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Picon mon Amour, chanson osée et revendicative

Picon mon Amour (photo de leur page facebook)

Picon mon Amour (photo de leur page facebook)

Parmi les neuf titres tout neufs de ce second opus, un se remarque et s’apprécie plus particulièrement encore, qui pourrait se retrouver dans toutes les manifs, de gilets jaunes et de bonnets rouges, en tête sinon de gondole au moins de cortège : La grève du slip. En résumé, se priver de sexe pour avoir mal voté. Comme un remake, politique, du Lysistrata d’Aristophane. Tout dans cette chanson est propice à chanter, à s’époumoner gaiement, à enflammer le couvre-feu, ruiner tout possible confinement : « Depuis que j’vote à droite / Au second tour des élections / La révolution est en marche / C’est la grève à la maison / Pourtant j’te jure mon amour / Que j’suis pas républicaine / Plutôt bercée par l’anarchie / Mais se faire berner c’est pas la peine / J’ai pas d’excuses j’suis désolée / Oui j’ai voté pour un banquier / C’est pas la gloire en vérité / Mais l’bleu Marine ça m’f’sait gerber ».

Ainsi est Picon mon Amour, composé de Lorène et Jojo, « couple déjanté qui étanche notre soif musicale et fait swinguer nos zygomatiques », musiques suggérées d’un folklore improbable, format idéal pour toutes scènes, rue ou métro, du tréteau d’aujourd’hui aux Zéniths de demain, comburant idéal pour être de mèche, pour éclairer rassemblements festifs et luttes quotidiennes. On les dira grandes gueules, ils le sont, secoués d’un chromatique frénétique et multi-basse & batterie à pédale, même si la voix c’est rien qu’elle : goualante tirée des temps anciens, qui vous tirera des larmes s’il le faut et, l’instant d’après, vous hissera sur les barricades à conspuer le capital. Quand je dis goualante, c’est pour la forme, pas sur le fond : ici c’est une posture de combat, en tout lieu, à tout moment, féministe en diable, loin, très loin des Fréhel de jadis. En fait, par la voix autant que par le côté frondeur, Lorène fait songer à Yoanna. Loin de toute soumission, elle est colère : « Colère, comment faire je suis colère » chante-t-elle en des notes qui, le temps d’une chanson, abordent d’autres rives, même le rock. Colère, et parfois tendresse…

R-14050407-1566848758-3020.jpegTrop tard pour le sapin mais une telle chanson n’est pas de circonstance sauf s’il y a autant de circonstances que de jours dans l’année. C’est une chanson organique, qui souvent sort des tripes. Et sort des vérités à la pelle. Une chanson qui voyage, observe et restitue, sans filtre, même quand ils reprennent Les Ogres de Barback : « Les Français restent des Français / Des trouillards de gauche en transe / Et des cons de droite muets ».

Pour plus et mieux vous les présenter, Picon mon amour, né dans les Hautes-Cévennes, a bien six ans d’âge et quelques centaines de prestations à ce jour. Leur répertoire est fait tant de reprises que de ces créations « personnelles osées, rigolotes, tendancieuses et revendicatives ». C’est d’ailleurs leur ADN. A elle le franc-parler (ça s’entend), à lui le burlesque (ça se voit moins sur disque, il est vrai). Quand le temps des concerts et festivals sera revenu au beau fixe, pensez à les inscrire à votre agenda. C’est salvateur, c’est réjouissant !

 

Picon mon Amour, En rute pour la joie, Carotte production/InOuïe distribution 2020. Le site de Picon mon Amour, c’est ici.

« La grève du slip » : Image de prévisualisation YouTube

« La chieuse » (extraite du précédent album) : Image de prévisualisation YouTube

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