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Elie Guillou : la farce est sa force

Elie Guillou (photo DR)

Elie Guillou aux portes de la salle mythique, côté entrée des artistes (photo DR)

26 novembre 2014, « Rue Oberkampf », Le Bijou, Toulouse,

 

Élie Guillou c’est ce jeune chanteur qui n’est décidément jamais où on l’attend, ou bien un peu partout. Son imagination débordante, son désir d’aller dénicher le public dans tous les lieux de paroles, le conduisent depuis six mois à ce que nous pourrons ici difficilement caractériser. Ce n’est ni un one man show, ni une série de sketches. C’est une histoire baroque, échevelée, imaginaire et pourtant truffée d’allusions, de références très concrètes à sa vie d’artiste, c’est du rêve et du cauchemar, c’est comique et plus encore, c’est fantastique. Et c’est irrésistible de drôlerie !

On possède une référence de ce genre de spectacle et quelle référence ! Il s‘agit de Philippe Caubère auquel Élie Guillou fait irrésistiblement penser, dans la construction de son histoire comme de son personnage qui monte crescendo en intensité, en démesure. Voici ce que disait Caubère en 1981, lors de la création de La danse du diable, qu’il reprend actuellement d’ailleurs : « Cette histoire, c’est celle d’un personnage, Ferdinand Faure, jeune homme qui, dans le secret de sa chambre, s’imagine la gloire… Je voulais que ce soit composé un peu comme une nouvelle, et néanmoins que ça reste une farce, j’allais dire, une blague. (…) Peut-on, de nos jours, parler de soi-même, de ses craintes intimes, de ses espérances, et que ce soit gai ? Peut-être que je suis fou, ou prétentieux, ou les deux à la fois. Tant pis. » Ces mots, Élie pourrait les reprendre à son compte. C’est l’histoire d’un jeune homme très ordinaire qui rêve de devenir chanteur, de pousser un jour les portes du Bataclan, prétendant au statut du « grand Johnny originel ». Mais, pour y parvenir, il doit accomplir un parcours initiatique, tester son envie de faire ce métier sans jamais se défaire de son arme, la guitare, mais aussi de sa « vanité auto centrée » dans la poche droite et de sa « nécessité poétique » dans la poche gauche : descendre la rue Oberkampf, de la station Ménilmontant aux portes de la salle mythique.

 

Elie Guillou (photo Flavie Girbal)

Elie Guillou (photo Flavie Girbal)

Accomplir son chemin de croix, station après station, chuter mais se relever toujours, le café des sports, le restaurant, paradis de la chanson à texte, l’Agence Pôle Emploi, la rencontre du producteur programmateur station Parmentier, puis de son coach, la discothèque et son concours, la boucherie chevaline où aboutissent, en morceaux carnés, les musiciens en reconversion… Bien sûr, on ne vous dira rien de la chute de cette histoire mais on ne saurait trop vous conseiller de guetter le passage par chez vous d’Élie Guillou, tantôt chanteur débutant Frisouille dans sa chanson mythique, fragment du grand Johnny originel, tantôt conseillère Pôle Emploi hystérique, tantôt producteur inspiré ou coach avisé, ou bien encore boucher…

C’est une invitation à rire, de ce rire qui nous délivre de nos peurs, de nos erreurs. C’est une invitation à se réjouir du talent polymorphe d’un jeune artiste qui n’a pas fini de nous surprendre.

 

Le site d’Élie Guillou, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a récemment dit de lui, c’est là.

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Une réponse à Elie Guillou : la farce est sa force

  1. Danièle Sala 28 novembre 2014 à 17 h 19 min

    Délirant  » Le poète qui s’ignore » ! il faut dire que Elie Guillou a été branché très jeune humour et poésie avec son père Gérard Delahaye . Et j’aime bien cette idée, être l’interprète de tout le monde , de se mettre à la place de madame ou monsieur tout le monde, faut leur « couper le ventre et rentrer dedans » pour les trouver là où ils s’ignorent .

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