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Grimme parfait

Grimme (photo)

Grimme (photos Anne-Laure Etienne)

Des disques parfois nous échappent, inexplicablement. Des œuvres que l’on découvre au détour d’un rayon. Ainsi cet album au titre aussi poétique qu’énigmatique, Un hôtel, une étoile, repéré dans ma grande surface culturelle découvreuse de talents. Je pensais avoir affaire à une fraîche nouveauté : l’opus est sorti fin janvier ! Déjà 6 mois. Autant dire une éternité en ces temps de grande vitesse médiatique…

Il aurait pourtant été dommage de faire l’impasse sur cet album, tant le plaisir pris à son écoute est grand. Son auteur ? Un trentenaire lyonnais nommé Victor Roux, officiant sous le pseudonyme de Grimme. A son actif déjà, de multiples collaborations comme accompagnateur, compositeur ou réalisateur (avec Eddy La Gooyatsh, Laurent Lamarca, Emma Daumas, Pomme ou Ben Mazué…) et un premier CD en 2017, en anglais dans le texte.

Retour – ou détour ? – à sa langue natale pour ce nouvel album, un morceau excepté (A lonely drink). Des textes écrits par des plumes complices de l’artiste, Eddy La Gooyatsh en tête, signataire de 4 titres. Coauteur à trois reprises, Grimme s’est essentiellement consacré à composer les musiques, jouer d’une kyrielle d’instruments et réaliser l’album (il paraît même que c’est lui qui faisait le café à la pause…). Pas une sinécure assurément, à en croire le nombre d’intervenants. Car Un hôtel, une étoile est un somptueux disque de pop symphonique, qui s’abandonne sans vergogne à l’ampleur et à la luxuriance. En sus des traditionnels guitares-batterie-synthés, cordes, cuivres et chœurs s’en viennent rehausser les mélodies imparables du musicien, emmenant l’auditeur vers des contrées confinant à la musique de film. Les grands espaces à portée d’oreille. C’est majestueux souvent, grandiloquent parfois, surprenant toujours.

a2154725436_10Par contraste, les paroles font profil bas. Des mots simples pour des histoires d’amour déchu (Un hôtel, une étoile), de nostalgie amère teintée d’ironie (Legend star), d’espérance dans l’avenir (Ton départ), d’exhortation à vivre le meilleur (Au-dessus des montagnes)… De la chanson intimiste et introspective, comme souvent dans la pop music, exaltant l’espoir à la manière d’un Souchon (On mérite un chef-d’œuvre), scandant le rêve dans une sorte de slam (Je rêve encore)… On aurait certes aimé découvrir des textes plus ambitieux et des thèmes plus originaux, du même niveau d’excellence que leur habillage sonore, mais reconnaissons leur mariage parfait avec la voix légèrement griffée du chanteur.

Ne chipotons pas : Un hôtel, une étoile est un disque d’une grande maturité musicale, dont de multiples écoutes n’altèrent en rien le plaisir intense qu’il procure. Tous les amoureux de pop française devraient en être fous.

 

Grimme, Un hôtel, une étoile, Vibrations sur le fil, 2020. Le site de Grimme, c’est ici. Pour commander cet album, c’est ici.

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