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J’ai encore rêvé des Elles

Les Elles compileEst-ce ce qu’on nomme un groupe « culte », toujours est-il que ceux qui ont connu Les Elles s’en souviennent, avec joie, avec tendresse, avec bonheur, et en cultivent le souvenir. Les Elles ? Pascaline Hervéet, Sophie Henry, Christine Lapouze et Sarah Auvray.

Créé en 1992, Les Elles a vraiment déboulé dans nos oreilles trois ans plus tard, chez Boucherie-Prod, par une réhabilitation, celle de Made in Normandie, le méga-tube de Stone et Charden. Tout un coup, cette chanson nous devenait douce et drôle à l’oreille, oubliant le milliard de fois où la version d’origine nous fut assénée en radio et télé jusqu’à l’abrutissement. Lointain souvenir de ces quatre filles qui firent d’abord miel du répertoire avant que Pascaline se prenne l’envie d’écrire. Des textes souvent osés, sous couvert de naïveté, qui bousculent les lignes et lèvent des tabous. Filles mutines qui butinent des thèmes alors tus : fantasmes d’adolescentes, graffitis dans les toilettes… Le cul devient culte. Sur scène, elles, Les Elles, se produisent en pyjamas ou en chemises de nuit, alternant leurs créations et d’autres reprises comme Les Daltons de Dassin. Jusqu’au bout d’ailleurs, Les Elles feront des reprises, comme l’incontournable Il venait d’avoir dix-huit ans de Dalida.

Dès le second album, l’effectif féminin maigrit de moitié : Les Elles sont alors deux, avec musiciens toutefois. Un album où, toujours sous les atours d’une voie enfantine (celle de Pascaline), la fausse naïveté cède le pas à la noirceur du propos, à la cruauté même : « Miss Alzheimer mange sa cervelle / Des idées s’envolent de l’assiette… » Pamela Peacemaker, Siamoises, les albums se suivent dans un surréalisme drôle et inquiétant à la fois, tordu, ton grivois, acide, hypnotique, à la fois doux et mélancolique. Après un Love love Circus, sous chapiteau, mariant chanson et cirque, et un ultime album, Joseph, en 2008, nos filles s’éclipsent, nous laissant comme une Chanson sans Elles, descente à plate couture. Elles dorment.

Quel prince a donc réveillé les belles ? Car ce sont trois des quatre d’origine (on ne désespère pas de voir Christine Lapouze venir au moins dire bonjour…) qui vont se produire ensemble sur la scène de La Cigale, le 10 novembre 2015, puis en tournée l’année prochaine. Avec pour produit d’appel cette intelligente compile qui, en guise de cadeau autant que de promesses, nous offre quatre inédits. Elles n’ont pas fini de faire parler des Elles et ça, c’est une bonne nouvElles.

 

Les Elles, Ah si j’étais riche, Balandras éditions/EPM/Universal 2015. Le site des Elles, c’est ici.

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3 Réponses à J’ai encore rêvé des Elles

  1. Patrick Engel 27 octobre 2015 à 13 h 07 min

    Pour notre plus grand bonheur, Elles seront de retour sur la scène de la Cigale le 10 novembre, nous vous en reparlerons à coup sûr…

    Répondre
    • Michel Kemper 27 octobre 2015 à 14 h 03 min

      De quoi se sentir pousser des elles, n’est-ce pas, Patrick ? (là, sérieusement, je viens de te griller un bon titre :) )

      Répondre
  2. catherine Laugier 9 novembre 2015 à 18 h 25 min

    Précipitez-vous sur cette compilation, c’est un véritable régal, tant textuel que musical. Un autre inédit, Le marin de Gibraltar, en live avec la gracieuse Pascaline : https://www.youtube.com/watch?v=NHz2IKeBJOg&index=105

    Répondre

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