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Pourchères 2014 : un (grand) festival à la maison

François Buffaud (Reportage photographique de Marc Buonomo)

François Buffaud (Reportage photographique de Marc Buonomo)

Pour se retrouver à Pourchères, il faut l’avoir fait exprès. Si ce n’est pas tout à fait le bout du monde, ça y ressemble. Là, l’église, XIIe siècle. A ses pieds le petit cimetière, public privilégié pour tendre l’oreille vers la propriété derrière le muret de pierres : chez Sabine et Monique, là où chaque mois il y a concert, là où une fois l’an il y a festival. Un de ces petits festivals de doux-dingues, mû d’une incroyable énergie, sans subvention il va de soi, sans même que le localier du quotidien du coin vienne s’y intéresser : bande d’incultes ! La seule presse à faire le chemin est NosEnchanteurs… Excusez du peu, à Sabine et Monique s’est adjoint Anne-ma-sœur-Anne pour établir la programmation. Que des gens que Sylvestre aime et veut faire connaître, qu’elle voit venir. Comme cette Lily Luca ou cette autre et enivrante violoncelliste qu’est Katrin Wal(d)teufel. Elles et Jeanne Garraud, Coline Malice, Chloé Lacan, Hélène Grange et Isabelle Augier. Et l’ami Thibaut Defever. Et plein d’autres encore.

Site exceptionnel pour festival singulier

Claudie Lieggi et Sophie Gentils, les techniciens son et lumière

Site exceptionnel pour festival singulier

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Lily Luca et Chloé Lacan

Lily Luca et Chloé Lacan

Les Presque Oui et Anne Sylvestre

Les Presque Oui et Anne Sylvestre

Ici, les frontières sont abolies entre public, artistes et organisateurs. Le meilleur et le pire sont affrontés solidairement. Le soleil et l’orage pareillement. Deux cent sièges dépareillés ont trouvé preneurs devant cette scène qu’il faut avoir vu pour bien y croire. En fait ce fond de scène, fait de l’Ardèche, tout simplement, sans doute son point de vue le plus vaste, le plus étonnant. La première soirée fut, non vraiment une scène ouverte, mais l’addition ordonnée de plein de talents, parfois depuis longtemps, parfois en devenir. Quelques pros, beaucoup d’amateurs. Permettez-moi de retenir entre tous François Buffaud, sur lequel nous reviendrons dans les jours prochains, à l’occasion de son nouvel album.

Tous les gites sont investis d’assaut, la moindre parcelle d’herbe est plantée de tentes. Christopher Murray s’est vu offrir non un p’tit coin d’paradis mais de véranda, ce qui est pareil au même. Après les concerts, la nuit se prolonge en des afters d’anthologie, off où Sabine et Monique se rattrapent de n’avoir pu tout voir du in. Couché tard, levé matin, c’est pas ça qui fait du bien, d’autant plus que ce salaud de clocher invariablement nous réveille sur le coup de sept heures.

Sitôt mis en ligne, les papiers de NosEnchanteurs sont imprimés qui font dazibao : ça procède à l’ambiance. Lily est ravie, Chloé a presque rougit.

Il y a un paquet de bénévoles, qui à la tambouille, à l’estaminet ou à l’accueil. Saluons les jeunes gars qui, tâche ingrate, s’occupent des parkings, denrée rare et donc choyée. Claudie Liéggi et Sophie Gentils sont au son et à la lumière, Dieu à la météo. Il a des humeurs changeantes. Les toilettes sont sèches et le gazon mouillé. Laurence, Arthur et Martine sont au stand de disques où les galettes partent comme petits pains : qui nous parle ici de crise du disque ?

Les coqs chantent, imperturbables, d’abord et surtout durant les concerts de leurs frères et soeurs humains. Les poules nous diront leurs œufs bleus, ceux qui rendent les gens heureux… C’est plus que d’habitude l’heure de l’apéro. De partout une douce ivresse…

 

Dans les heures et jours à venir, entre deux chroniques du off d’Avignon, nous reviendrons sur les prestations pourchèriennes de Coline Malice, de Jeanne Garraud et de Presque Oui.

4 Réponses à Pourchères 2014 : un (grand) festival à la maison

  1. Danièle Sala 8 juillet 2014 à 12 h 00 min

    Oui, ça donne bien envie d’aller à Pourchères tout ça ! Si on a besoin de bénévoles l’an prochain, je postule ! longue expérience de tambouille et estaminet , et pour le reste, je saurai me débrouiller !

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  2. Jo 8 juillet 2014 à 13 h 11 min

    Quel talent de journaliste, Michel, pour arriver à décrire une ambiance, à capter l’essentiel d’un événement comme la chansonnade de Pourchères !
    A-t-on rêvé d’avoir vécu un regroupement aussi dense de baladins autour d’Anne, dans les quelques mètres carrés du minuscule choeur de l’église ? Dieu et Diable se sont entendus, ou quoi ?

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  3. Odile de Rancourt 8 juillet 2014 à 14 h 50 min

    Remarquable article qui donne l’eau à la bouche (et aux oreilles)

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  4. Laurence Beauperin 8 juillet 2014 à 14 h 56 min

    Artistes, régisseurs son et lumière, public, journaliste, organisateurs, photographe, cuisiniers, poules et coqs…Tout s’mélange à cette magnifique fête de la chanson. A Pourchères on y vient et on y reste tellement le monde est beau de la haut… Merci.

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