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Prémilhat 2014, ô les filles, ô les filles !

Gaëlle Vignaux (photo )

Gaëlle Vignaux (photo Sylvie Ena )

Dimanche 26 octobre 2014, salle des fêtes de Prémilhat,

 

La 8ème rencontre de la chanson francophone s’achève un beau dimanche ensoleillé, ce qui a sans doute privé la petite salle des fêtes du village de quelques spectateurs de plus. Le marathon final, ce plateau où se côtoient découvertes et chanteurs aguerris, s’est ouvert à quinze heures pour s’achever quatre heures plus tard. En maître de cérémonie, Gilles Roucaute assure la présentation de chaque artiste et agrémente joliment de ses textes poétiques les changements de plateau. C’était franchement dommage de ne pas en entendre davantage…

Voilà pour le cadre ! Venons-en au défilé de chansons, une vingtaine de minutes soit à peu près cinq titres pour chacun.

Voici les noms par ordre de passage : Corentin Colluste, Benjamin Conte, Cyril Adda, Quartier Latin, Lily Luca, Michel Grange, Chouf, Gaëlle Vignaux.

Lily Luca

Lily Luca

On vous épargnera le fastidieux détail ! Mais vous dire que l’on n’a pas été parfois saisi de l’envie de fuir dans la première heure serait mentir… Bien sûr, on pardonne volontiers les maladresses de jeunes chanteurs. Mais on leur conseillera simplement de rester humbles, de nous épargner des bavardages inutiles, de mémoriser leurs textes (l’usage d’un prompteur pour cinq chansons est tout bonnement un affront au public !). Sans doute pourra-t-on nous reprocher de briser les ailes de talents qui ne demandent qu’à éclore ? Mais ne serait-il pas préférable de proposer une scène « découverte », en toute simplicité, dans la petite salle près du bar ou à proximité de l’exposition ?

Dieu que la chanson peut être bavarde ! Sincèrement, j’élaguerais bien. C’est trop touffu, dense. Et pour tout dire, lourd, lourdingue. « Mais comment dire, dire, dire / Ce qu’on ressent / Ce qu’on a en dedans ? » chante Quartier latin, le nez dans le prompteur. Ben mon gars, s’y t’y arrives pas, abstiens-toi ! Messieurs les prétendants à la chanson, n’en faites pas une souffrance, une épreuve pour le public ! Faites-la légère, éclaircissez vos vers, tronçonnez vos textes, travaillez-les vraiment. Et au besoin, car nous n’êtes ni Rimbaud ni Verlaine, ni Brel ni Roda-Gil, prenez un parolier qui, lui, sait mieux écrire que vous ! Construisez aussi des mélodies, s’il vous plait. Faites qu’on puisse aimer la chanson, l’aimer farouchement, pas la fuir ! ps : J’aurais cependant une petite indulgence pour Cyril Adda, dont les vers et musiques m’ont alors tiré de ma torpeur : lui a un art qui, semble-t-il, se rapproche de mon idée de la chanson. MICHEL KEMPER

Dieu que la chanson peut être bavarde ! Sincèrement, j’élaguerais bien. C’est trop touffu, dense. Et pour tout dire, lourd, lourdingue. « Mais comment dire, dire, dire / Ce qu’on ressent / Ce qu’on a en dedans ? » chante Quartier latin, le nez dans le prompteur. Ben mon gars, s’y t’y arrives pas, abstiens-toi !
Messieurs les prétendants à la chanson, n’en faites pas une souffrance, une épreuve pour le public !
Faites-la légère, éclaircissez vos vers, tronçonnez vos textes, travaillez-les vraiment. Et au besoin, car vous n’êtes ni Rimbaud ni Verlaine, ni Brel ni Roda-Gil, prenez un parolier qui, lui, sait mieux écrire que vous ! Construisez aussi des mélodies, s’il vous plait. Faites qu’on puisse aimer la chanson, l’aimer farouchement, pas la fuir !
PS : J’aurais cependant une petite indulgence pour Cyril Adda, dont les vers et musiques m’ont alors tiré de ma torpeur : lui a un art qui, semble-t-il, se rapproche de mon idée de la chanson.
MICHEL KEMPER

Bien sûr, connaisseurs et fidèles lecteurs vous aurez compris que ni Michel Grange et ses savoureuses chansons portraits, sa bonhommie, sa joie d’homme en scène (d’ailleurs était-il nécessaire de lui demander de chanter à nouveau après sa superbe prestation de la veille ?) ni Chouf dans son duo tout neuf accordéon-guitare pour porter la force poétique de la jeune génération, ne sont concernés par cet aperçu légèrement désabusé.

Reste que cet après-midi là nous a permis de voir deux filles, deux jeunes artistes qui nous ont fait tout oublier de nos irritations. Quelle maîtrise de la scène ! Elles connaissent le prix du silence, Lily Luca et Gaëlle Vignaux ! C’est qu’elles ont toutes deux travaillé le clown pour en arriver là.

Mais surtout, grâce leur soit rendue de si bien porter les couleurs de leur féminité, de si bien exprimer leurs peurs, leurs émotions, leurs combats de femme, et toujours avec cette distance que leur offrent l’humour et l’autodérision, sans âcreté, sans animosité.

Ces deux filles là, ne les manquez surtout pas ! C’est de la bombe, on vous le répète ! Elles sont une raison suffisante de remercier ce festival d’avoir programmé un tel final.

 

Les sites de Chouf, de Gaëlle Vignaux, de Benjamin Conte, de Corentin Colluste, de Lily Luca.

