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Baskets Moutarde, une petite note voyageuse

Basket Moutarde Part.2Un jour, vous tombez sur un duo au drôle de nom, Baskets Moutarde. Quelques notes de contrebasse, un synthé, une voix bien posée, bien timbrée, une vidéo noir et blanc. Des musiciens, on ne sait rien ou presque.
Et puis on apprend quelques bribes, le potier qui finit ses journées au piano, Simon Bellégo, si la photo est bonne un beau brun un peu rêveur. Son voisin musicien, Yann Le Bozec un contrebassiste et bassiste, joue dans de nombreux orchestres de musique celtique ou bretonne , Calum Stewart, Sontus rejoint par le barcelonais Manu Sabaté, ou récemment dans le quartet de l’accordéoniste jazz Timothée Le net, entre tango, baroque et trad. 

Avec ces références , ne pas s’étonner si le duo chanson traîne ses baskets sur des routes imaginaires dans un trip song très folk, poésie nostalgique évocatrice du quotidien. Après un premier EP de 9 titres de 2013, où les autos, les locomotives et les fusées ne sont pas toujours celles qu’on croit, voici venir en 2017 la Partie.2 de 8 titres (dont un orchestral) , de quoi faire un joli concert dans les galas du canton.
A noter la pochette, joliment décorée d’une peinture expressive représentant le duo, et d’un clavier de piano, œuvre de Simon Bellégo qui a décidément bien des talents.

Rythmé cette fois-ci par l’ukulele de Simon, c’est Gilberte qui a fait son dernier voyage qui ouvre le bal, sans tristesse car « Elle a vécu d’amour / L’amour de la terre / Les fleurs de topinanbour »
Dernier voyage encore, et ce qu’on s’est tous dit un jour ou l’autre: « La dernière fois, il n’y a pas si longtemps (…) Va-t-on trouver les mots ? / On sort toujours les mêmes /  Va dire ce qu’il faut / Pour soutenir une âme en peine »  Simon va à l’essentiel, semble évoquer à haute voix les images qui  parviennent à son cerveau, et elles sont belles et vraies :  « Dans le vaisseau spatial d’une église de campagne /  Sous la nef romane rendre un dernier hommage »

Ou plus triviales. Quand il se balade Rue du port, c’est : « Pas de marins (…) Juste des snacks (…) Kebab à emporter (…) Il y a un cinéma. »
Sa voix douce  pose des questions fondamentales sur des mots simples, avec une indifférence caressante, une distance rêveuse qui ouvre les voies de l’imaginaire : « Quel jour sommes-t-il sur ton île ? »

Voyage toujours avec cette évocation de la grande émigration des bretons de Gourin aux début du XXeme siècle, fondateurs d’une Gourin City en Alberta : « Installés dans le nouveau monde / Gourinois , vagabonds / Ça ne s’oublie pas / Cherche un peu, tu verras / New York en Bretagne »
Amérique encore, avec la reconstitution d’un suspense, d’une atmosphère, d’un lieu, pour
Fargo : « La photo sur les murs dans tout le Comté / N’ayez pas de scrupule / Pas de pitié »

L’humour se fait  dérision légère des chansons à succès. Mais avec cette voix et cette façon de le dire nous voici presque à philosopher : « C’est mieux de vivre heureux que de faire la gueule / C’est mieux d’être amoureux / C’est mieux d’être tous les deux que  seul à ta porte / Et même si tu t’en vas / Je te suivrai là bas / S’il faut que je m’en aille / L’ jour de tes fiançailles-çailles ». Version bilingue, comme il se doit : It’s better.

Baskets moutarde Partie.2, EP autofinancé (2017).
Le profil facebook de Baskets Moutarde, c’est ici ; celui de Yann Le Bozec, . Ce que NosEnchanteurs a déjà dit des Baskets Moutarde, c’est ici.
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