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Manufacture Chanson, le Jour J !

Victoria Delaroziere (photo DR)

Victoria Delaroziere (photo DR)

Fin d’année scolaire oblige, c’était en cette chaude soirée parisienne un moment exceptionnel au sein de la Manufacture Chanson, alias les Ateliers Chansons de Paris (ACP pour les intimes…).

Ce soir, eh oui, eh oui, l’école est finie !

Au programme, un beau concert à quatre voix en présence d’une marraine prestigieuse, puisque après les promotions  Kent, Leprest, Guidoni, Clarika, Juliette ou Claire Diterzi, c’est Jeanne Cherhal qui a étendu sur les élèves de cette année son aile protectrice et son aura bienveillante…

Eh oui, l'école est finie !

Eh oui, eh oui, l’école est finie !

Mais avant tout cela, c’est la magie et le mystère qui nous attendent : Dès leur arrivée, les visiteurs du soir sont accueillis par deux charmantes fées musicales, Mélodie et Symphonie, puis conviés par petits groupes à découvrir dans une obscurité quasi-totale les arcanes des sous-sols du lieu… Une fois descendu un escalier en colimaçon (qui dira un jour le drame éternel des escaliers qui se font descendre ?), un faible scintillement de bougies posées à même le sol nous mène dans la pénombre, quasi à tâtons, jusqu’à des univers forts différents nichés au cœur des studios.  Chaque porte poussée est un voyage vers une aventure différente, vers des ambiances et des partages inattendus.

Ici, les spectateurs sont assis dos-à-dos dans de profonds canapés, tandis que de jolies voix féminines, que l’on devine être des élèves, leur chuchotent à l’oreille de subtiles polyphonies lumineuses. Ici, c’est à une séance impromptue de coaching vocal que nous sommes entrainés manu militari, pour en ressortir, déboussolés, étonnés et ravis. Ici, en ce 18 juin, hommage est rendu au Grand Charles avec une reprise sautillante de Y’a d’la joie, agrémentée de saucisson et d’un coup de rouge. Ici encore, deux ravissantes demoiselles (à moins que ce ne soient des dames-oiseaux) nous proposent  ingénument « banane ou bisous », notre choix  déclenchant  d’homériques reprises idoines de Philippe Katherine. Ici enfin, nous partons pour l’Inde lointaine et mystérieuse, assis en tailleur pour un concert de dhrupad, forme d’art vocal ancestral, accompagné au sitâr, à moins qu’il ne se soit agit d’une tânpûrâ, les puristes me pardonneront (Ô tânpûrâ, o mores…)

L’ambiance est féerique et détendue, mais on sent qu’il y a du boulot derrière toute cette féerie. Menés à la baguette magique par nos deux fées sus-nommées, nous nous installons dans la petite salle de spectacle, qui se trouve être également la plus grande de Paris en terme de nombre de spectateurs, puisque les concerts sont retransmis (et conservés) sur Internet. La riche idée que voilà !

Ponctué par les interventions inventives et échevelées  des élèves disséminé(e)s dans la salle, le concert propose de croiser les univers très complémentaires de quatre artistes proches à divers titres de la Manufacture Chanson. Jeunes pousses, blé en herbe, beau vivier, peu importe, ils sont la relève de demain…  Et NosEnchanteurs vous en parle aujourd’hui.

C’est tout d’abord Missonne, la délicieusement déjantée Missonne qui vient au piano nous gratifier de quelques unes de ces bluettes cruelles et hilarantes dont elle a le secret. Pince-sans-rire, décalée, elle fait à merveille la poufiasse bécasse, porte une vision très clairvoyante sur son handicap, pour une non-voyante et fait un véritable triomphe !

2066485-0Elle reste au piano pour accompagner le prometteur Gauvain Sers, dont vous avez eu des échos laudateurs il y a fort peu de temps, lors d’une certaine première partie de Liz Van Deuq… A noter un titre très poignant, Mon fils est parti au djihad. Un petit quelque chose de Dorémus, un autre du Renaud des débuts (souvenez-vous !), ce petit ira loin, gageons le.

C’est une belle tornade brune qui déboule sur scène ensuite : venue du théâtre de rue, la pétulante Victoria Delarozière, coupe au carré à la Louise Brooks, petite robe noire et gros godillots, fout un adorable bordel sur scène, se déchaine au piano évoquant irrésistiblement, d’ailleurs, la  Jeanne Cherhal  période longues nattes (remember again !). A suivre de près, assurément, et on lui pardonnera même d’avoir, sur un titre, jeté son dévolu sur votre serviteur pour abuser de lui sur scène…

Enfin, pétaradant et casqué d’une fort seyante jungle capillaire, Sollex alias Romain Lefrançois nous offre un pur moment de wok and woll avec une très efficace formule guitare / basse / batterie.  Un faux air d’Yves Saint Laurent ou d’Elvis Costello, le petit gringalet envoie la sauce et assure le show avec une belle présence (notons l’histoire de Pinpon le hérisson, qui venge ses amis écrasés au volant de son 38 tonnes !). Deux/trois titres, vingt minutes sur scène comme les copains, dura lex sollex…

Jeanne Cherhal (photo DR)

Jeanne Cherhal (photo DR)

Le temps d’un chouette pot-pourri, bourré de trouvailles scéniques, de titres de la marraine par l’ensemble des élèves, et c’est Jeanne Cherhal elle-même qui vient nous offrir quelques titres pour terminer en beauté cette soirée foisonnante. Très classe au piano en blazer blanc et jean slim gris, juchée sur des talons-vertiges, elle nous gratifie des superbes Ca sent le sapin, j’ai faim et d’une irrésistible version pour geek des Nuits d’une demoiselle de Colette Renard.  Délicieux, vous dis-je !

Le temps pour elle, à l’issue du concert, de vous transmettre, chers Enlecteurs, l’adorable petit mot que vous trouverez ci-contre, et les agapes (ze blues) durèrent longtemps pour fêter comme il se devait tous ces beaux nouveaux talents de la chanson, dont nous vous reparlerons à coup sûr.

Mais demain est un autre jour…

 

Victoria Delarozière, « Narcoleptique », clip 2014 Image de prévisualisation YouTube

Jeanne Cherhal, « J’ai faim », session 2014 Image de prévisualisation YouTube

2 Réponses à Manufacture Chanson, le Jour J !

  1. Michel Kemper 21 juin 2015 à 8 h 09 min

    Mais quel est cet iconoclaste iconographe qui a mis une pochette de Sheila pour illustrer cet article ? !

    Répondre
  2. Patrick Engel 23 juin 2015 à 9 h 45 min

    Ouais, ça pourrit un peu le propos, hein..?!?

    Répondre

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