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Lémo pour le dire

Pierre Lemo CDIl nous était à ce jour parfaitement inconnu et, déjà, séduit nos oreilles. Ce malgré une pochette de disque qui, sans nullement être vilaine, ne donne pas particulièrement l’idée d’ouvrir le boitier. A l’intérieur, sept titres pour nous convaincre ; dès le deuxième, c’est acquis.

Lémo ? Un « fou de chansons comme certains sont fous de Bassan » comme il dit. Auteur-compositeur-interprète comme il y en a tant. Une voix précise où la fermeté le dispute à la douceur, dans le registre de l’intime. Belle écriture, avec parfois des facilités (ça se corrige facilement), parfois de belles trouvailles, de celles qu’on aimerait avoir trouvées avant lui. Un piano-voix partagé avec Loïg Delanoy, par ailleurs le compositeur de ces chansons-là.

A lire la bio de Pierre Lémo, on comprend vite d’où il nous arrive : « Au départ tout vient de là / Un chant que fredonne papa / Tout en menant ses brebis / Tonton Georges parrain du p’tit / Maman chantonne elle aussi / Ça parle de mères et de filles / De leurs ventres qui frémissent / Anne Sylvestre nourrice ».

Son inspiration ? Que des choses simples, presque élémentaires. Ce paysan qui nourrit ses brebis (allié à une sonate de Bach et à La lettre à Elise, avec un clavier qui alors se pare en clavecin) comme ces peintres de la préhistoire ou ces révolutionnaires de 1789, pour évoquer Nos ancêtres communs ; des souvenirs nés sur les bancs de l’école, l’amitié, l’éloge du sport, une Berceuse pour ceux qui restent. Et une autre école, celle des « pantins cassés », déchets d’élèves en mal d’amour enfermés en institution gardée de barbelés… Ça sent le vécu ou je me trompe. « Pas de maison, pas de vacances, des lundis semblables aux dimanches / / Allez voir vos enfants je pense / Qu’ils auront une bien belle chance / Si leurs parents leurs tiennent la main ». Du beau, parfois de l’infiniment beau, comme ce Fleuve Amour, un titre qu’on peut se passer en boucle rien que par gourmandise : « L’espoir fou les a menés au rendez-vous / On n’emprunte rarement deux fois les mêmes carrefours / On ne se jette jamais deux fois du haut d’une tour / On ne se baigne jamais deux fois dans le fleuve Amour ». Amour toujours, avec la chanson-titre Chercher le printemps, d’une écriture très brélienne : précise, directe, accusatrice et pourtant amoureuse : « Et s’il venait l’automne / Est-ce que l’histoire serait bonne ? (…) Si on se dirigeait vers l’été / Est-ce que c’est fait pour durer ? (…)  Tant qu’on cherchera le printemps / C’est sûr ça durera longtemps… »

Il m’est avis que si vous aimez la chanson, vraiment, il vous faut découvrir cet artiste, encore une nouvelle proposition, certes, que vous ne pourrez regretter. Comme on disait jadis : si les p’tits cochons ne l’mangent pas, ça pourrait devenir un bel et grand artiste.

Notons que Pierre Lémo anime un blog sur l’écriture de chanson et la chanson française dont NosEnchanteurs ne peut que se sentir proche par le contenu.

 

Pierre Lémo, Chercher le printemps, autoproduit 2017. Le facebook de Pierre Lémo, c’est iciécouter Pierre Lémo, c’est là. Et là : Image de prévisualisation YouTube

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