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Marc Perrone toujours trace sa route

artworks-000243342988-rjz6j7-t500x500Si ce n’est un livre-disque pour mômes publié en 2011 chez Actes Sud junior, La Petite Louise : ses voyages et son accordéon, ça faisait dix ans que Marc Perrone n’avait pas fait d’album. Depuis Les p’tites chansons de 2007, c’est dire si celui-ci nous est particulièrement cadeau. Comme d’habitude, l’instrument à bretelles, par lui se confond avec la vie. La sienne, que sa discographie et ses spectacles nous délivrent par bribes. La nôtre aussi, tant il est vrai qu’il est facile de s’y retrouver, en des passé et patrimoine communs. Ce disque est, comme les précédents, un voyage. Dans le temps, dans l’espace. C’est la somme d’airs que s’est chantonné Perrone, mezza voce. Pour tracer la route, « se déplacer, même symboliquement », même en fauteuil roulant : « on se garde en devenant autre ».

Depuis Gabriel valse, mythique 33 tours du temps où le mot folk n’était pas le terme fourre-tout d’aujourd’hui mais la résurgence de la tradition mâtinée d’utopie et de vivre-ensemble, Marc Perrone est une de nos figures tutélaires, un repère doux et réconfortant. Son accordéon diatonique épouse les rives de nos vies, ses méandres, ses deltas : « On a les bords de l’eau qu’on peut » dit-il avec raison. Son art s’accommode de tous les sentiments, fusse la tristesse. Mais c’est quand même à la joie, même mélancolique comme elle l’est souvent, qu’on attribue les touches de l’accordéon.

Au hasard des plages, on rencontre Baudelaire et son Invitation au voyage. Voyage, toujours. On rencontre aussi les poèmes bien troussés de Marie-Odile Chantran, philosophie, réflexions sur la vie qui parfois font Vacarme, douloureux écho de ce monde.

Nos lecteurs les plus pointilleux pourront toujours objecter que ce n’est pas particulièrement un disque de chanson, ou pas tout le temps. Sauf quelques souvenirs contés par Perrone en personne, et quelques titres chantés par lui, Marie-Odile Chantran ou André Minvielle, c’est surtout de l’accordéon : celui de Perrone, auquel vient se joindre parfois celui, chromatique, de Marcel Azzola. Et le violon de Gilles Apap, le mélodica et le piano de Bernard Lubat, la clarinette de Jacques Di Donato, la batterie de Jean-Luc Bernard, la vielle à roue et le diatonique de Marie-Odile Chantran. Du beau monde, convenez-en. Qui tous font ici un très bel album, savoureux aux amoureux du genre, bien plus que plaisant à tous ceux qui savent apprécier la musique. C’est un enchantement !

 

Marc Perrone, Babel-gomme, Buda musique/Socadisc 2017. Le site de Marc Perrone, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit de lui, c’est là.
En vidéo, une archive de 2008, avec André Minvielle : Esperanza L’aranesa

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Une réponse à Marc Perrone toujours trace sa route

  1. Rétrolien 23 octobre 2017 | La vie en rose

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