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Bravissime Barbara Pravi

Barbara Pravi (photo Alexia Abakar)

Barbara Pravi (photos Alexia Abakar)

« Mais que va-t-elle pouvoir faire dans cette galère. Pourquoi a-t-elle accepté d’y figurer ? ». Je veux parler de Barbara Pravi, représentante de la France au concours de l’Eurovision 2021. Un rendez-vous surjoué de l’industrie de la musique, côté fric et éphémère. Ce samedi, dès les premières mesures du candidat lançant la soirée, la question vous taraudait. Rien ou presque n’a changé dans ce concentré de l’esprit clip et paillettes à la sauce euro, sans goût. De prestations kitschissimes en farfadets costumés comme des zombies extravagants la chanson est aux abonnés absents. Ou presque. Celle qui nous réunit en tout cas.

Et puis il faut avouer Barbara Pravi entrant sur scène à la vingtième place, a réussi vers 22h20 tout de même à incarner un autre air du temps avec son titre Voilà. Depuis le temps qu’on nous l’annonçait cette prestation ! La voilà, avec sa chanson en forme d’autoportrait, emmenant le public sur un air de valse. Avec des mots et pas seulement une sorte de yahourt universel sans âme à consommer sans modération.

« Écoutez- moi / Moi la chanteuse à demi / Parlez de moi / À vos amours, à vos amis / Parler leur de cette fille aux yeux noirs et de son rêve fou / Moi c’que j’veux c’est écrire des histoires qui arrivent jusqu’à vous / C’est tout ». Bon, elle a fini deuxième au classement derrière des rockers italiens. Qu’importe. Sa victoire est ailleurs que sous les projecteurs du moment.

Les mots elle aime visiblement cela, l’auteure qui s’est mise au service d’autres artistes avant de tenter sa chance en solo.

Nous, Barbara Pravi on l’aime plutôt hors concours. Même si sa prestation avait de l’allure. La petite brune à la voix prenante manifestait son refus du formatage ambiant. Courageuse, non ?

Cover_BARBARAPRAVI_VOILA_defIl ne s’agit pas de convaincre. Juste de remettre en perspectives. Celle qui a choisi le patronyme artistique masculin Pravi (authentique en serbe) revendique quelques grands anciens, Brel, Brassens. Expliquant récemment vouloir marier des mélodies hypermodernes avec de beaux textes. Sans oublier, bien sûr, Barbara dont le titre « Drouot », est une déclinaison du temps qui s’enfuit : « De son amour d’antan, rien ne lui restait plus / Pas même ce souvenir, aujourd’hui disparu ».

Barbara Pravi s’est fait connaître depuis six ans. A partir d’un clip réalisé avec des amis. Depuis que l’ancienne serveuse a été remarquée en 2017 dans la comédie musicale Un été 44 elle coche peu à peu toutes les cases vers la singularité artistique. Bien au-delà de l’anecdotique finale de l’Eurovision de ce 22 mai 2021. A 28 ans la fille d’un prof d’éthique, de solidarité et d’une inspectrice de l’éducation nationale fait ses gammes dans le registre du combat contre les violences faites aux femmes et contre les injustices. Elle assure viser la sincérité intérieure et non seulement le succès. On verra sur la durée ce que cela donne.

Et des histoires Barbara Pravi elle n’a pas fini de nous en raconter. Pour d’autres artistes comme pour elle. Comme dans son dernier EP, Les prières, (Universal/Capitol). Un album est attendu pour l’automne. Comme le dit une proche « On ne sait jamais de quoi elle est capable ». La preuve, sa participation à l’Eurovision.
Robert MIGLIORINI

 Le site de Barbara Pravi, c’est ici. Ce que NosEnchanteurs en a déjà dit, là.

« Voilà » (Eurovision 2021) : Image de prévisualisation YouTube

« Prière au printemps » (audio) : Image de prévisualisation YouTube

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