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Effdé, entre mémoire et monde d’après

Effdé photo Magali Victoria

Effdé photo Magali Victoria (détail)

Fabrice Ducognon, Effdé, derrière ces initiales réunies en guise de carte de visite, se profile un créateur revenu à la chanson. A l’âge de la quarantaine, toujours installé à Lodève, comme une sorte de besoin de faire le point entre soi et le monde. Avec des mots pour le dire. A la façon d’un Bashung (celui d’Imprudence et Fantaisie militaire) période Jean Fauque malaxant les matières sonore et textuelle.

Au revoir donc pour quelque temps le saxo, l’impro côté jazz et la musique du monde où Effdé s’est fait connaître une quinzaine d’années au sein de divers groupes, et retour à l’écriture, au format chanson en français.

Cette nouvelle étape déploie un registre où Effdé explore sa propre existence ou les causes qui le mobilisent. Marqué durant sa jeunesse par l’album bleu des Beatles, la scène de Bristol et autres voix anglophones, il s’est mis depuis cinq ans au diapason des accords de l’indie folk, en français, sans abandonner quelques anglicismes au fil des titres de chansons. Il aurait été bien dommage de se passer plus longtemps de cette voix, à la fois assurée et fragile, comme l’évoque le nom de ce premier mini album cinq titres, « Fendillés », remarqué par la presse et le public en 2016, pour ses subtiles mélodies folk jazz et la délicatesse expressive de ses textes. Hume la mer « -t-hume, la mer Égée / Est-ce que ci-gît notre utopie » y évoquait la situation des réfugiés en se jouant des mots sur une mélancolique et urgente ballade. Le rite, tout en gravité sacrée, témoigne bien de l’album envoûtant « Somme Toute » paru en 2018, avec son orchestration piano, contrebasse et cordes épicée d’une point d’électro.

Photo Effdé

Le témoin Photo Effdé

« Le témoin », paru en février 2021, s’inscrit dans la réception et la transmission, s’attache aux thématiques de la vulnérabilité, de la mémoire et du temps. « Après quoi je cours dis moi / après quel ailleurs / taillé sur mesure ». Album de solitude, mixé par Romain Castéra, familier de l’univers musical d’Effdé, et enregistré en solo « voix, piano, guitares, charango, violoncelle, synthés, programmations… ». Avec Esther Ducognon, la fille de l’artiste, sur deux partitions de piano. Tentant une expression encore plus intime, avec moins de jeux sur les mots. 

La vie, Free solo « A l’écran il y a ce gars / qui grimpe sans cordes, sans ligne de vie », la mort « Ce que nous chérissons / a tout juste l’épaisseur / d’une bulle de savon / et la saveur de la peur / De quelle couleur est le bleu / quand t’es pas deux ? », l’amour et ses doutes : dialogues virant en dissonances électro (J’entends), ou piano épuré, angoissant « Viens / la nuit va tomber / j’ai peur des ombres / j’en ai vu trop danser / dans ce coin là » (Nos intempéries) à nouveau enregistrés avec Lola Blaï. Ou encore « Le dernier mot », aveu fragile de dépendance, ou le mystérieux Rosebud. L’instrumental Épilogue clôturetout en suspension vibrante, cet album attachant

 

Pas de concerts annoncés pour le retour sur scène. Effdé travaille sur plusieurs formules.

Effdé, Le témoin, en exclusivité sur la boutique Brokatof, 2021.  Le site  d’Effdé, c’est ici.


Hume la mer, avec Lola Baï Image de prévisualisation YouTube
Le rite Image de prévisualisation YouTube
Après quoi je cours Image de prévisualisation YouTube

 

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