CMS

Jean-Jacques Mel, ça chante et ça marche !

Jean-Jacques Mel (photo collection personnelle J-J Mel)

Jean-Jacques Mel (photo collection personnelle J-J Mel)

Jean-Jacques Mel est de ceux qui, au quotidien, participent à la chanson sans que jamais leur nom fassent les gros titres, les grands partages des réseaux amicaux, si ce n’est en région Bretagne. Guère au-delà et c’est sans doute dommage. Car avec sept albums à son actif (celui-ci inclus) et quarante-ans au service de cet art, il est temps, il est justice de parler du Lorientais Jean-Jacques Mel, dont le premier album remonte à 1981. Si je donne cette date, c’est que l’ergothérapeute qu’il fut trois-trois ans durant, chantait alors déjà sur le handicap avec un titre fort, Des marches partout : « Pourquoi y-a-t-il des marches partout ? / Dans ton fauteuil tu vois les murs / Beaucoup plus haut beaucoup plus dur / Ils ont mis des marches partout ». Une chanson née d’une manif pour réclamer l’accessibilité aux personnes en fauteuil roulant dans un cinéma. Ce titre, il le retrouve quatre décennies plus tard, en une étrange circonstance. Avant la Covid, il est allé se balader aux États-Unis, où il accompagnait un ami en fauteuil. Et ces deux-là de déambuler du côté de Memphis. Selon vous, que fait-on quand on est musicien et qu’on se retrouve dans l’épicentre du blues ? Au culot, au « coup de flambe », Mel franchi la porte de l’Ardent Studio et, sans rien, ni musicien ni guitare, il demande à y enregistrer, comme ça, sur le champ, sur le chant. Et que fait le patron du lieu ? Il lui prête une guitare et l’accompagne lui-même, en deux prises, avec sa six-cordes. Le titre ? Sa chanson-fétiche, Des marches partout, revisitée blues. Et Mel d’ensuite demander au boss « Combien je vous dois ? » « Non, rien ! »

(pour commander cet album, cliquez sur la pochette)

(pour commander cet album, cliquez sur la pochette)

Au retour à Lorient, confiné, Mel écrit et compose dix autres titres. Et reprend au passé sa Prière pour un juif polonais, une histoire familiale qui met en scène son très vieil oncle. Douze chansons en tout avec de la tendresse, de l’humour et – il n’a jamais su faire autrement, lui qui fut ardent syndicaliste – des indignations. Ainsi cette chanson sur L’été 36 où il rappelle les luttes syndicales qui amenèrent nos acquis sociaux. Tendresse, humour, luttes, avec pour focale beaucoup de mélancolie. Les traces de l’Histoire peuplent les vers de Mel, même et surtout à l’adresse du présent, un présent qui désespère l’artiste : « Voilà la belle affaire / Le projet pour les enfants / Ils ne feront pas la guerre / Du moins pas maintenant ». Si la tendresse perle de vers en vers (il rend de singuliers hommages aux femmes de sa vie), l’inquiétude des temps présents semble plus forte. Il reste l’humour, certes, mais. Il vous faut écouter cet album.

Signalons que Jean-Jacques Mel dirige un collectif artistique, La Mouche (qui est aussi un label) rassemblant nombre d’artistes bretons.

 

Jean-Jacques Mel, Chansons, La Mouche production 2020. Le site de Jean-Jacques Mel, c’est ici.

« Des marches partout » : Image de prévisualisation YouTube

 « Rien » : Image de prévisualisation YouTube

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*

code

Vous pouvez utiliser ces balises et attributs HTML : <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <strike> <strong>

Archives