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Samuele, d’amour et de révolte

a1567273827_10Ici, si ce n’est un furtif passage en 2016 à la Maison du Québec à Saint-Malo, on ne la connaît pas. Pas encore. Elle qui fut la lauréate du Festival international de la chanson de Granby fit, il y a peu, l’objet de la « Chanson du jour » sur NosEnchanteurs. A l’occasion d’une première tournée dans l’Hexagone, son premier album, sorti il y a tout juste un an du côté de Montréal connaît une diffusion hexagonale : un 12 pistes pour 53 minutes d’amour baptisé Les filles sages vont au paradis, les autres vont où elles veulent. D’amour ? Oui, ça nous parle d’amour. De la femme aussi et surtout et de notre place dans la société. Si la voix est alerte, légère, le propos n’en est pas moins résolu, insoumis.

L’opus s’ouvre par un manifeste, clair, précis, que d’aucuns pourraient utiliser lors de la journée internationale des droits de la femme parce que ça fait bien. Et oublier le lendemain. Pas elle, militante en chanteuse, enchanteresse.  Il y a cette voix chantante, dansante, mâtinée pour nous d’un accent séduisant, québécois : ça pourrait être histoire charmante mais c’est propos implacable à qui rien n’est opposable : « Les filles sages servent à décorer les salons, les plus jeunes et jolies servent à vendre le savon, celui qui mousse mousse mousse la libido des acheteurs de bonbon », « On me dit ‘’Mais tu la vis, l’égalité, regarde ailleurs sur terre‘’, pourquoi alors à travail égal j’ai pas le même salaire ? »

Histoire encore : « Il était une fois une princesse autonome / Qui vivait dans l’attente d’absolument personne / Sans télé, sans patron, sans mari et sans chaîne / Avait fait sa maison dans une ruche sans reine / Loin des princes charmants qui voudraient changer son nom / Prenait amante ou amant, selon les saisons / Pas envie, pas le goût d’être la moitié de tout / Le binôme, voyez-vous, c’est une question de goût / Pa-pa, par ici la sortie ».

En elle la trace d’espoirs et de déceptions, comme ces manifestations d’ampleur mais sans lendemains, qu’ils chantent ou non, un peu l’équivalent de nos Nuits debout de chez nous. Ses chansons portent en leur sein ces brisures.

Son folk-rock qui suinte blues ne fait pas dans la dentelle même s’il s’ourdit dans l’absolue finesse d’une belle palette d’émotions. Parfois contradictoires mais si vraies : « Nous deux ça s’peut pas, j’sais bien / Quand même, je m’ennuie tout plein / De tes bras, le matin ».

Il y a en Samuele Mandeville (son paternel fut un grand auteur-compositeur-interprète du Québec) la préoccupation de l’amour et de l’identité. Identité sexuelle, identité citoyenne. Elle n’est qu’authenticité, sans calcul. On va parler à son sujet de chanson engagée. De fait, elle l’est. Mais est-ce si engagé que ça de parler de choses simples, évidentes, de dénoncer l’hypocrisie de notre société ? Son propos n’est que de bon sens, surpiqué d’une énergie rock qui l’enlumine, affute ses vers. « La révolte te colle aux bottes / Toi le poète, la tête forte / Elle résonne sous tes pas / Honte au roi, honte à toi / Les fous te pointent du doigt ».

Lauréate de Granby, elle vient vers nous (en tournée avec le chanteur Mehdi Cayenne), dans le vieux continent, juxtaposer ses révoltes aux nôtres. Ne la manquez pas si elle passe à côté de chez vous : elle est si précieuse.

 

Samuele, Les filles sages vont au paradis – Les autres vont où elles veulent, Tempo/Musicaction 2017 (CA). Le site de Samuele, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit d’elle, c’est là. En tournée à Cébazat (63) ce 8 mars, Fresnes (94) le 9, Deauville (14) le 13, Nantes (44) le 14, L’Ome Sees (61) la 15, Sottevilles-les-Rouen (76) le 16, Louviers (27) le 17, Saint-Lucien (76) le 18, Bar le Duc (55) le 20, Noyon (60) le 22, Bruxelles le 23, Laon (02) le 25, Soissons (02) le 27, Hazebrouck (59) le 29 et Gauchy (02) le 30.

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