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Les Volo se renvoient la balle

Volo à Venelles (photo Nicolas Blanchard)

Fredo et Olivier Volo à Venelles (photo Nicolas Blanchard)

11 juin 2016, clôture de saison MJC de Venelles,

 
Les frères Volo (pour Volovitch) ont un charme slave. Normal, leur aïeul était né en Ukraine. Grands, minces, élégants, à gauche Frédéric, chemise carminée, cheveux virant à l’or blanc, tête de danseur du Kirov. A droite Olivier son cadet, t-shirt rayé, barbe légère, lunettes, poète lunaire. Unis comme des jumeaux, tant on ne sait jamais qui a écrit ou composé quoi, ils doivent avoir un langage secret entre eux.
Volo fait de la chanson « folk » à texte, intime ou engagé. Ils pourraient tout aussi bien être québécois, s’accompagnant à la gratt’acoustique, avec le soutien du troisième, leur guitariste fidèle, Hugo Barbet et ses dreadlocks, souvent à la guitare électrique.
Schéma immuable, Frédéric commence une chanson, son frère le regarde, le rejoint, les deux chantent à l’unisson. À la suivante, on inverse. Et difficile de reconnaître les voix à la simple écoute.
Il y a toutes ces chansons qui dénoncent les inégalités, la justice mal rendue, la pauvreté, le non-respect de la planète. Qui s’indignent, s’interrogent, reprenant notre actualité politique en détail « Avec le frangin, quand on est sur la route / En roulant on discute, on se raconte, on doute » depuis le référendum sur la constitution européenne jusqu’au Djihad et aux migrants en passant par le traité transatlantique, avec cette métaphore filée du GPS : « J’hésite (…) Faut prendre encore à gauche c’est sûr / En marche arrière sens interdit / Et si on continue tout droit / On finira dans le mur / Le GPS nous a plantés / Il faut qu’on passe au vert c’est sûr. » Les questionnements sur la crise mêlés à celle de la quarantaine, et ce vieux pamphlet contre le MEDEF tellement d’actualité « Ils disent que l’droit du travail / N’est pas favorable à l’emploi / Parce qu’il est trop contraignant / Et contre-productif. » Cela a pu paraître à certains trop didactique, jusqu’à cette chanson indiquant tous les moyens de se débrouiller en milieu hostile en cas de réchauffement de la planète « au cas où… » On n’a pas été élevé pour rien par des parents engagés !
Non sans humour, Frédéric nous raconte qu’un de leur copain leur a reproché de ne pas prendre suffisamment la parole, pour raconter leur vie, nous parler de l’origine des chansons ou se mettre en valeur. Mais comme ce sont justement des tranches de vie, elles nous donnent déjà l’impression de les connaître un peu.
Les fidèles connaissent toutes ces subtiles descriptions de la vie qui s’écoule au long de cinq albums depuis plus de dix ans, en tendresse et en humour, en longs textes qui se déroulent, sur des ballades en mélodies insinuées, balancées.
Les souvenirs d’enfance de Dimanche, leur tube qui est loin d’être creux, mais rempli de toutes ces petites madeleines de Proust que constituent nos souvenirs d’enfance : ceux qui ont fait des Ballons rouges, des Vacances au bord de la mer ou des Mistrals gagnants…Les premières rencontres où l’on s’impatiente déjà « C’est pas tout ça mais quand est c’qu’on baise ? » (si, si, c’est subtil, en tout cas ça sent le vécu), d’autres rencontres, dans un train, à Montréal ou dans un magasin de pizzas, abouties ou rêvées, la vie de couple qui crée l’intimité où l’on apprend à tout connaître de l’autre « Et si c’est l’temps qui passe qui fait qu’on se connaît / Il faut que le temps passe et ne s’arrête jamais », où l’on se dit qu’on s’aime toujours malgré le quotidien, le travail, les enfants : « J’te trouve encore jolie, je t’aime autant, toujours, c’est toi qui me remplis. » D’autres déclarations, le désormais célèbre T’es belle ou ce « Prendre tes bras pour m’endormir ». Jusqu’à la mort qu’on souhaiterait dans un petit coin du Québec « J’voudrais mourir au bord d’un lac  / Partir dans un beau tabernak. »
Une vingtaine de titres de 2005 à maintenant, dont quelques du prochain album à paraître, le spectacle se finira sur Allons Enfants au terme de multiples rappels.

NE+MJC VENELLES : PROGRAMMATION 2016/2017     3 septembre : Imbert Imbert ; 1er octobre :  Clément Bertrand ; 5 novembre : Yves Jamait ; 7 janvier : Tony Melvil ; 4 février : Lior Shoov ; 4 mars : Mèche + Lily Luca ; 1er avril : Fabian Tharin ; 5 mai : Les Joyeux Urbains ; 3 juin : Clarika.

 

La page facebook de Volo, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs en a déjà dit, c’est là.

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2 Réponses à Les Volo se renvoient la balle

  1. ULLMANN 16 juin 2016 à 16 h 55 min

    Sympathique découverte et bel article, Catherine, merci.

    Répondre
  2. Odile 16 juin 2016 à 22 h 20 min

    J’aime beaucoup ces deux frères, très à l’unisson dans leurs chansons !
    Merci pour la découverte.

    Répondre

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