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FCF Aix 2017. Les Petites Bourrettes, essai transformé

Les Petites Bourrettes au festival d'Aix (photos Agnès Maury)

Les Petites Bourrettes au festival d’Aix (photos Agnès Maury)

Festival de la chanson Française d’Aix, 6 octobre 2017, Salle du bois de l’Aune, co-plateau avec Marjolaine Piémont,

 

Voici les cinq rockeurs des Petites Bourrettes : Stéphane Gaugain – dit Stéban – chante et  joue de l’accordéon, de l’harmonica et du banjo : un blond barbu aux yeux turquoise, si-si, je les ai vus lors des dédicaces. Rémy Papin, l’autre barbu, est  à la basse, chante aussi, ils étaient là au début du groupe en 2002, lorsqu’ils jouaient en acoustique sur la Péniche El Alamein, notamment en compagnie des Fatals Picards. Avec un instrument improbable, la  basse-poubelle , on vous en reparlera. Les deux autres potes partis il y a quelques années, d’autres les ont rejoints, leur permettant de publier en 2016 un album électrique de dix-huit titres, excusez du peu, intitulé judicieusement Essaie encore. L’illustration de couverture de Yannick de Gloaguen traduit leur inquiétude : une jeune fille en robe à fleurs qui tente de lacer ses bottines, les mains dans des gants de boxe. C’est pas facile.

LES PETITES BOURRETTES 1 FCFA 2017 A MAURYOn peut les rassurer, l’essai a été transformé. L’esprit du groupe est conservé : des chansons évoquant avec humour les difficultés de la vie, de l’amour, de l’amitié,  avec des mots de tous les jours, joliment tournés, pleins de fraîcheur : « On s’amuse dans un grand jardin / Où un jour il n’y aura plus rien / Et moi, j’adore / Me poser tout seul au soleil dans l’herbe les questions qui réveillent »J’adore, 2009.

Revendiquant une philosophie hédoniste simple mais non dénuée d’idéal – il suffit de voir le monde avec des Lunettes rouges (2011) en forme de cœur, un vrai remède à la mélancolie. Et depuis toujours, une grande générosité : leurs sept albums ne comportent jamais moins de douze titres et vont jusqu’à vingt.

Le thème de la première chanson, On veut pas : «  Et on aura les potes (/Les filles/ les vies) qu’on peut » reprend un peu celui de l’Espagne (2009) : « On vivra longtemps aussi longtemps / Qu’il faut pour le dire ». Ou encore de Y’a d’la vie encore, un vieux succès de plus de dix ans . L’orchestre y met une sourdine pour murmurer «J ’suis un p’tit rien sur la terre / J’suis un numéro d’cim’tière / Je suis organes et matière / Des molécules mises à l’envers » avant de monter sur le message d’espoir.

L’amour est sans restriction, tolérant les conneries, les goûts différents, même les ruptures : « Je t’aime quand tu ouvres les bras / Même quand ce n’est pas pour moi ». Comment tu fais pour rire tout le temps  est un sommet de tendresse, chantée quasiment à genoux ,si  balançante à la fois, irrésistible : « On dirait qu’tu trouves du soleil / Le jour et la nuit pareils »

Les Petites Bourrettes Essaie-encore 2016Le regard porté sur les filles est toujours bienveillant et attentif, et c’est assez rare pour le souligner :  pour  La fille qui fait la gueule, et finit toujours toute seule, cause ou conséquence (thème entre entre Bénabar et Renaud) ou même dans cette pochade pour celle qui est si vilaine, « sa gueule on aurait dit Bagdad » et qu’on prendra quand même dans ses bras pour la consoler.

Les textes comme les musiques, un rock mélodique très rythmé, sont signés collectivement par le groupe. Philippe Miró – dit Philou – joue de la guitare électrique (également de l’acoustique) avec tout le talent des gauchers. C’est un brun charismatique au physique caravagesque. Ky Phung François Nguyen est à la guitare folk, tous deux chantent également. Et enfin Robin Betelu,  percute  à la batterie en  fond de scène. On n’a qu’une envie, danser et frapper des mains au son de ces guitares et ces chœurs entêtants. Pour suivre dans les grands espaces ces cinq garçons dans Les vents, au son de l’harmonica et des cordes, sous les ellipses de lumières hypnotiques.

Généreux au point de redonner un bonus d’un quart d’heure, après plus d’une heure sur scène et seize chansons réparties sur toute leur déjà longue carrière, y compris un toujours actuel Dutronc, On nous cache tout on nous dit rien. Descendus sur le dance-floor en pied de scène, ils nous jouent dans la liesse générale les succès de leurs débuts, Et si je t’aime, Pour me rendre à mon bureau ou même Mademoiselle, entièrement en acoustique, avec guitares, harmonica et basse-poubelle – l’hybride d’une poubelle, d’un manche en bois et d’une corde à linge. Merci les potes.

 

Le site des Petites Bourrettes, c’est ici.

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