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Hugues Aufray, l’idole d’avant, sans apprêt

Hugues Aufray (photo Benjamin Gardel, avec son accord)

Hugues Aufray (photo Benjamin Gardel, avec son accord)

13 décembre 2018, Le Firmament à Firminy,

 

Lui et nous, c’est une histoire de colo, presque de colocs. Nos chansons de vacances, les marches (ces « vingt kilomètres à pied [qui] use les souliers »), les feux de camps. Suffisait alors d’allumer le feu : « C’est un fameux trois-mâts fin comme un oiseau / Hisse et haut ! ». Etonnez-vous qu’encore j’aime les chansons de marins : Djiboudjep, Michel Tonnerre et Soldat Louis. Régulièrement il s’invitait aussi à l’école où il a longtemps été en cour. Et pas qu’en fin d’année pour dire Adieu monsieur le professeur. Coloc, oui, car nous avons fait longtemps, toujours, sinon chambre commune au moins chants communs. Hugues Aufray fait partie de notre histoire. En allant le voir en scène, on retrouve un peu de notre passé, on se croit encore en short. Scout toujours !

Mais l’Aufray ne l’est plus. Au frais. Comprenez, il n’a pas loin de quatre-vingt-dix berges. On croyait que le temps ne pouvait le toucher, l’altérer. Indestructible. Remarquez qu’on l’a cru aussi d’Hallyday et d’Aznavour… Mais là, il a pris un coup de vieux et c’est papy qui nous convie sur une scène qu’il faut prendre pour son chez-lui, sans apprêt, dans le fatras de sa salle de répétition, avec deux complices musiciens, aux guitares, aux ukulélés, au charango. Plutôt guitares, oui, comme dans nos soirées d’antan. D’ailleurs, son récital se veut être autobiographie. Nourrie d’anecdotes depuis qu’il est tout petit, en fait ses dix ans au début de l’occupation. Entrecoupées de chansons. A une ou deux près, à un inédit discographique près, que des chansons convenues, attendues, de celles que le public est venu chercher.

Sauf que l’artiste est fatigué. Sa voix est voilée, pas toujours juste, au mitan de l’hiver bien que « les filles sont jolies / dès que le printemps revient ». C’est un vieux monsieur, à la toujours fière allure, avec qui nous allons faire non concert mais veillée chansons. Il en connaît beaucoup ; il en chantera beaucoup moins.

Toujours soucieux de son image, toujours immodeste. Dans un récital encadré par deux chansons de Brassens (J’ai rendez-vous avec vous, La prière), il relate son chemin de troubadour. Chronologie. L’enfance, l’adolescence. Lui n’a pas pour projet d’être chanteur : il le deviendra. Premier contrat avec Barclay à l’âge de trente ans, le film L’eau vive en 1958 avec sa sœur Pascale Audret en vedette et Guy Béart qui crée la chanson-titre, la tournée américaine avec Maurice Chevalier en vedette où il découvre dans un cabaret Bob Dylan, le rassemblement à Paris contre le racisme en 1966 devant Martin Luther King où il crée Les crayons de couleur

Bien sûr Céline, Stewball, Le petit âne gris, deux de Dylan et quelques autres. Si tant est qu’Aufray ait créé de nouvelles chansons depuis vingt ou trente ans, ce n’est pas le souci du répertoire de ce soir, plongeon dans nos jeunes années, âge tendre et têtes de bois.

C’est à l’approche de la fin des années soixante qu’Hugues Aufray abandonne sa chronologie et clôt son tour de chant. Concert écourté, abrégé ? Sans doute. Il a l’âge où on ménage sa monture. « Je revois nos adieux / Dès que le printemps s’en va […] Non, le temps n’y fait rien / Non, le temps n’y peut rien ». Contemporain du chanteur, le public s’en va, satisfait mais pas repu, triste de quitter l’idole d’avant, désormais sans après.

 

Le site d’Hugues Aufray, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit de lui, c’est làImage de prévisualisation YouTube

12 Réponses à Hugues Aufray, l’idole d’avant, sans apprêt

  1. Agnès Retif Pesche 20 décembre 2018 à 22 h 52 min

    (commentaire posté sur le facebook « Hugues Aufray officiel »)

    Agnès Retif Pesche Papier dénué de toute justesse, et méprisant, autant pour l’artiste que pour ses musiciens !
    Des lignes que je n’ai eu aucun plaisir à lire !!
    Un auteur surement en manque de reconnaissance… qui veut faire le buzz…
    Par contre, du plaisir et du bonheur à assister à ces soirées intimistes avec l’artiste !!
    Et « apprêt » ? J’y retournerai !
    Et si vous assistiez un peu plus souvent à ses concerts, vous seriez certainement un peu moins aigri !

