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Off Avignon 2018, Risueno, voyage en Amérique hispanique (1)

Amando Risueño, photo d'archives DR

Amando Risueño, photo d’archives DR

13 juillet 2018, Atypik Théâtre, Amando Risueño,

 

La guitarra y la palabra, voici un spectacle tout à la fois musical, ludique et lettré, mais surtout humain, qui vous apportera un vent d’air frais entre les oreilles.
Amando Risueño a le sourire doux, les doigts délicats d’un guitariste de formation classique et jazz qui n’ignore rien non plus du tango et de ses personnages maudits des bas-fonds de la ville, ni de la musique des grands espaces…Campo abierto comme il a intitulé son dernier album, sorti cette année. Il y revisite les standards de son pays créés au XXeme siècle sur des thèmes éternels, la Zamba de mi esperanza (pas besoin de traduire) de Luis H.Morales, les tangos de Piazzola … Ou les succès de Atahualpa Yupanqui (c’est un pseudonyme), l’ultime « Roi inca » dont l’ascendance indienne et basque explique l’indépendance et l’engagement, réfugié en France en 1948 et ami de Picasso et de Piaf.

Amando est argentin, a vécu en Uruguay et vit maintenant en France avec son épouse française dans la Drôme où il a fondé sa famille. Avec beaucoup de modestie  – « Je vais essayer / Voy a intentar » – il nous donnera un concert bilingue, traduisant tant ses présentations que les paroles des ses chansons. C’est à la fois séduisant et très pédagogique, je vous conseille vivement d’y emmener vos enfants qui ont choisi d’apprendre l’espagnol, ils y trouveront la passion et la compréhension qui manque souvent aux cours magistraux.

En Amérique, le LL se chuinte, et le ÓN s’adoucit en AO(n). Nous en aurons de multiples exemples, avec ce corazón, qui revient si souvent dans les chansons et se fait aérien colaçao(n), rappelant le brésilien, et que nous trouverons dans le titre El cosechero (Le cueilleur de coton) de Ramón Ayala : « Con manos curtidas dejare en el algodón / Mi corazón (…) Algodón que se va … Que se va … Que se va … / Plata blanda mojada de luna y de sol » : « Avec mes mains tannées je laisserai dans le coton / Mon cœur (…) Coton qui s’en va, qui s’en va / Argent doux mouillé de lune et de soleil » 

Amando Risueño à l'Atypik Photo Florence Risueño

Amando Risueño à l’Atypik Photo Florence Risueño

Après le premier morceau uniquement instrumental, le public découvre, séduit, la voix  exceptionnelle du chanteur, grave, douce et caressante, qui s’accorde tellement aux notes délicates de la guitare, les arpèges, les glissés, les vibrations. Même si l’artiste nous a conseillé de l’écouter les yeux fermés, on se régale à le voir jouer, avec ces doigts ondulant comme papillon sur l’ouïe de la guitare …Instinctivement, le public, comme suspendu, laisse résonner quelques secondes les cordes de la guitare, avant d’applaudir…

Entre ville et campagne – « ¿Seguimos por acá o vamos al campo? » – la balade est belle, ponctuée d’anecdotes, n’hésitant pas à dénoncer le machisme qui obligeait la femme de Yupanqui à composer sous un nom d’homme…un bain d’humanité et de douceur, car tel est son message, nous faire découvrir grâce à la musique l’harmonie et la profondeur de notre monde. Un instant magique.

 

95 rue de la Bonneterie 04 86 34 27 27, du 5 au 29 juillet à 20h35 les jours impairs 
Le site d’Amando Risueño, c’est ici. Amando continue sa tournée en août dans la Drôme.
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