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Bodh’aktan, gros grain et fleur de sel

Bodh'Aktan (photo de presse)

Bodh’Aktan (photo de presse)

Les festivaliers de Lorient ou de Quimper le savent plus que quiconque : la culture celte n’est pas que l’apanage de la Bretagne, de l’Irlande ou de l’Écosse. Bien d’autres pays et régions composent la Celtie. Et les Celtes sont eux-même diaspora, dans l’identité comme dans l’esprit. Je tiens ainsi pour plus grande chanteuse celte Loreena McKennitt, une anglophone du Canada.

Restons Celte, restons au Canada. Avec Bodh’aktan, sept grands gaillards qui, physiquement, sont comme l’addition de déménageurs bretons, de bûcherons vosgiens et de catcheurs de je ne sais où. Des types bâtis comme des armoires.

Ils sont au Québec ce que Soldat Louis est à l’Hexagone. Faut dire qu’ils sont presque nés de la cuisse de Louis et de sa soldatesque, avec des reprises telles que Du rhum des femmes ou Tirer des caisses… Certes de la chanson, mais avec une empreinte folk-rock très forte, très celte, très chansons de marins souvent. Des histoires à chanter, des airs à danser… Un répertoire (particulièrement par cet album) qui se savoure sur disques, peinards que nous sommes sur le canapé. Mais debout et en mouvements quand on a la chance de les applaudir sur scène (ils sont justement en tournée en France, voir ci-dessous). Car nos amis Alain Luc, Benoît, Éric, Alexandre, Marc-Étienne et Éric transcendent leur musique, leurs chants, en une indescriptible fête si belle, de décibels.

de-temps-et-de-vents-(go-musique)-1575822499Ce disque est étonnant. Sans fondamentalement changer de fréquence, sans rupture, ces sept gaillards-là vous mènent du quasi Van Halen au presque Malicorne ; du pas lourd de Normands venus en drakkar à celui, fluide et gracieux, de danseurs irlandais ; du gros grain à la fleur de sel. Selon qui vous êtes, vous les rangerez dans votre discothèque en des rayonnages fort différents.

Groupe de caractère, oui, groupe de reliefs aussi. Comme le furent The Pogues, autre et solide référence des Bodh’aktan, phare en pleine houle.

Leur art est la résultante de toutes leurs influences musicales, des musiques trad dans lesquelles ils ont baigné jeunes, au rock et au métal qu’ils ont connu ensuite. Sur ce côté festif qui les anime tout le temps. Ce nouvel album, De temps et de vents, prouve à ceux qui les connaissent que leur savoir-faire s’est plus encore affiné dans la synthèse, l’addition, la restitution. La finesse aussi, improbable fille d’un intraitable rock et du folk, dans l’interprétation musicale, mais aussi dans des textes bien ouvragés, bien souvent cousus mains, qu’ils nous chantent des histoires marines et de langoureux amours contrariés.

Les folkeux (dont pour toujours je ferais partie) trouveront dans cet album une bien jolie version du Jardinier du couvent (un truc vieux de 250 ans, tout de même) : les français en connaissent surtout la version de Malicorne ; celle présentée ici fut chantée naguère par le québécois Matz Chase.

Excellente, exaltante synthèse de musiques a priori contraires, ce disque se doit d’atteindre vos oreilles, de les dompter, les charmer. C’est, il me semble, le meilleur à ce jour de ce groupe étonnant, épatant.

 

 

Bodh’aktan, De temps et de vents, GoMusique (CA), 2019. Le site de Bodh’aktan, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit d’eux, c’est là.

Sur scène,en tournée française, le 22 janvier au Ferrailleur à Nantes, le 23 au Backstage Mills à Paris, le 24 au Café de l’espace à Fayat, le 25 au Décibel à Montenay et le 26 au Dropkick à Reims.

Sauf erreur ou omission de notre part, pas de vidéo disponible relative à cet album. Qu’importe, on écoute un plus vieux titre. Image de prévisualisation YouTube

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