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  2. Sylvie Ceresoli 20 décembre 2018 à 22 h 55 min

    (commentaire posté sur le facebook « Hugues Aufray officiel »)

    C’est bien la première fois que je lis un article aussi « sévère »… Je n’étais pas à Firminy mais pour accompagner très souvent Hugues et ses musiciens et être attentive aux réactions du public à la fin des concerts, je peux témoigner que je n’ai pas entendu jusque là des spectateurs déçus mais au contraire des spectateurs ravis d’entendre cet artiste de cœur se raconter un peu et surtout reprendre les titres qu’ils attendent avec impatience. C’est toujours un public conquis !

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  3. Philippe Huré 20 décembre 2018 à 22 h 59 min

    (commentaire posté sur le facebook « Hugues Aufray officiel »)

    Michel kemper Je vous ai connu beaucoup plus inspiré dans de précédents articles mais j’avoue que là ! les bras men tombent quand je lis cet article, enfin, devrais je dire ce torchon ou cet ignominie an vers ce grand artiste que je suis depuis ma plus tendre enfance, je l’ai vu dans de nombreuses salles et toutes les plus grandes salles Parisiennes ainsi que dans de plus petites, j’ai vu 2 fois Visiteur d’un Soir pour mon plus grand plaisir et la dernière fois dans ma ville des Clayes-sous-Bois où j’ai été très fier qu’il fasse en septembre l’ouverture de notre saison culturelle, une salle archi comble comme partout ailleurs, le public enthousiaste n’a fait que le réclamer en fin de concert, 2H de spectacle ininterrompu pour ce jeune homme de 89 printemps c’est un sacré défi grandement réalisé. Les 2 musiciens qui le suivent sur cette tournée sont 2 piliers de ces spectacles et ceux depuis de nombreuses années, enfin bref ! je ne sais pas ce qui vous a pris de vous en prendre à ce Grand Monsieur de la chanson Française mais, ou nous ne parlons pas de la même personne ou votre jalousie vous pousse à des propos pour le moins irrespectueux (petite précision sur la voix, si jamais il vous arrive de pousser la chansonnette et que vous arriviez un jour à cet âge respectable, vous verrez que vous n’arriverez plus dans les aigus comme du temps de votre prime jeunesse et oui c’est le fait de l’âge chez tous les humains). Aussi j’aimerais de votre part non seulement des excuses mais une relecture et correction de ce… enfin cet article.

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  4. Jean-pierre Cosneau 20 décembre 2018 à 23 h 00 min

    (commentaire posté sur le facebook « Hugues Aufray officiel »)

    c’est quoi ce règlement de compte monsieur kemper! vous massacrez notre idole avec des termes moqueurs, irrespectueux, vous êtes impardonnable; Moi je souhaite longue vie à mon ami de quarante ans avec qui j’ai connu bien des joies et en particulier celle de l’avoir accompagné à l’Olympia en 91

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  5. Jean-Guy Barkan 20 décembre 2018 à 23 h 04 min

    (commentaire posté sur le facebook « Hugues Aufray officiel »)

    Je l’ai eu au tel -en stand by à marco polo -je lui avais proposé des chansons -, …il me dit qu’il ne trouvera pas le temps d’un dernier disque d’adieu, trop pris pour trois ans de tournée d’adieu , et pressé de retourner à sa peinture ,sa sculpture… c’était y a trois ans… mais je lui garde mon affection, c’est lui qui m’a refilé comme un virus (ou espagnol,) la passion de la chanson FRANCAISE que j’ai chérie et servie de mon mieux… ! salut cher hugo toujours frais…;-))et ne sois pas pressé de rejoindre les troubadours qui nous ont quitté trop tôt… tu as le temps et la pêche !

