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Éric Lareine, à rebrousse-poil

Lareine d'un soir (photo DR)

Lareine d’un soir (photo Alaric Perrolier)

Samedi 27 septembre 2014, extraits de Mop Da Queen et film documentaire Le mica le plus pur, Casino de Lavelanet (Ariège),

 

Au Casino de Lavelanet on ne connaît pas les machines à sous, mais chaque saison une quantité de rendez-vous avec le cinéma et les spectacles vivants, dans une cité ouvrière textile qui n’en finit pas faire un pied de nez à la crise. Une fois encore, en amont de l’ouverture de la saison culturelle, la municipalité invite à une soirée vraiment pas comme les autres, avec le partenariat d’une association militante qu’il convient ici de saluer, « La sauce du Casino ».

Le public est rassemblé au premier étage de la belle bâtisse qui dit encore la grandeur passée, dans le foyer du cinéma où la Sauce invite régulièrement à débattre, écouter, partager. Ce soir c’est d’abord une heure de duo avec Éric Lareine, chant, harmonica, et Pascal Maupeu du groupe Leurs Enfants, guitare et toutes sortes d’effets, jouant des pieds et des mains pour escorter avec brio ce chanteur inclassable. « Ardu – tordu » en disait Valérie Lehoux pour qualifier son dernier album dont la création donnera lieu, dans un instant, à la projection du documentaire d’Alaric Perrolier.

Éric Lareine ne se préoccupe pas de séduire, il prend son public à rebours, à rebrousse-poil, au risque de laisser le spectateur hors circuit. C’est avec un texte dit, Chanson de la plus haute tour d’Arthur Rimbaud qu’il ouvre ce set, rocker assis – « pour être à même hauteur que son musicien » nous confiera-t-il – bientôt agité de mille mouvements gracieux, de son buste, de sa tête, de ses bras, qui nous feraient dire qu’il invente une forme nouvelle de danse assise. Le propos de ce Mop Da Queen, dont l’étrangeté du nom n’a d’égal que le voyage insolite qu’il propose, c’est de retrouver les sources du blues, de la country, du rock, auxquelles s’abreuve sa création depuis des décennies. La voix tantôt s’y fait grave et profonde, tantôt murmure tendrement, tantôt s’échappe en hurlements, en cris. Car il s’agit de « lâcher les chiens », de « créer des émotions fortes », de ne rien occulter, épargner, pas même ce compte à rebours égrené par le condamné à la pendaison, dès le deuxième morceau ou, sur le ton de la confidence, cette question « Hé, beauté, tu l’aimes ?, scandé à la femme victime de violence conjugale. Les textes de pure et exigeante poésie contemporaine, et leur musique, Marin à Terre, l’Ange des Rails, Novembre est clandestin, Un fil, viennent en écho se fondre à leur source originelle, Bob Dylan, Johnny Cash, Patti Smith, Leonard Cohen, Neil Young…

Quand vient l’heure du film consacré à la création de l’album Embolie, « mot qui parle d’explosion, de transformation »(« masculin d’embellie », selon une étymologie toute personnelle de l’auteur), on comprend mieux le cheminement de l’artiste, « il est long le chemin le plus court », on approche le processus de création d’un album déroutant, chanson rock, mâtinée de free-jazz.

Le site du film « Éric Lareine, le mica plus pur », c’est ici ; et pour le visionner, c’est là. En prime, cette vidéo : Image de prévisualisation YouTube

 

Photo : https://static.agendaculturel.fr/im/event/2013/11/28/ericlareine-47w7.jpg

 

Une réponse à Éric Lareine, à rebrousse-poil

  1. catherine Laugier 29 septembre 2014 à 20 h 32 min

    J’aimerais bien l’écouter plus, cestui-là !
    Un Fil :
    http://youtu.be/sCS4o88wte0

    Répondre

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