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Granby : coup d’vent sur Barbara Daris

Barbara Daris (photo web non créditée)

Barbara Daris (photo web non créditée)

Québec, 18 août 2020,

 

Par icitte, le réputé festival de Granby bat son plein… virtuellement… et sur Facebook… Bien loin de l’ambiance concert certes. N’empêche que. Voilà qu’il y a de quoi se régaler, se rafraîchir, se détonner les oreilles.

Pour l’occasion, je vous retrace quelques bribes d’une conversation dont j’ai rattrapé les paroles avant qu’elles ne s’envolent — arrangements de mon cru puisqu’autant en emporte le vin — de la tempétueuse Barbara Daris, autrice-compositrice-interprète en lice pour les demi-finales 2 qui auront lieu le 19 août (aujourd’hui donc, oui oui) à 19 h 30 heure de la Belle Province — rajoutez 6 h de futur et vous obtiendrez, géométrie spatio-temporelle, celle de l’Hexagone.

Connue d’abord sous le collectif du Barbara Daris Orchestra, la première chanson sur laquelle on tombe lorsque l’on youtube par mégarde, c’est Wenceslas (vidéo ci-dessous), une valse country sur fond de foin et vibrations de tracteur truculentes et pétulantes. Or c’est avec une « valse à deux temps » que la voilà revenue à Granby. Pourquoi donc choisir ce rythme vieillot des âmes amantes en mal d’amour ? lui dis-je. Elle me dit aux quatre vents qu’elle a « commencé à jouer de l’accordéon en jouant de la chanson française. Et puis [que] le country, c’est un peu accidentel. […] Et la valse, ça va avec l’ironie du propos, ça fait naïf, donc ça fait un clash et c’est voulu : ironique et trash ! » En effet.

J’avais deux amants, […] chacun ses menteries et son couvre-lit

Le country, probablement le genre musical le plus kitsch de la terre… Mais Barbara ne se démonte pas, mer calme (« je suis le vent aux yeux des autres », me dit-elle, « on pense que je vis une vie de bohème, mais je n’ai jamais été aussi stable »). Le country, elle le détestait étant petite : le country québécois « sincèrement quétaine » de sa mère et le country américain de son père. Mais aujourd’hui, le vent a changé de bord : « Je trouve que ce genre se rapproche beaucoup du cœur; ce n’est pas une musique intellectuelle, et surtout, ça me permet de jouer sur l’ironie. Mon but depuis le début, c’est le contact avec les gens : je veux toucher les gens, j’veux brasser des idées, j’veux provoquer des conversations, j’veux choquer… mais dans la douceur ! »

a0630891117_16J’ai le goût m’enfuir quand j’ai les hormones qui déconnent

Et c’est certain que ça contraste — tout du moins au Granby 2020 — une chanson d’amour qui ne se perd ni dans la guimauve ni surtout dans les larmes : les belles chansons, on dit souvent que ce sont les chansons tristes. Mais quelle beauté de rire aux malheurs de Wenceslas ou des deux amants de la valse à deux temps ! Barbara Daris aime envoyer valser les images clichés de l’amour de ses paroles doucement drôles, qui contrastent — là est tout l’art de l’humour — avec le tempo mythiquement romantique de la valse (ou du country, vous l’aurez compris !).

Va t’mettre la face dans un atlas [Wenceslas], ça t’fra du bien

Des mots piochés à la rime et à l’expression bien d’ici (connaissez-vous don « broche à foin » tiens ?). Mais qui viennent d’où, à vrai dire ? Car autrice-compositrice-interprète jusqu’au bout des doigts de pied, Barbara dit qu’elle ne trouve ni les mots dans le café du petit matin ou la gnôle du grand soir, mais dans la musique et la mélodie. Qui vient simplement la nuit ou au volant. Ou même « parfois, inconsciemment, ce sont les mots qui forcent le chemin de la voix, les mots de ce qui [l’] habite présentement », petite brise ou vent violent, pour éviter de se perdre corps et maux comme dirait Réjean Ducharme (un autre joyeux luron de la langue). Y a-t-il des mots d’autres, d’ailleurs, qui l’aurait inspirée ? La question à ne pas poser. Les noms s’égrènent, vaguelettes rebondissant d’une à la suivante : Lisa Leblanc, Claude Nougaro, Anne Sylvestre, Jérôme Minier, Steven Faulkner… et Richard Desjardins avec qui on l’a apparemment déjà comparée. Mais, dit-elle : « je n’ai pas du tout le niveau de Richard Desjardins, j’ai encore des croûtes à manger ! ».

Il restera au public virtuel de cet étrange Granby 2020 de s’en faire une oreille : aux côtés de vingt-trois autres artistes canadiens francophones, Barbara Daris vous remuera-t-elle doucement les entrailles ?

On va voir c’qu’on va voir ! comme dirait Richard.

 

Le site de Barbara Daris, c’est ici.

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Une réponse à Granby : coup d’vent sur Barbara Daris

  1. Catherine Laugier 20 août 2020 à 12 h 42 min

    Regardez les vidéos des demi-finales tous les jours jusqu’au vendredi 22 (plus les vitrines musicales du 24 au 27 et encore deux concerts le 29 août et le 26 septembre), de très belle qualité, gratuitement sur la page facebook du Festival :
    https://www.facebook.com/festival.granby/?__tn__=%2CdkC-R
    La demi-finale 2 avec Barbara Daris et 5 autres concurrents :
    https://www.facebook.com/festival.granby/videos/756040071634914/

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