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Jacques Higelin « Electrocardiogramme plat »

Higelin Aux héros de la voltige 1994Les bébés bavent dans leur crachoir 
Les stars crachent dans leurs bavoirs 
Moi, j’m'ankylose les roustons 
A autopsier mes neurones 
Dans c’t'entrepôt d’macchabées 
Des bas-fonds d’la couche de zone 
Devant une paire de mouches folles 
Qui s’badigeonnent le plastron 
Au formol et au plasma 
Mate la tôlière du boxon 
Celle qu’a le store des paupières 
Au ras d’la planche à biftons 
C’est l’genre de bombes incendiaires 
Qu’a plombé tous les mich’tons 
Du corps expéditionnaire 
Médaille de bronze au héros 
Qui voudrait prendre par l’arrière 
Son beau petit Q.G 
D’assaut 

Electro cardiogramme plat 
Pas d’quoi en faire un drame 
Alcoolos accrocs à leur came 
Pas d’quoi en faire un plat, 
Ni un drame 

Faut pas trop s’prendre la tête 
Avec des histoires de cul 
Dans les flashs du stroboscope 
Ca s’coue la s’melle en syncope 
Tour de contrôle en stand-by 
Pendant qu’j'astique les pare-chocs 
De l’unique rescapée du bloc 
Opératoire 
De mon égo 
Ell’s'colle au fond du tempo 
Des enclumeurs de sono 
Qu’attaquent ses membranes 
Au marteau-pilon 

Electro cardiogramme plat 
Pas d’quoi en faire un drame 
Alcoolos accrocs à leur came 
Pas d’quoi en faire un plat. 

Jacques Higelin

Paroles Jacques Higelin, Musique Armand Pagliaro. Extrait de l’album « Aux héros de la voltige » (1994)

Voici un  album (à écouter ici) à l’inspiration baroque très noire comme sa couverture, Higelin y décline la mort plus encore que la vie. Même Le berceau de la vie que nous avons déjà publiée, malgré son rythme et une mélodie entraînante,  nous donne d’emblée l’atmosphère : « La mort est toujours proche /  La mort est toujours là / J’ai l’cerveau qui résonne / Comme une vieille cloche fêlée » .
Electrocardiogramme plat,
ici dans un clip assez morbide, ou Trou noir sont des rocks à voix rauque et délires psychopathes. Adolescent est chanté d’une voix sépulcrale, en duo avec la chanteuse corse Jacky Micaelli (1) à la voix claire et profonde (elle l’accompagnera sur la scène du Grand Rex) et vous conduit au fond de la crypte dans un coup de foudre qui n’a rien d’amoureux : « Adolescent qui tend l’oreille / Aux divagations de ton fou / J’aimerais parfois les nuits de veille / T’offrir un siège au fond de mon trou » .
Seul espoir, se tailler au bout du monde sur des rythmes créoles chercher un paradis perdu et l’innocence retrouvée du Naïf haïtien, ou brûler sa vie, monter Sur la grande roue , s’enivrer de loopings dans le tonnerre, la colère et les éclairs « sous les ailes étoilées de mon Aéroplane » dans cette chanson dédiée Aux héros de la voltige « qui n’ont pas peur de se brûler les ailes. »

Hot chaud avec sa voix gainsbougienne, son allure grinçante entre free jazz et rythmes brûlants, dénonce les pouvoirs qui « Font et défont le destin / Des petites gens / Le pouvoir de l’argent / La loi du plus fort ».
Enfin Higelin invente un conte érotique aux sonorités asiatiques, clin d’œil aux câlines Nuits de Chine des années folles, Le dragon, le tigre et la geisha : « Aussi je propose à l’inhumain Dragon de feu /Ainsi qu’au méchant Tigre éméché / De signer la paix sur l’objet du corps du délit / Moi entre vous deux toute la nuit »

(1) Décédée prématurément en 2017

 

 

 

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