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Téléphone : messages d’attente avant rétablissement de la ligne

TELEPHONE_TRIBUTE_COVER_DEFNous le savons : quand une major nous sort un tribute, qui plus est si opportunément au moment où se prépare (sans grande discrétion mais avec toutefois sa part de mystère) le rétablissement de la ligne téléphonique, ce n’est pas totalement par amour de l’art mais par comptable et coupable calcul. Ça participe à la stratégie. Rien que le titre de l’album est fait pour attester, valider la connexion : Ça c’est vraiment nous fait écho Ça c’est vraiment toi, d’origine qui bien entendu se trouve dans les titres réinterprétés.

L’excuse facile d’un tribute, que ce soit Téléphone ou Ferrat, c’est toujours la transmission envers les jeunes, presque une œuvre pédagogique, d’utilité publique, les jeunes artistes pouvant soi-disant mieux transmettre aux jeunes consommateurs que les désormais sexagénaires. Dans les faits un tribute sert, en plus des compilations et intégrales à valeur ajoutée, à faire les poches des fans. A les préparer aussi – c’est le cas – à l’événement à venir : le retour des Jean-Louis Aubert, Louis Bertignac et Richard Kolinka (ces misogynes ont viré Corine Marienneau comme une malpropre, une indocile) pour une resucée de fin de carrière sous le nom des Insus, comme « Insus portables ».

Car on peut se poser le question de savoir si les « grands tubes » de Téléphone pourront avoir un écho (on n’ose dire une tonalité) chez les ados d’aujourd’hui. Les habitudes de son et de consommation ont changé en trente ans, du téléphone on est passé à l’i-pad et autres bidules connectés. Téléphone, c’est de l’époque révolue du minitel, c’est vieux.

Convenons que les reprises sont dans l’ensemble plutôt bien faites. Certes, certains des artistes ici présents sont tellement de tous les coups (inénarrable Zaz qui ici hurle dans l’Hygiaphone tant qu’on n’y comprend que dalle : coupez-lui la ligne !) qu’on peut ne plus tout à fait y croire. Le personnel de ce disque c’est ça : ou des stars installées (Zaz, Olivia Ruiz, Raphaël, Boulevard des airs, Superbus, bienvenue au club pour Vianney qui vient de fêter son premier disque d’or), ou des gens sur le retour (Gaëtan Roussel, qui nous ressuscite bientôt Louise Attaque, toujours les mêmes intérêts commerciaux…), des gens aussi en attente d’une nouvelle actualité, d’un nouvel élan (Tété, Mademoiselle K…) et le rock d’aujourd’hui, celui pour lequel les labels misent des sous.

L’oreille distraite mais pas tant que ça confondra Skip the use avec les originaux : Ça c’est vraiment toi est répliqué à l’identique, timbres inclus, comme une contrefaçon. Dites : à quoi ça sert une reprise si c’est pour faire strictement pareil ?

Alors, faut-il acheter ce disque ? De tous les tribute récents, c’est sans doute un des meilleurs. Reste qu’on peut aussi travailler sa mémoire, rechercher son passé par les disques originaux et les compiles existantes. La dernière en date, Illimité, remonte à il y a neuf ans. Je vous parie ma collection de cartes téléphoniques qu’une nouvelle sort bientôt (1).

 

Collectif, Ça, c’est vraiment nous (Téléphone tribute), Parlophone/Warner 2015. Le site de Téléphone, c’est ici. (1) En fait dès ce 20 novembre 2015 avec, semble-t-il, de nombreuses rééditions, de raretés aussi (on parle de 16 inédits), un nouveau best-of (en 2 ou 3 CD, c’est selon) et pas moins de 2 intégrales, l’une en CD, l’autre en vinyle.

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