démesuré. La chanson n’est pas une religion. N’en gardons que la lumière ! » D’où le visuel que voici, que voilà…

Ceci dit, un album de Juliette (celui-ci est son douzième) est toujours baigné de lumière, de celle qui guide la chanson dans l’obscurité d’un show-biz en fait assez mal éclairé (les néons c’est d’un blafard…) : « Que la lumière soit / Et la lumière fut ! ».

Lumière, obscurantisme… tel est le sujet d’Une petite robe noire « laissée à l’écart au fond du placard ». Interdits religieux, idéologique… triste fable cousue de regrets : « Faut dire que ça plait aux filles / Les petites robes qu’un rien déshabille / Petit bout de tissu / Sans quoi elles iraient nues. » Femmes opprimées, femmes battues par des « talibans ordinaires », Juliette fait femme et flamme de tous bois (« Le diable est une femme » jure-t-elle). « Mais Dieu se fout bien de vos petits tourments » nous dit la diablesse tant il est vrai que, décidément, Dieu et Diable se disputent la vedette en cet album (Juliette a toujours chéri les diablotins autant que les chérubins).

Lumière, Nour toujours, que la chanteuse dit pouvoir éteindre elle-même, le jour venu, droit à mourir dans la dignité : « Quand vacillera cette flamme qui est en moi / Cette loupiotte nue, ce petit feu de joie / A l’ombre des douleurs, et pour les faire taire / Je veux pouvoir, moi-même, éteindre la lumière. »

Mis à part un titre de son copain François Morel (Jean-Marie de Kervadec, une fausse marine désopilante) et un autre de feu Jacques Faisant, aux chansons bien plus élégantes que ses dessins (Légende, une fausse bergerette tout aussi drôle), Juliette est l’auteure de toutes les chansons. Où prime le féminin il va de soi, qui ne doit rien à son pendant masculin, qui voit pareillement… Le diable dans la bouteille. Juliette, truculente, directe, nature, passionnante, pour qui « Vaux mieux être belle, belle, belle et rebelle / Plutôt que moche, moche, moche et remoche. » Qui nous est effectivement belle et rebelle, superbe même, quand tant autres de ses consœurs chantent moche et remoche.

Juliette, Nour (Lumière), Polydor, 2013. Le site de Juliette, c’est ici. Ce que NosEnchanteurs a déjà écrit sur Juliette, c’est là. En vidéos, deux titres extraits de ce nouvel album :

Le diable dans la bouteille Image de prévisualisation YouTube

La petite robe noire Image de prévisualisation YouTube

Une réponse à Juliette, autres rimes féminines baignées de lumière

  1. Danièle Sala 8 octobre 2013 à 14 h 16 min

    Etant donné que la religion est une croyance en une chose qui n’est pas prouvée, on ne peut pas parler de religion en effet en ce qui concerne Juliette , pour qui qui le talent est prouvé depuis longtemps ! mais la lumière , lucide et tendre, est bien dans son album « Nour » , où les femmes se voient belles et rebelles …Jusqu’au fond de la bouteille .

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