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  6. André Robert 21 décembre 2018 à 10 h 02 min

    Ouille, quels retours de bâtons Michel !
    Mais bon…Le bonhomme doit vous donner des boutons depuis longtemps et là, vous vous êtes gratté très fort !
    « Aufray ne l’est plus, au frais » (celle-là on aurait vraiment pu s’en passer)
    « Il a pris un coup de vieux…papy…L’artiste est fatigué…sa voix est voilée » (ben oui, on l’imagine mal hurler en sautant sur les tables)
    Et puis le coup de grâce au final « Désormais sans après  » ! (on est pas loin du « repose en paix »).
    La seule remarque que je pourrais partager c’est « toujours immodeste ». Le côté agaçant du personnage.
    Evidemment ça n’empêche pas de reconnaître que l’artiste laissera une grande empreinte dans l’histoire de la chanson française.

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  7. Monnet 21 décembre 2018 à 15 h 15 min

    Quel compte avez vous donc à régler ?
    Pourquoi de tels propos intolérables et plein de mépris délibérément affiché .
    Votre papier est tendancieux et méchant
    On peut ne pas apprécier quelqu’un ou un spectacle… mais on le dit avec élégance…

    Ce spectacle tourne depuis deux ans… avec un succès sans cesse renouvelé, y compris au Québec où Hugues Aufray vient de faire une tournée triomphale !
    Tous les concerts affichent complets….
    Le public est enthousiaste, jamais déçu ! N’est-il pas le meilleur juge?

    Peut être n’avez vous pas compris l’esprit du concert… oui , concert intimiste… et pas rock’n roll!
    Les chansons ? Oui, ce sont celles qui ont jalonné sa carrière…
    Celles que le public attend.
    Trop court semblez vous dire ? 2h15 de spectacle ne vous suffisent donc pas ?

    Hugues Aufray fatigué? sûrement pas … Beaucoup voudraient bien avoir son énergie et son enthousiasme !
    Sans après? permettez moi de sourire!
    L’artiste sur lequel vous déversez votre mépris prépare un album
    et une nouvelle tournée dès l’automne 2019… 6 musiciens sur scène et là vous verrez que l’énergie est toujours bien là. Enfin non, ne venez pas… ce sera plus sain.

    Je travaille aux cotés d’Hugues Aufray depuis 25 ans… jamais un seul de vos collègues journalistes ne s’est permis un tel affront.
    Compte tenu de votre attitude, on ne vous demandera même pas de présenter de excuses

    Monique Monnet

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  8. Michel Kemper 22 décembre 2018 à 10 h 50 min

    Que peut-il y avoir de plus bête, de plus dérisoire aussi, qu’un fan (« admirateur enthousiaste, passionné de quelqu’un, de quelque chose : les fans d’un chanteur » dictionnaire Larousse). Pas de raisonnement, pas de jugement : on admire, on adore, on adule. Toute nuance, toute critique est abolie, interdite : honte à celui qui oserait porter un jugement incongru, non conforme ! Pas touche à mon chanteur, à ma chanteuse ! L’objectivité n’existe pas chez le fan, qui abdique toute personnalité, mouton dans le troupeau, qui bêêêêêêle.
    Voici un papier sans prétention, comme des prises de notes d’un concert. Pas méchant, bien au contraire. Emu. Et triste. Mélancolique.
    Mais c’est déjà trop pour les fans forcément bien-pensants. Et pour la secrétaire et auteure de l’autobiographie de son boss qu’est Monique Monnet. Complètement dans l’affect, pas professionnelle du tout, hors toute déontologie : le boss et l’idole pour elle ne font qu’un. Tout ce qui est excessif est ridicule.
    Qu’on laisse chacun à son appréciation, qu’on laisse aussi la presse faire son job. Qui n’est pas ici de démonter, mais de relater, d’informer. C’est un minable mensonge, imbécile prétention, de dire que jamais Hugues Aufray n’a eu de toute sa carrière un article négatif (un « affront » ose même la fan-secrétaire-biographe). Du reste, celui-ci ne l’est pas, loin s’en faut. C’est simplement un papier qui n’est pas écrit sous la dictée de l’artiste ou d’un ayant-droit, qui n’a pas été soumis à la censure des fans.
    Ici, à NosEnchanteurs, notre plume est libre. Nos lecteurs – nombreux – nous en sont gré, qui nous le témoignent chaque jour. Et la quasi-totalité des artistes nous en remercient (lire nos rubriques « Livre d’or 1 » et « Livre d’or 2 »). Le lecteur peut ne pas être du même avis que celui formulé dans un article, un angle de vue, une opinion, une façon de voir. Mais il ne peut que respecter cette presse libre, indépendante, qui n’existe que pour faire la chronique en temps réel de la chanson, de toute la chanson, et de faire promotion d’une foule d’artistes qui nous semble le mériter, Aufray inclus.