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8 Réponses à Prémilhat 2014, ô les filles, ô les filles !

  1. Danièle Sala 28 octobre 2014 à 11 h 44 min

    Et merci de citer tout le monde, et de mettre les liens des sites. Ces chemins buissonniers de l’article permettent de faire de belles découvertes, je viens de passer un excellent moment, bien sûr avec Gaëlle Vigneaux et Lily Luca, mais aussi avec les vidéos, petits films d’animation, courts métrages sur le site de Corentin Colluste qui en a fait les musiques.

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    • Michel Kemper 28 octobre 2014 à 11 h 49 min

      Chaque fois que faire se peut, nous essayons de mettre un maximum de renseignements, de liens, de vidéos. Effectivement, c’est une prolongation de l’article, une info en rab, info essentielle il me semble. Mais ça prend un temps fou de le faire, de chercher. Et nous ne mettons pas de vidéo qui à notre sens puisse nuire à l’article (son mauvais, image approximative, prise de vue d’un téléphone portable…) : certains artistes n’ont pas la moindre vidéo potable. Certains n’ont pas non plus de site ni même de page facebook à mettre en lien.

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  2. Norbert Gabriel 28 octobre 2014 à 19 h 34 min

    En effet, un prompteur pour 5 chansons, dans un festival, je suis pas certain que ça m’aurait plu… Je suis toujours surpris par ces pratiques, comment peut-on être « dans » sa chanson, ou dans n’importe quelle chanson si on doit avoir un aide mémoire? On a déjà évoqué ces sujets, avec des avis partagés, mais il le semble que le minimum est de savoir son texte… Ce qui me rappelle une réponse très drôle, et très juste de Guy Marchand quand on lui demandait les qualités nécessaires pour faire du cinéma: « Etre à l’heure et savoir son texte. » J’ai repensé à lui il y a quelques jours, avec un concert qui a commencé avec 45 mn de retard, dont 30 sur le trottoir sous la pluie… ça met pas de bonne humeur. Coup de bol, il n’y avait pas de prompteur..

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  3. Michel TRIHOREAU 29 octobre 2014 à 10 h 07 min

    « Même avec la plus belle voix qui soit, même avec une jolie partie musicale, je n’arrive pas à accrocher aux chansons molles, à celles qui parlent à la première personne et qui portent le trouble infantile de gamines découvrant la vie. »
    Pour avoir écrit cela l’an dernier, j’ai subi des foudres diverses. Je suis bien content de n’avoir pas fait ce papier, cette année, j’aurais dit la même chose au masculin, mais je ne veux pas enfoncer le clou. Certains chanteurs sont ennuyeux au bout de cinq minutes et curieusement ce sont ceux qui croient utiles d’en rajouter une petite dernière ! « Leur art est parfait pour une chanson au gré d’une playlist sur une radio, mais redoutable pour un concert. »

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  4. ras 30 octobre 2014 à 16 h 09 min

    Si la première heure vous a donné « envie de fuir », il fallait le faire.
    Le public est resté.

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    • Michel Kemper 30 octobre 2014 à 19 h 53 min

      Il serait intéressant, madame ou monsieur, que vous ayez l’honnêteté de signer ce commentaire de votre nom. Je ne veux pas être désobligeant, cher « ras » (quel pseudo vraiment !) mais combien étions-nous dans la salle ? (la presse locale parle de 40 ! un peu plus à mon sens. Sur la quantité, combien d’entrées payantes ? Combien d’invités et d’artistes dans la salle ? Invité, je faisais partie du public captif, comme bien plus que la moitié du (très) maigre public. Captif mais pas captivé, loin s’en faut. Trois des quatre premiers chanteurs à se produire sur cette scène m’ont proprement fait chier : c’était d’un prétentieux et d’un ennuyeux… profonds ! Je veux bien qu’on en discute, mais à visage découvert : j’ai horreur de parler à une ombre.

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    • Marc Rebond 30 octobre 2014 à 20 h 34 min

      Pourquoi le public est resté malgré que, selon les rédacteurs des Enchanteurs, certains artistes étaient décevants ? C’est simple : le public ne quitte rarement, quasiment jamais une salle de spectacles. Il est poli, discipliné. Il applaudit (même mollement, juste par politesse), il patiente (après tout, il a payé). D’autant plus qu’il se dit alors, dans la cadre d’un tel plateau de huit artistes tout de même, que si celui-ci ne lui plait pas le suivant sera peut-être mieux. En général ce sont les « praticiens » du spectacle (artistes, journalistes, producteurs, etc) qui ne tiennent pas en place quand ils estiment que c’est mauvais. Jamais le public, ou alors il en faut vraiment beaucoup…
      Le commentaire de Ras ressemble à celui qu’aurait pu faire un des artistes concernés : il est probablement de ceux-là.

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  5. Norbert Gabriel 30 octobre 2014 à 21 h 05 min

    Je rejoins totalement ce que dit Marc Rebond. La seule fois où j’ai quitté une salle (j’étais pas le seul) c’est lors d’un concert d’Arno, aux Francos, le son était insupportable, j’étais dans les premiers rangs, et quand on a protesté que c’était trop fort -carrément inaudible- l’ingé-son a monté le son. Le premier rang a fui pour une bonne moitié. Sinon, en effet j’attends stoïquement que ça se passe. Même si ça m’ennuie. Parce qu’aussi ça pourrait gêner des collègues spectateurs qui peuvent aimer, et ma sortie les dérangerait.

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