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Séverin, embarquement immédiat

Séverin (photo non créditée tirée de sa page facebook)

Séverin (photo non créditée tirée de sa page facebook)

Séverin. Un nom d’artiste tout simple. Dont, je l’avoue, j’ignorais tout, jusqu’à ce que mon aimable consoeur Catherine Laugier, grande défricheuse de talents devant l’éternel, me le fasse découvrir il y a peu par le biais d’une de ses délectables « chansons du jour ». Le temps de me procurer son nouvel album, Transatlantique, dans les bacs depuis mi-février, et me voilà.

Et puisque le disque débute par un titre perclus d’autodérision, L’interview, jouons le jeu et abordons quelques-unes des questions qui y sont posées !

Si tes chansons passent pas au supermarché / Ça veut dire qu’elles ont pas super marché

Sans y aller d’un trémolo supplémentaire sur les grands artistes méconnus, admettons que Séverin a bien des atouts pour être davantage populaire. Des paroles finement écrites et accessibles à tous, sans qu’il soit besoin de mille écoutes pour en saisir le sens, sur des rythmes entraînants qui se retiennent sans effort. Le hic probable : il faut être adepte de la distanciation et du second degré pour en jouir pleinement, ce qui ne pardonne guère dans les ondes actuelles, qui semblent avoir banni à tout jamais les chansons un tant soit peu humoristiques. Doit-on dès lors donner foi à son propos, quand il avoue dans sa chanson « Faut croire que je n’suis pas efficace » ? On n’avait pas entendu chanter un tel aveu d’impuissance depuis le Ce n’est que moi d’Alain Chamfort…

Mais pourquoi ta musique s’la joue exotique / Alors que t’es loin d’être né sous les tropiques ?

Les chansons de Séverin nous font voyager du côté sud de la planète. Des mélodies classieuses sur des arrangements ensoleillés, des bossas novas rêveuses, des ballades jazzy, des zouks tranquilles. Avec des chœurs pour relancer la machine et soutenir son chant doux et cool (qui gagnerait à parfois se muscler) ou son parlé-chanté. De la chanson gentiment exotique, aux airs de variétés 80’s.

SéverinTransatlantique-2019Dis-moi quelles sont tes sources d’inspiration ?

Je pourrais vous renvoyer au conseil qu’il donne en réponse à cette interrogation : Ecoute mon disque. Pour vous mâcher le travail, je vous dirais juste qu’il met le doigt sur quelques travers de notre époque : comment vivre pour ses idées sans abandonner son confort (L’abstentionniste), la difficulté de s’engager dans une relation durable (Fais gaffe à ta solitude), le monde médiatique qui n’aime que les artistes disparus (30 minutes après ma mort)… Bien entendu, il sera aussi question d’amour, que ce soit celui de sa femme pour l’artiste qu’il est (Elle est là, sorte de variation de La femme du chanteur de Romain Didier), de celui qu’on craint de perdre un jour sans y prendre garde (Parle-moi) ou du sentiment plus grand qui nous aide à tenir dans une vie pas toujours rose (Quand bien même).

Mais pourquoi tu trimbales cet air nostalgique ?

Vous l’aurez peut-être compris à la lecture de ce qui précède : Séverin s’inscrit dans la lignée de ces nouveaux chanteurs, grands adulescents qui traînent une mélancolie diffuse tout en s’en moquant un peu. De la chanson nombrilesque qui s’assume, étant entendu que parler de soi est souvent la meilleure manière de parler aux et des autres.

OK, dis-moi quelles sont tes influences ?

Cette ultime question dans la chanson reçoit un Pfff découragé pour toute réponse. Difficile pourtant de ne pas déceler certaines parentés. Avec un Souchon bien évidement (comme tout chanteur français trentenaire qui se respecte !), mais aussi avec un Chédid ou un Vassiliu, dont les univers musicaux ont bien des accointances. De quoi vous faire une idée, sans réduire Séverin à une pâle copie de ces illustres prédécesseurs.

La pochette de Transatlantique nous montre l’artiste seul sur un pont d’embarquement, alors que l’avion s’est déjà envolé. L’image d’un chanteur qui a bien des atouts pour décoller mais qui n’est pas encore monté dans l’appareil médiatique. Espérons que ça ne tardera plus.

 

Séverin, Transatlantique, Néon Napoléon / Pias, 2019. Le facebook de Séverin, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit de lui, c’est là.

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Une réponse à Séverin, embarquement immédiat

  1. Michel Davesnes 22 juin 2022 à 4 h 21 min

    Vous êtes bien gentil de parler de parenté avec Pierre Vassiliu. La musique de la chanson ‘interview », c’est carrément un plagiat de « Film » du regretté Vassiliu.

    Répondre

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