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Vaison : Michel Vivoux, Cathy Fernandez et d’autres encore…

Michel Vivoux (photos Michel Trihoreau)

Michel Vivoux (photos Michel Trihoreau)

Quand lassé des hypermarchés de la chanson on va chercher ailleurs, plus près de nous, dans les petites salles et dans les festivals à taille humaine, on a bien plus de chance de tomber sur des couleurs originales, des parfums inconnus, des saveurs jusque-là cachées à nos sens.

Bien sûr le Festival Georges-Brassens de Vaison-la-Romaine ne fait pas la une des Inrockuptibles ni un dossier de Télérama. Et c’est peut-être mieux ainsi. Imaginez des cars de touristes chinois ou américains se faufiler dans la garrigue pour envahir un site paisible ! Non ! Ce qui donne toute leur valeur à ces lieux privilégiés, c’est l’authenticité, le naturel, loin du tapage mercantile et des divertissements industriels concentrationnaires.

Blotti dans un Village-Vacances sympathique, non loin du centre-ville, mais aussi près des vignes et des collines, le festival concentre sur un même site les salles de spectacle, l’hébergement, la restauration et le cadre naturel, boisé et évidemment ensoleillé. Créé par Georges Boulard, adopté par les proches de Brassens, fréquenté par les amateurs de bonnes chansons, il est devenu une valeur sûre, une sorte d’AOC pour les connaisseurs et une découverte précieuse pour les nouveaux venus. Dans une programmation riche, variée, ouverte sur la création, conduite par Jean-Marc Dermesropian, on retrouve sur l’affiche un échantillon historique de la chanson d’hier à demain.

Cathy

Cathy et Jo Labita

Cette année des visages mondialement connus, comme Isabelle Aubret ou Marcel Amont côtoyaient des valeurs reconnues comme Jofroi, Michèle Bernard ou Jean-Félix Lalanne et aussi de modestes, mais non moins talentueux artistes de proximité. Ceux-là ne « montent » à Paris que très prudemment et parcimonieusement. Ils ont besoin, comme les téléphones, de retrouver leur base pour recharger les batteries. Ce ne sont pas des chanteurs régionaux, mais des gens qui aiment leur région, leurs copains, leur famille. Ils n’ont pas l’ambition de remplir les zéniths, préférant regarder le public dans les yeux et boire un verre à la sortie avec l’un ou l’autre. Certains ont déjà une belle discographie et une audience régionale bien établie.  

Cette année, quelques-uns se retrouvaient dans un groupe informel : Les Copains, pour chanter Ferrat, Perret, Moustaki. Parmi eux, Erwens, Michel Maestro et le duo, à la scène comme à la ville : Cathy Fernandez & Michel Vivoux.

DSC06364On se souvient dans tout le Sud, et même au nord de la Loire, de Michel Vivoux au temps de Charrette de Fumier ou de J’arrête de m’aigrir. Personne n’oublie sa moustache de barbet O Cédar, son accent coloré et son œil vif. On a longtemps savouré ses vannes piquantes, ses calembours audacieux et ses à-peu-près déconcertants, parfois avec indulgence. Wolinski l’adorait. Mais le pitre s’efface à l’occasion derrière l’interprète sensible des poètes, de Brassens à Max Jacob. C’est aussi un remarquable guitariste et arrangeur et depuis quelques années il travaille en tandem avec Cathy Fernandez, elle aussi auteure-compositrice-interprète.

Cathy peut chanter à peu près tout, même en espagnol, mais elle ne choisit pas n’importe quoi. Outres ses propres chansons, elle a mis Brassens, bien sûr, à son répertoire, mais aussi Barbara, Brel, Ferré, Moustaki, Reggiani, ou encore Pierre Louki qui fait l’objet d’un récital entier.

À Vaison, Cathy et Michel, accompagnés par Jo Labita à l’accordéon enchanteur, présentent une partie de leur spectacle hommage à Jean Jaurès. Une déclinaison en chanson et diaporama de sa vie, dans son contexte historique. C’est émouvant, instructif, vivant. La voix magnifique de Cathy peut être grave avec douceur, mordante et fluide, ronde et caressante, relayée ou doublée par Michel, sérieux comme un druide avec sa moustache, plus Panoramix que jamais, la main agile sur les cordes. Ils nous ont saisi, le souffle coupé avec la Complainte de Bouvier l’éventreur et nous ont laissé la gorge nouée avec un Jaurès à faire pâlir Brel lui-même.

La beauté et l’originalité du festival est bien là. Elle se mérite, il faut seulement aller la chercher et la déguster sur place, dans une ambiance souriante, accueillante où l’humanité, chère à Jaurès prend toute sa place.

 

Le site du festival Georges-Brassens à Vaison-la-Romaine, c’est ici. En savoir plus sur Michel Vivoux ; en savoir plus sur Cathy Fernandez.

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