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  9. Joël Luguern 22 décembre 2018 à 18 h 14 min

    Je n’ai pas lu « l’autobiographie » que son auteure, Monique Monnet, a consacré à Hugues Aufray. Je la lirai peut-être un jour, même si j’avoue avoir du mal avec les biographies « autorisées, ou dit autrement: « officielles ».
    A tous ceux qui, comme moi, furent des admirateurs de Hugues Aufray dans les années soixante, je conseille vivement la lecture du livre « Hugues Aufray – Chansongraphie 1959-1997″ de Guy Delhasse, paru aux éditions Quorum (Belgique) il y a vingt ans.
    C’est disque après disque, chanson après chanson, quarante années de la vie du chanteur, replacés dans le contexte des époques traversées. Cela se lit comme un roman, c’est franchement passionnant. Du grand art!
    Si je fus un admirateur de « l’ami Hugues », je ne le suis plus depuis pas mal de temps. Comme je l’ai raconté dans mon livre « Pierre Barouh, l’éternel errant », c’est lui qui s’est éloigné de moi, et non pas le contraire. Et j’avoue avoir mis longtemps à accepter cet éloignement. Cela dit, j’écoute toujours avec autant de plaisir les anciennes chansons de celui qui fit connaître Bob Dylan aux Français. Un peu comme Michel Kemper, en somme…

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    • Michel Kemper 22 décembre 2018 à 20 h 51 min

      Je suis aussi de ceux, Joël, qui se méfient des autobiographies, qu’elles soient assistées ou non. Dans tous les cas je préfère une bonne biographie, fut-elle « non autorisée » (c’est parfois un gage de sincérité), à la condition qu’elle représente un gros travail de recherche et un certain talent d’écriture. Seuls mérites d’une autobiographie : des repères à peu près fiables et des anecdotes, guère plus.

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  10. Joël Luguern 23 décembre 2018 à 10 h 55 min

    Des anecdotes, oui, mais qui mettent quasiment toujours en valeur l’auteur de l’autobiographie. Des anecdotes dans lesquelles il a toujours le beau rôle.
    Or, ne l’oublions pas, comme l’a dit Jean-Jacques Goldman il y a bien longtemps: « Nos chansons sont plus belles que nous. »

    Il a eu raison de dire « nous » et non pas « je » car, si les artistes font de belles oeuvres, ils n’en sont pas moins des êtes humains comme vous et moi. Donc avec des défauts, des faiblesses et des traits de caractère pas toujours en conformité avec leurs chansons… Ce qui n’apparaît presque jamais dans ces
    autobiographies.

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  11. Alain Nardino 23 décembre 2018 à 12 h 10 min

    Pour ma part, moi qui apprécie Aufray et ce depuis de nombreuses années, sans me poser ni en admirateur, ni en fan, je comprends la déception qu’on peut ressentir en allant écouter un artiste peut-être plus fatigué ce soir là qu’un autre soir… je l’ai vécu fin novembre au Transbordeur à Lyon où je suis allé écouter un artiste que je suis depuis 1979 et la sortie de son tout premier album : Bill Deraime. Ce n’était pas franchement la forme ce soir-là : de plus l’artiste n’a pas arrêté d’engueuler l’ingé-son tout au long de la soirée, ce qui m’a franchement rendu mal à l’aise. Pour en revenir à Hugues Aufray, je ne me pose ni en fan, ni en admirateur ; mais j’aime bien, et depuis des années. La dernière fois que je l’ai écouté sur scène c’était en 2004, à l’époque de sa tournée hommage à Félix Leclerc, dont il interprétait une dizaine de chansons avant de passer à ses standards puis terminer par une chanson de Brassens seul en scène guitare-voix… et là tout était parfait ; l’interprétation, les orchestrations (des musiciens exceptionnels tels Christian Séguret pour ne citer que lui…) les petites anecdotes entre les morceaux… au final je préfère rester sur ce souvenir et je ne trouve pas l’appréciation de Michel Kemper plus méchante que cette que j’ai faite en sortant du Transbordeur fin novembre, où j’aurais du peut-être ne pas aller …

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