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Prix Moustaki 2017 : combat pour la Chanson et triomphe de Léopoldine HH

Léopoldine HH, triple lauréate du Prix Georges-Moustaki 2017  (photos Vincent Capraro)

Léopoldine HH, triple lauréate du Prix Georges-Moustaki 2017
(photos Vincent Capraro)

Putain, quelle soirée ! Jamais le Prix Georges-Moustaki n’était devenu à ce point, l’espace d’une soirée, une telle tribune offerte à la chanson, à ceux qui créent, chantent, à ceux qui la font venir, lui offrent de quoi s’exprimer, à ceux qui la défendent, qui écrivent sur elle.

Les Lundis du XXe Théâtre, Philippe Meyer, Isabelle Dhordain et Serge Le Vaillant, des festivals ici et là, des salles, le Centre de la Chanson et, dans quelques jours Le Limonaire… La chanson, c’est Verdun, à notre grand dam.

Au micro d’Yvan Cujious, chanteur de son état et présentement animateur de Sud Radio, partenaire de la soirée, nombre d’acteurs de cette chanson se sont succédé. D’abord Gilles Tcherniak, par un discours vindicatif, militant. Un Tcherniak manifestement en colère quant à la situation de la Chanson : « ça suffit ! ». Et d’inviter ces acteurs à se retrouver, échanger « sur nos actions », le 1er mars à la Manufacture Chanson, à Paris (contact : pourlachanson@gmail.com).

Michel Kemper (NosEnchanteurs) et Yvan Cujious (Sud-Radio)

Michel Kemper (NosEnchanteurs) et Yvan Cujious (Sud-Radio)

 

David Desreumaux (Haxagone) et Stéphanie Berrebi (FrancoFans)

David Desreumaux (Hexagone) et Stéphanie Berrebi (FrancoFans)

Lui, mais aussi Denis Collinot, directeur du Festi’Val de Marne (partenaire du Moustaki), Jean-Claude Barens (directeur de Barjac m’en chante), Bettina Vernet (Catalyse, autre partenaire), Stéphanie Berrebi, David Desrumeaux et Michel Kemper (respectivement de Francofans, Hexagone et NosEnchanteurs)… Et Thierry Cadet et Matthias Vincenot, les deux créateurs de ce prix.

Tenue de combat, grande tenue de cette 7e édition du Prix Georges-Moustaki. Et soirée étonnante, passionnante. Car « le Moustaki » est aussi une compétition dont c’était hier la phase finale. Sept candidats. On se disait depuis longtemps que la favorite en serait Clio, par ailleurs lauréate il y a peu du concours du Centre de la Chanson. Clio qui, à deux jours près, aurait pu créer l’événement en enfantant sur scène : pour le coup la presse télé aurait peut-être parlé du Moustaki, elle qui ne connaît en temps normal que les pitoyables Victoires de la chanson de la musique. Clio forfait, ça redistribue les cartes.

Bergame

Bergame

Six candidats : Bergame, L’Arthur, Léopoldine HH, Maud Lübeck, Jeanne Rochette et Nicolas Séguy. Six prestations épatantes pour six esthétiques différentes de la chanson. De la plus « classique » en la personne de la franco-québécoise Jeanne Rochette (dont l’aïeule pourrait être Gréco) au slam piano-voix de Nicolas Séguy, du très beau  folk-song de Bergame (avec une voix à la Bertrand Cantat) à l’électro captivant de L’Arthur, des mélodies intimistes et éclairées de Maud Lübeck à… A ce phénomène, cette curiosité, cette friandise, cette folle-dingue lettrée aux « compagnonnages littéraires », bilingue de surcroît (alsacien-français) qu’est Léopoldine HH. Un OVNI de la chanson qui a tapé dans l’oreille de toute une salle et de l’imposant jury du prix. C’est elle qui va s’octroyer tous les prix : du jury, du public et celui offert par Catalyse. Bravo. NosEnchanteurs reviendra dans les prochains jours sur elle, par le truchement de son récent album, Blumen im Topf.

Vraiment, tous les candidates et candidats se valaient, chacun dans son art qui jamais ne copiait celui du voisin. C’est la folie, la fraîcheur, l’incongruité qui ont surpassé les autres en lice. Mais, juré, jamais l’ensemble des finalistes ne m’a semblé mériter pareillement la récompense tant convoitée. Notons juste que le Prix Georges-Moustaki ne fait pas, contrairement aux imbéciles Victoires de la musique, de différences entre chanteuse et chanteur. Et que ce Moustaki célèbre régulièrement des dames : Melissmell, Liz Van Deuq, Robi, Eskelina en furent lauréates.

Alex Beaupain

Alex Beaupain

Revenons une dernière fois sur cette soirée de pure anthologie avec les deux titres de celui qui fut président d’un soir, Alex Beaupain. Avec Au départ, chanson d’« un temps où il y avait encore une alternance politique ». Et une autre, de son cru, qui fut chantée par Catherine Deneuve dans Les Bien-aimés, film de Christophe Honoré. A l’autre bout de la soirée, ce furent les deux chanteurs de Boulevard des airs, « parrains de la promotion », qui à leur tour en poussèrent deux. Revenons aussi pour cet instant d’humour un peu surréaliste entre Yvan Cujious, de Sud-Radio, et Frédéric Pommier, de France-Inter. Cujious aurait aimé faire parler son interlocuteur de la Maison Ronde du « retrait » d’Inter de la chanson, à la suite de la suppression de pas mal d’émissions. Pommier n’est ni Varrod ni Gallet et ne pouvait que difficilement répondre, si ce n’est par un « Je ne suis pas comptable de ce que fait la direction de la musique depuis quatre ou cinq ans. Vraiment pas » qui certes ne disait rien mais en disait paradoxalement beaucoup.

REPORTAGE MICHEL KEMPER & VINCENT CAPRARO.

 

L’album photo de cette soirée par Vincent Capraro, c’est ici ; le site du Prix Georges-Moustaki, c’est là.

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