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Dalton Telegramme, ni bêtes ni méchants

Dalton Telegramme Sous la fourrure 2016Comme il se doit, les Dalton sont quatre, rangés par ordre croissant, de Quentin Maquet, le chanteur et auteur caché sous la noire fourrure de sa barbe et sa casquette, guitare, trompette et bugle en main, jusqu’au plus grand, imposant en taille et en volume comme sa contrebasse et sa guimbarde, Bernard Thoorens.

Olivier Cosse et ses cheveux balayés par le vent percute et joue de la flûte, et Rémi Rotsaert, le seul à ne porter qu’une fine moustache, pince avec délicatesse les cordes de  la guitare, du banjo et de la mandoline.

Les quatre sont belges, admirateurs de la chanson française de Bashung à  Albin de la Simone, et foudroyés par une tournée canadienne. Depuis, le country-folk du continent nord-américain  galope avec eux dans un rythme percutant et chaleureux.

Après deux EP remarquables et remarqués entre Cavale et Planque où s’est affirmé leur blues folk rock, ils sortent leur premier douze titres Sous la fourrure enregistré avec le guitariste français Seb Martel (M, Camille…) comme producteur.

Les mélodies, composées collectivement par le quatuor, alternent rythmes façon Bluegrass très enlevés et mélodies plus douces, plus « chanson ». Comme il se doit on commence dans le train express : TaTacTaToum, TaTacTaToum… (Le reflet). Sous les éperons cavaleurs du poor lonesome cow-boy et ses cha la la (Tant pis pour hier) perce une certaine nostalgie : « Même si tu me défies et même si je défaille / Je ne pense pas qu’il faille / Se souvenir d’hier ». Comme Barcella, dont il est proche vocalement (frappante ressemblance) Quentin a l’art de chanter ses chagrins d’amour sur un air entraînant. Jusqu’à ce que La confusion n’apparaisse même dans la mélodie.

Car neuf titres au moins sur douze parlent d’amour, le plus souvent avec tendresse, quelquefois avec humour « Je t’ai poussé du sommet de la tour de Pise / Mais ce n’était pas assez haut / Et dans les lagunes de Venise / Il n’y a plus assez d’eau ». D’ailleurs comme dans la vie se mélangent sentiments et désirs, sourires et regrets dépeints avec subtilité « Laissez-moi donc faire cette gaffe / Laissez mes dents défaire vos agrafes / Et que demain un voile sur nos souvenirs ». Belle analyse de l’imaginaire à l’appui du désir avec ce Cœur des japonaises l’on se retrouve voyageur dans un simple restaurant japonais, dans le sourire d’une serveuse au regard en amande ; et où le Prince charmant, dans  « La crasse, le craque et le crache des hauts fourneaux » de Liège, rêve de Bruxelles qui est la plus belle, envie Paris ou Montréal.

Mentions spéciales à cette histoire gore de Surfeur mort « dans son linceul en gore tex » qui « ne grimpera pas sur Pamela (…) Reine des vagues, reine des pestes ». Et à cette sensuelle déclaration d’amour à la trompette de Dizzy Gillespie, de Louis Amstrong ou celle de « Chet [Baker] le gris / Car la nuit tous les chats sourient. »

 

CD Sous la fourrure sorti en Belgique (Disques Freaksville) et Suisse en janvier 2016, en France en février  (L’autre Distribution) Le site des Dalton Telegramme, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs en a déjà dit, c’est là. En concert à Liége au Réflektor le 26 mai 2016.

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Une réponse à Dalton Telegramme, ni bêtes ni méchants

  1. Catherine Laugier 14 mai 2016 à 11 h 12 min

    Un petit concert rien que pour vous : https://www.youtube.com/watch?v=1Bb9OtnILcs

    Répondre

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