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Davy Kilembé, c’lui qui porte le chapeau !

Davy Kilembe« J’suis mellow / Mais j’dis les mots / Mon stylo traduit l’émo / tion / Pour toi ma mélodie mes mots / J’tisse mon flow avec dévo / tion ».

Les disques se suivent et, par bonheur, ne se ressemblent pas. Nul doute que le nouvel opus de Davy Kilembé – son sixième – est l’un des disques les plus réjouissants de ce début d’année. La voix de Davy Kilembé et le balancement de ses musiques y sont pour beaucoup (si ça se nomme Danser les mots, ce n’est certes pas pour rien). Les sujets des chansons aussi. Et, pour celles plus graves, l’angle d’attaque.

D’abord une chanson sur le Tour de France, Le maillot à pois du meilleur grimpeur. Avec en guest-star Virenque viré par la patrouille. Puis une autre sur Armstrong. L’autre héros de la piquouse à l’insu de son plein gré ? Ben non : celui qui avait la tête dans la lune, tellement qu’il y a posé le pied droit, pis l’autre. Et Kilembé de se lamenter : « J’voudrais bien / Quitter le plancher des vaches / Mais je suis pas cosmonaute et ça fait tache… » Restons dans le sport une chanson, encore, avec Pagayer, encore que ce soient bien plus des couplets-refrains sur cette vie où nous devons ramer plus que de raison : « Les jours meilleurs arriveront / Viendra la fin des vents contraires / Alors nous nous reposerons / Et que ne vogue plus la galère ». Souchon nous avait déjà fait le même parallèle.

Nous connaissions six des nouvelles chansons de Kilembé, parues en 2015 sur l’EP Mellow. S’y ajoutent aujourd’hui dix autres qui nous comblent. Dix autres ? Des longues certes, des courtes aussi. Des toutes petites, format Wally et Corbier, chansons flash si vous voyez (qui nous causent d’omelette, d’un poil sur le caillou, de lacets défaits…). Comme des virgules de trente secondes tout au plus, incongruités ou absurdités, qui font singulières respirations. Au chapitre des incongrus, il y a bien aussi cette chanson, superbe, d’Alain Sourigues : Rue de la poupée qui tousse, qui claudique, grince, rigole et pousse le premier mot d’un enfant. Une pépite dans un déjà bien bel écrin.

Davy Kilembé, c’est le naturel fait chanson, au sens qu’il chante ce qu’il respire. La nature quand elle ressemble à ce que Matisse a peint, loin de la ville ; l’école buissonnière, quand on la passe au Père Lachaise, sur la tombe de Morrison… Et la souffrance quotidienne, celle qui fait « Crrrr, Pfff, Gloup et Splash » quand on plume un canard, électrocute des lézards, torture une fourmi ou fait couiner-crier les jeunes filles. Rien que du naturel qu’il chante avec joie et décontraction. Vous pouvez crier de tant de perversité, il n’en a cure, lui porte Le chapeau.

On peut prendre un tel disque, qui en soi est déjà un vrai plaisir, pour un produit d’appel à se précipiter au premier de ses concerts venu : on ne doit alors pas être loin de la définition du bonheur.

 

Davy Kilembé, Danser les mots, La Pagaie 2017. Le site de Davy Kilembé, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit de lui, c’est là.

Pagayer, 2016 Image de prévisualisation YouTube

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