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Aurélie Taguet, un petit vers avec un bon doigt de jazz

Aurélie Taguet (photo © K. Rabin / X. Gary - Design © A. Stefanutti)

Aurélie Taguet (photo © K. Rabin / X. Gary – Design © A. Stefanutti)

Il y a environ un an, je recevais une petite pile de CD à chroniquer. Pour des raisons diverses et variées (dont celle très bonne de ne pas avoir d’appareil pour lire les CD en plein confinement printanier), la pile est restée intacte. Par-ci par-là, j’ai fait quelques recherches sur lesdits artistes. De fil en aiguille – ou plutôt de bribes d’écoutes en sessions à boucle en est ressorti cet album Plus j’apprends que, sur mon poste à deux balles, j’ai finalement trouvé sympathiquement sirotable, avec un petit verre à l’heure où les ombres s’allongent…

Plus j’apprends est le premier album d’Aurélie Taguet, plus connue en Île-de-France dans les milieux jazz que chanson à proprement parler. Et pour cause, c’est une bande-son tout en demi-tons qui porte ses mots. La voix, entre la fraîcheur du Sac des filles (Camille) et le velouté d’une Delphine Coutant, est en effet toute « sublime » et « délicieuse », comme la décrivent ses auditeurs sur la plateforme Sound Cloud. Mais rien à voir avec Camille Bertault qui vient justement d’être croquée par NosEnchanteurs.

Titillé par la poésie de la mélodie, voilà inévitablement que c’est à notre oreille de se poser sur les mots. Et si soif est apaisée, la poésie d’Aurélie Taguet est cependant simple à nous en laisser sur notre faim ; une poésie trop simple ou sans écho, dénuée de ces images qui nous brassent de l’intérieur ou nous font poser la main sur un coquillage inconnu : non, les mots s’y enchaînent, habituels ou sans sens, comme sur une mer d’huile et son tranquille coucher de soleil. Pour dire, les premiers jeux de mots qui viennent allumer l’étincelle sont ceux de ces rimes bien connues : « même si c’est pas des rimes riches / arrimons-nous on s’en fiche » – lumineuse reprise, cela dit.

aurelie-taguet CDQuelques vers toutefois, et un des titres en particulier, se démarquent. C’est justement en plongeant dans la matière, que l’on y goûte un peu de sel : « Quatre-vingts kilomètres / en allant vers la mer / les grands phares au hasard / un temps de j’sais pas quoi faire / Vitre ouverte / dans le ventre… » – comme une histoire de fuite qui semble avoir été écrite pour le petit roman Le mal de mer de Marie Darrieussecq. Dans ses textes qui évoquent la maternité, l’amour et la maladie, la caresse du soleil ou encore la joie d’être ensemble, c’est dans ceux qui évoquent « un orage » ou quelques « larmes » que l’on s’y sent le mieux. À noter d’ailleurs que tous ses textes ne sont pas d’elles, ayant quelques autres plumes invitées (dont le fameux Nougaro). Aurélie Taguet ne gagnerait-elle donc pas à écrire ses propres textes de bout en bout ?

En bref, un album en demi-teinte, à écouter sans trop se faire friser le cerveau, un doigt de jazz dans son apéro. On attend pour la suite quelque chose qui tiendrait un peu plus au corps et au cœur !

 

Aurélie Taguet, Plus j’apprends. Le site d’Aurélie Taguet, c’est ici !

« Plus j’apprends » : Image de prévisualisation YouTube

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