CMS

Barjac 2017. Lise Martin, grâce singulière

Lise Martin (photo Anne-Marie Panigada)

Lise Martin (photo Anne-Marie Panigada)

par Babette Richard et Michel Kemper,

 

Voix délicate et résolue, Lise Martin est, à n’en point douter, un de ces troubadours féminins des temps modernes, à la lisière d’une chanson traditionnelle dont elle porte en elle le précieux souvenir (sa voix légèrement nasillarde peut nous rappeler la vibration du bourdon des instruments trad’), la science des anciens comme le devenir des mots, en des chansons particulièrement bien ouvragées.

En quête d’une métaphorique maison, elle oscille entre la maison-prison construite par un père « trop aimant » et son appartement parisien d’où elle nous fait partager ses préoccupations du quotidien. Petits bonheurs et grands malheurs : maison toujours, pour rendre hommage à ceux qui (in)justement n’en ont pas, par cette chanson de Camélia Jordana, Ma gueule : « Y’a des fois où j’ai peur de ma gueule / Ma gueule d’étranger / Ma gueule qui sait pas où aller ».

Car Lise Martin a bon goût et le goût des autres. Ainsi celui de Rémo Gary dont elle a mis, par Je rebondis, de magnifiques mots en musique où « il neige des pétales de fleurs », de l’absolue féminité aussi. Damia et son Tout fout l’camp devenu depuis un grand classique de la chanson, Christian Bobin, Aragon même… Le folk-song de la dame charrie dans ses veines la mémoire et la dignité de la chanson.

La tempête tangue dans la tête de Lise, d’où s’échappent des vers comme autant d’embarcations fragiles contrecarrés par une voix sûre d’elle. On est vite sous le charme d’une telle artiste qui alterne, à son gré, la mélancolie à des airs plus dansants. Elle à la guitare et au ukulélé, assistée par Aude à la contrebasse et Simon aux guitares électrique et acoustique, c’est l’assurance d’une traversée poétique et d’une prestation à la grâce entre toutes singulière. « Au-dessus des toits, gronde l’orage /Je cherche tes bras pour y faire naufrage ». Il est des répertoires dans lesquels il est tentant de s’y noyer…

 

Le site de Lise Martin, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit d’elle, c’est là. L’orage Image de prévisualisation YouTube

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*

code

Vous pouvez utiliser ces balises et attributs HTML : <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <strike> <strong>

Archives