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Ardy, Lateltin et Fahro : à l’Ouest du nouveau

POCHETTE FAHRO-LOIN L'OUESTFahro ? A force de souvent partager les mêmes plateaux, médiathèques et Chante-jardin (une variante rhônalpine des Chant-appart’, mais pas par grand frimas), il fallait bien que les presque voisins que sont Romain Lateltin et Théophile Ardy fassent ensemble création. C’est fait. Faut-il que leur imagination vagabonde dans le temps comme dans l’espace, eux se retrouvent au far-west, ayant sans doute retrouvé leurs cow-boys et leurs indiens en plastique dans les malles du grenier. Mais c’est Loin l’Ouest. Déjà, ils se sont dessiné leur totem à eux (un cactus Saguaro), qu’ils déclinent à volonté, sur le digipack et le livret certes, partout ailleurs aussi. Même en pendentif… S’ils sont chantants, Ardy et Lateltin sont tout aussi communiquants. A tel point qu’ils viennent de recevoir le label « Autoprod » de la Sacem pour 2017, parmi cinquante albums tous styles confondus. Et de rentrer en programmation sur FIP !

Fahro, c’est un western pop, qui « explore la conquête de l’être » (le cactus était plus facile à dessiner que l’hêtre…) et se partage entre new wave (c’est le rôle dévolu à Lateltin) et le rock « de Seattle » (ça, c’est pour Théophile, de plus en plus Ardy). Un western avec un héros : il en faut. Pas de John Wayne ici, c’est Discowboy qui s’est imposé au casting. Lui et le cactus Saguaro, qui se pique d’une rare intelligence : « L’eau je la stocke je la deale / Aux braves assoiffés / Qui suffoquant mendient / Quelques gouttes d’une sève / Que le désert entier m’envie ». Discowboy, lui, « prends les devants / C’est au galop de la pluie / Et le totem au vent / Que je mords la vie… » Bon, on ne va pas vous raconter l’histoire qui cumule autant les clichés (c’est pour le décor : de désert, les vautours…) que la sagesse.

Dire qu’on à peine à y retrouver nos Ardy et Lateltin est peu dire. A bien dresser l’oreille sous le scalp, c’est tout de même possible. C’est autre chose, c’est séduisant. Quand le disco anime Discowboy, c’est un retour dans le temps et ce n’est pas désagréable. Un bel exercice musical, joli concept qui pourrait faire le bonheur de nos deux amis, les extirpant quelques temps de la case « chanson » (détestable mot pour certains) où ils étaient rivés jusqu’à présent. Sous des dehors pop-rock non fabuleuses mais fabulistes, nos deux ne disent d’ailleurs pas autre chose que leurs habituelles chansons, elles aussi à la recherche de l’être. Il n’y a que l’emballage, que nos deux lascars situent « comme une rencontre surréaliste entre les Innocents et Depeche Mode bœufant en plein désert de Tucson » qui manifestement soit (très) différent.

 

Fahro, Loin l’Ouest, Amstar prod/InOuïe distribution 2016. Le site de Fahro, c’est ici.

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