CMS

Samuel Leroy, une chanson qui ne manque pas de jugeote

Samuel Leroy (photo non créditée tirée de sa page facebook)

Samuel Leroy (photo non créditée tirée de sa page facebook)

On ne sait pas comment travaille Samuel Leroy, comment il trouve les sujets de ses chansons, déniche l’inspiration. On se demande parfois s’il ne choisit pas particulièrement ce que les autres n’ont pas voulu. Les restes, quoi ! Comme ce rendez-vous pour la vidange : « On a changé le démarreur / On a changé le radiateur / On a changé le joint d’culasse / Sans quoi vous niquiez vot’moteur » Et ça, ça fait une chanson, comme quoi rien ne se perd. « Vous êtes chanteur, ça tombe bien / On a changé aussi les disques ». Les droits d’auteur paieront la réparation. Comme cette cabine d’essayage, ou plutôt le miroir en dedans : « Moi miroir aux alouettes / Et miroir aux silhouettes / Je me marre volontiers / Devant les clients à oilpé ». C’est la société en son ensemble qui s’y mire dedans. Et, encore, celui qui tente d’accrocher son puzzle de 5000 pièces, comme trophée, au mur de son salon… Mis à part un texte de Claude Lemesle, La chanson du veilleur de nuit, tout ici est de la plume un rien fantasque de Samuel Leroy.

Il y a longtemps – c’est dire, c’était sur Chorus – notre ami Trihoreau a dit de Samuel Leroy : « Sous l’humour et l’absurde, la tendresse ». Quand on manie l’humour, la chanson ne prend pas de rides. Reste que Leroy travaille sérieusement le pas-sérieux. Si ses idées font foirfouille ou bric-a-brac, ses vers non, sauf s’ils se remplissent de bière. Mais « On parle de Bébert / Bébert, le verre à bière / Qu’aurait bien vendu son âme / Pour dev’nir une flûte à champagne »

79020613_3030379753853791_2054790402552102912_oSon répertoire a beau relever du bazar, il est capable, pour la chanson-titre, Trois gouttes de cyanure deux sous de jugeote, de relever d’improbables dictons et des fulgurances de bons sens, comme on note des idées, des bons mots, dans un carnet. Car Leroy c’est l’effet kiss-cool : au plaisir de l’écoute s’ajoute toujours autre chose. Qui tient de la fraîcheur, c’est sûr. Du pétillant. De la surprise aussi, de celle tapie à l’hémistiche du vers, la commissure de l’idée, la dorsale du gag.

Mais… mais le disque s’enraye, dérape, l’humour s’échappe. Le RER, une agression, un cran d’arrêt, personne ne bouge, la jeune fille est tuée : « Pardon, je te demande pardon / Jeune fille sans prénom / Pardon ! » Après le chaud, l’effroi ! Et déjà on n’écoute plus le reste du disque de la même façon, même si l’humour allié à la poésie reprend la conduite des opérations.

Les musiques sont minimalistes et douces, complices, qui participent à vous mettre dans la confidence du presque gag ou du déjà drame. Tout est fait maison, au sens où c’est Leroy qui fait tout : piano, claviers et guitares. Du beau boulot.  Pour clore ce nouvel opus, quatre tentatives épistolaires d’Esméralda à destination du soupirant Quasimodo : ce n’est certes plus de la chanson mais reste dans le ton. Et le ton c’est bon.

Si vous n’avez pas encore écouté Samuel Leroy, vous ne savez pas encore tout de la chanson : vous n’avez pas tout essayé. Le dessin de la pochette de ce disque nous donne un peu l’idée de comment cette chanson infuse, bouillonne, perfuse dans ses cornues, ses alambics. Ça fait à peu près pareil à l’écoute. Notre chanteur se dit « Veilleur de nuit / Mais éveilleur de jour / J’écris la vie ». On prendra ça pour une intéressante définition de ce qu’il est.

 

Samuel Leroy, Trois gouttes de cyanure deux sous de jugeote, autoproduit 2019. Le site de Samuel Leroy, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit de lui, c’est là.

Ce soir 25 janvier au Café-Théâtre Gammes en rimes à Saint-Amour puis le 1e février à Libourne pour le spectacle Bernique !
Le 14 février au Café des fées à Félines pour son nouveau spectacle, autres dates sur son site.

Image de prévisualisation YouTube

 Image de prévisualisation YouTube

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*

code

Vous pouvez utiliser ces balises et attributs HTML : <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <strike> <strong>

Archives