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Le Larron : « Amateur » mais pas vraiment

le larronChanteur par défaut, de ne pas avoir trouvé interprète(s) à son pied (il chausse du 45 ou quoi ?), à sa tendre folie, a ses petites excentricités, à son ton qui est bon. Le Larron est musicien tant de scène (il accompagne Jane Birkin et Ridan et quelques autres moins connus), de studio, en remixant des rappeurs, en rappant des mixeurs. Il a son studio à lui où il concocte des pubs. Il vit sa vie, il la gagne. Il compose aussi. Et il écrit. Sa vie est bien garnie. Mais ses écrits étaient orphelins de qui pourrait les chanter. Alors, puisqu’il a tout sous la main, Le Larron les a chantées, une fois, dans son studio. En fait les a enregistrées. L’histoire se poursuit bien. Evidemment un producteur tombe dessus : il y a toujours quelqu’un qui tombe sur des enregistrements, demandez à Patrick Buisson il en sait quelque chose. Et le producteur de vouloir produire. Nous sommes en 2008 et l’album sort avec des titres forts : Ne m’acquitte pas, Tes petits seins, Abstinence ou paternité, etc. Nous ne sommes sans doute pas assez nombreux à avoir remarqué ce disque. Après un demi-album en 2012, voici Amateur, le deuxième grand cru Le Larron. Que nous nous empressons de vous recommander il va sans dire. Nous le disons tout de même.

Il a le timbre dentelé au Loïc Lantoine, parfois ses intonations. Des musiques bien secouées, bidouillées, bricolées sur ses machines. Avec de vrais instruments dedans : de l’orgue et des cymbales, du saxo et de la flûte traversière, de la guitare et de la basse, du violon et de l’harmonica. Et des choeurs. Une musique qui, parfois, joue au bras de fer avec les mots : qui bouffera l’autre ? Ça va jusqu’au funk/disco avec ce (fameux) Parle à ma tête (« mon cul est malade »).

La singularité de l’art du Larron n’exclue pas l’émotion, loin s’en faut. Ainsi cette chanson sur la paternité où il explique à son enfant que « la vie est dure, est dure, mais elle est tellement belle. » Pistes pour une vie à venir, pour après les rêves… Ou ce Je t’aime à la méthode Coué : à force de le dire, ça finira bien par rentrer. Deux titres accueillent en leur sein ceux de Lisa Portelli dont le très cinématographique Tes yeux verts : joli duo que celui-ci.

Chronique judiciaire, chronique du temps qui passe, chronique des regrets amoureux, de la sexualité des femmes âgées, du silence, de la petite mort… le disque va son chemin du premier au onzième titre. Il a un goût de reviens-y. Donc replay. On ne s’en lasse que difficilement. Tout est bon dans Le Larron !

Le Larron, Amateur, m!lk/L’Autre distribution. Le site de ce Larron, c’est ici. Image de prévisualisation YouTube

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