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LeHache (elle aime, nous aussi)

LeHache (photo de presse no  créditée)

LeHache (photo de presse non créditée)

Curieux visuel que celui-ci. Certes l’album s’intitule Né ! En conséquence un bébé, qui ne doit pas être né du jour même, orne la pochette : à l’évidence c’est un garçon ! (à tel point que l’attribut viril est flouté sur son site) « Si j’étais né j’assumerais qu’on s’éblouisse quand j’apparais / Sans concession comme Clytemnestre ou comme le nez d’Anne Sylvestre […] Si j’étais né je serais long, empustulé à gros boutons / Je serais perchoir à oiseaux, paraît qu’ça s’fait chez Cyrano ».

Fêtons donc la naissance de Chris LeHache (encore un Lyonnais, ils sont nombreux, qui plus est ils sont bons !), ou plutôt son premier album solo (il est aussi membre du trio de polyphonie a cappella, Cortex Sumus, d’inspiration corse et la main contre l’oreille, mais ceci est une autre histoire), très folk-song dans l’âme et dans la forme, lui dont les figures tutélaires ont pour nom Bob Dylan, Woody Guthrie ou Jack Kerouac. Et « tout me revient de Henry Miller »... Pas mal de chansons sur ce disque en sont empreintes, comme Ce pays est à toi, piqué pour partie à Guthrie, dépaysé, relocalisé entre les îles du Ponant et l’archipel des Glénans.

«  Desperado hexagonal, il a choisi la six-cordes et les mots plutôt que le six-coups et les balles pour bâtir sa légende » lit-on sur sa bio. Reste que LeHache semble être l’anti-héros, un « poor lonesome cowboy » sans ventre plat ni tablette de chocolat quelque soit la plage. Il n’a pour lui que sa voix attendrissante, des mélodies séduisantes et sa guitare : trois beaux atouts soit-dit en passant.

IMAG7198Folk-song à la française, oui, tant qu’on peut entrevoir en lui, par lui, un peu de la succession de Jean-Michel Caradec (le titre Jalousie en est presque confondant tant il aurait pu être chanté par le créateur de Ma petite fille de rêve). Et de cette époque où le folk-song fleurissait dru entre les pavés de la chanson, tant que LeHache emprunte ici Psylvia à Maxime Le Forestier et fume des taffs sur une Gauloise bleue d’Yves Simon. LeHache cite aussi Julos Beaucarne à propos de La Durance ; nous, nous y voyons aussi du Dick Annegarn… Ce détour par un passé partagé, culture commune, n’est pas le moindre intérêt de cet album.

Ceci dit, c’est un premier disque et tout n’est pas parfait : certaines chansons auraient méritées de rester plus longtemps sur l’établi mais l’idée, l’art de LeHache sont déjà en place, les cordes crissent d’impatience de se déployer sur platine et sur scène. « À présent que je veux être et qu’on me tienne pour un auteur / Il faut prendre quelque hauteur me voici occupé à naître ». Vous pouvez y aller en toute confiance : un artiste est bien né, qui plus est bien pourvu.

 

LeHache, Né !, autoproduit 2019. Le site de Chris LeHache, c’est ici. En concert le 20 septembre 2019 à La Tannerie à Bourg-en-Bresse, le 4 octobre à la Librairie des Marais à Villefranche-sur-Saône, le 22 novembre à Agend’Arts à Lyon en co-plateau avec Christopher Murray.

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2 Réponses à LeHache (elle aime, nous aussi)

  1. Henri Schmitt 14 septembre 2019 à 11 h 48 min

    Petite ecoute il y a 5mn. textes interessants, et ce qui m’a frappe: la guitare. Quelqu’un qui a visiblement bosse ses arpeges et son picking. Ca change! Affaire a suivre.

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  2. LeHache 29 septembre 2019 à 11 h 50 min

    Merci Henri, de vos oreilles et du soin de ce commentaire.

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