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Alexandre Cellier « Les raisins dorés »

LAFFAILLE Gilbert 1994 Ici(…)Que tu voies de tes yeux
Des galets merveilleux
Jouer dans la lumière
Des ruisseaux de diamant
Et des saumons d’argent
Remonter les rivières,
Que tu puisses à ton tour
Te souvenir, un jour,
D’une caresse légère,
D’une alouette affolée
Ou d’un baiser volé
Sur un lit de fougères,
Que l’on te laisse un monde
Où les pommes sont rondes
Et les raisins dorées.

Alexandre Cellier

Paroles et Musique Gilbert Laffaille. Extrait de l’album « Ici » (1994)

L’album « Ici », nous raconte Gilbert Laffaille dans Kaléidoscope a été écrit à Colombes dans une charmante maison de style anglo-normand des années 30, avec un petit jardin bucolique, au moment où le quartier commençait à changer.
Il a fait l’objet d’une tournée en Europe avec Michel Haumont à la guitare et Richard Galliano à l’accordéon. L’album, Grand Prix de l’Académie Charles Cros, fait la transition entre deux vies, celle en région parisienne, puis bientôt en Province, dans le midi vers Montauban… avec comme un rêve de vignes au soleil et de chant de cigales. Il reflète la peur d’un monde en train de changer et d’une profession, celle d’artiste, qui devient de plus en plus précaire.

Les raisins dorés, espoir d’un monde apaisé qui retrouverait ses valeurs profondes, n’a pas eu de succès immédiat. C’est dans la version piano-voix avec Nathalie Fortin qu’elle a pris son essor, quinze ans plus tard, devenant une chanson incontournable du tour de chant de Gilbert, un hymne écologique et poétique, une utopie d’Age d’Or qu’il devient de plus en plus raisonnable de reconstruire. Il faut cultiver notre jardin, disait Voltaire. Une chanson qui voyage jusqu’en Tunisie, interprétée avec cœur par de jeunes filles.

Alexandre Cellier est un artiste vaudois qui allie des talents indéniables d’interprète, délicat, nuancé, plein d’émotion à ses qualités de musicien multi-instrumentiste de jazz. Compositeur, improvisateur, sachant tirer des sons aussi bien du piano que de la flûte de Pan, de percussions burkinabé ou d’objets du quotidien. Il a de qui tenir, son père, Marcel Cellier, était un ethnomusicologue qui a révélé le Mystère des voix bulgares. Lui-même est un infatigable voyageur, passeur de musiques du monde, compositeur de musique de contes, de théâtre, danse ou cinéma. Il semble aussi doué d’empathie pour ses amis artistes, offrant pour leurs anniversaires une composition sur objets musicaux à son ami Pascal Auberson, et à Gilbert Laffaille cette interprétation sensible des Raisins dorés dans un cadre admirable, le balcon sur le Léman qui est son lieu de vie.


 

 

 

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