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Télégram, bonne communication

telegramAprès avoir mis un terme à sa carrière « solo », Laurent Kebous (Bousquet de son vrai nom) s’est lancé, en parallèle à son groupe Les Hurlements de Léo (qui, après les concerts « Mano Solo », s’offre prochainement une nouvelle tournée « Un air deux familles » avec Les Ogres de Barback), dans une nouvelle formation : Télégram. C’est dire l’actu de Kebous qui, quelle que soit sa formation du moment, sait utiliser son micro pour dire, dénoncer, gueuler. Que je sache, mis à part dire l’amour par toutes ses déclinaisons, la chanson sert aussi à ça.

Télégram n’est certes pas que Kebous. Vincent, son collègue des Hurlements, est de la partie. Lui et Chloé, de la Cafetera Roja (que rejoignent, chacun sur un titre de l’album, Anton Dirnberger « Twan » et Aurélia Campione, deux autres de la Cafetera) et Julien, de Damage Case.

Quitte à venir d’autres formations, ça n’est pas pour refaire ce qu’ils savent faire ailleurs. Ici, les quatre mélangent leur art, explorent ensemble des contrées non forcément inconnues mais, par eux, moins fréquentées. World et folk (tant au sens de folk-song que de parfois presque trad que trahissent quelques très belles portées), rock aussi. Et punk-rock sur Les Ornières. La combinaison est astucieuse, judicieuse. Et ma, foi superbe. Dommage que le public, lui, soit toujours aussi cloisonné car cette chanson-là, cette musique-là, concerne tout le monde : question de fréquence, de pure sensibilité.

« Je tombe, me relève, recommence / Guernica sans combat / Mon chant sans bataille / Nos révoltes à nous Pablo / Où ces hommes à genoux / Arrivent encore à gueuler / Où ces femmes fières et debout / Dans l’ombre, arrivent encore à chanter… »

Par L’enclume des jours, on croit furtivement – chassez le naturel… – entendre l’empreinte de Mano Solo. Ce n’est que celle, tragique et sublime, de Mélissmell : « J’ai l’enclume des jours, elle pèse sur mes paupières / Quand coupable d’exister, j’ai le mal de terre… », un des sommets de cet album.

Johnny Montreuil et Arno Futur (des Sales Majestés) sont aussi au générique de ce disque généreux, qui à chaque écoute se livre plus encore. Les textes, presque tous de Laurent Kébous (un l’est de Wallace et Kebous, un autre encore de Pérugini, un troisième en allemand de… Leonard Cohen – en fait une stupéfiante version réinventée, par Anton Dirnberger, du I’m your man de Cohen), sont de ceux qu’on peut aussi lire sans musique, étudier même. Et portent à la réflexion.

Chaque plage de cet album exemplaire est une possible piste de lecture de l’ADN du quatuor, de ce qu’ils ont en eux, hommages et révérences, influences, travail en perspective pour les musicologues et historiens. Chaque plage est avant tout, même sans savant décryptage, un plaisir immédiat, quand le verbe et la note font telle et intelligente fusion. À tel point qu’on rêve déjà de recevoir un autre Télégram. Quitte à faire, ça vaut mieux qu’un insuTéléphone, portable ou non.

 

Télégram, album éponyme, Cristal production/Musicast 2016. La page de Télégram sur le site de PyrProd, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit des Hurlements d’Léo, c’est là. Ce mercredi 30 novembre au FGO Barbara, à Paris, avec Johnny Montreuil. Puis le 1er décembre à Niort, le 2 à Bordeaux, le 3 à Toulouse, le 9 à Rodez et le 10 à Vénérand (16).

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