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Spa 2016. Zazie dans le rétro

Zazie (photo François Eward/Francofolies Spa)

Zazie (photo François Eward/Francofolies Spa)

Francofolies de Spa, 22 juillet 2016,

 

Voilà déjà plus de 20 ans qu’Isabelle Marie Anne de Truchis de Varennes s’est fait connaître sous le pseudo de Zazie (pas sûr que ça aurait marché si elle avait conservé son vrai nom…). Son premier album, Sucré salé, date en effet de 1992. Le temps passe vite… Heureusement, il semble avoir moins d’effets sur certain(e)s que d’autres. Prenons par exemple et au hasard notre chanteuse quinquagénaire. A la voir parcourir la scène, radieuse, éblouissante de beauté naturelle, d’un entrain intact et d’une pêche contagieuse, on lui donnerait quoi ? 49 ans tout au plus !

Bon, d’accord, je charrie et je vanne, c’est rien que de la jalousie de ma part. En réalité, je suis amoureux secrètement de Zazie. Femme de caractère, artiste impliquée, auteur respectable, show-woman irréprochable, autant de qualités qui ne peuvent que faire pencher la balance du côté de l’inclination et de la sympathie.

C’est donc avec une joie non dissimulée que je me suis rendu à son concert de sa tournée L’Heureux Tour (Maurane n’avait-elle pas déjà intitulé ainsi un de ses tours de chant ?), organisée dans la foulée de son nouveau CD paru en octobre 2015, Encore heureux.

Cinq musiciens entourent la belle, dont Edith Fambuena, productrice éclectique (ses collaborations vont de Bashung à Guidoni, en passant par Higelin ou Daho) qui a co-réalisé son album et l’accompagne à présent en tant que guitariste. Pas de décor particulier (juste quelques colonnes d’écrans-télé superposés diffusant des images), on ira à l’essentiel.

Et l’essentiel, c’est un concert mêlant équitablement titres anciens (Toc toc toc en ouverture) et nouvelles chansons (Encore heureux, I love you all, Oui-filles, Pise…). Musicalement, c’est du gros son et des arrangements efficaces à défaut d’être toujours très fins, permettant au pop-rock de Zazie de tourner à plein rendement : basses qui bourdonnent, batterie qui cogne, boucles électro… Les paroles restent heureusement compréhensibles, permettant d’apprécier les trouvailles d’écriture et les thèmes abordés : la condition féminine (« On est des oui-filles / Oui la mère, la femme, la fille encore / Oui toutes ces elles dans le même corps / Oui c’est le problème, oui d’accord »), l’incommunication (« ça sonne, téléphone / Mais je fais la sourde oreille / Je ne réponds pas, ça sert à  quoi ? / Tant qu’on se parlera sur ce ton / Je ferai baisser le son »), le mal-être (« Si j’étais moi / Ni les pages à écrire / Ni de trouver les mots pour le dire / Ne me feraient peur / Mais je me lâche la main / Je m’éloigne de moi / Je me retrouve au matin / Sur la mauvaise voie ») ou, bien entendu, l’amour, le couple et les peines de cœur (« Si ça tient toujours debout / C’est que le temps n’a pas d’emprise / C’est comme ça que l’amour nous façonne / Ça résiste, ça penche, comme la tour de Pise »)… Tout à son affaire, Zazie mène la danse, en professionnelle aguerrie, sans solliciter outre mesure son large public, enchanté de devancer les désirs de l’artiste en chantant avec elle quand il le faut et en remuant et dansant sans qu’il soit besoin de le lui demander. La communion est totale et l’histoire d’amour réciproque.

Bien sûr, l’assemblée sera aux anges quand les grands tubes seront de sortie (un Rue de la Paix sur-puissant nous a rapprochés du nirvana) et le final du concert mettra tout le monde à genoux, enchaînant l’énergique Rodéo, le tendre et émouvant J’envoie valser, un vigoureux Je suis un homme, pour s’achever sur un intime Larsen en mode acoustique.

Une pluie torrentielle, venue tenter de gâcher la fête à mi-parcours, n’aura pas réussi à refroidir les ardeurs du public, trop heureux de pouvoir s’abandonner au plaisir d’un show aussi rondement mené. Vexés, les nuages auront versé des pleurs en continu jusqu’à la fin, mais en vain : quand les belges ont décidé de faire la fête, l’eau n’a pas voix au chapitre !

 

Le site de Zazie, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit d’elle, c’est là.

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Une réponse à Spa 2016. Zazie dans le rétro

  1. Vincent Capraro 25 juillet 2016 à 15 h 42 min

    Tes articles me donnent vraiment envie d’aller voir les concerts Pol. C’est un vrai plaisir de te lire. Quel talent!
    Spa tous les jours génial mais le concert de Zazie , après Kenji et les Charlots (sans Phil et Rinaldi ) tu as du te régaler. Une belle collaboration avec Edith Fambuena mais aussi avec Marie Lalonde aux guitares sur scène. Jeune guitariste de grand talent elle a accompagné dernièrement Debout sur le Zinc, l’Armée du love.

    Répondre

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